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Le Glory à Paris : Veni, Vidi et Vici


C’était le rendez-vous à ne pas manquer. Celui qui allie sport et passion autour d’une fightcard savamment étudiée par Robbie Timmers pour challenger les combattants et fidéliser les supporters. Samedi 27 avril, le GLORY a fait son retour à Paris pour une édition explosive et décisive. Dès les premiers combats, ceux de la carte préliminaire, le public a répondu présent. Le Dôme de Paris et ses 5000 sièges prêts à accueillir les combattants de la soirée avec des supporters venus d’un peu partout, notamment des pays bas mélangés aux fins connaisseurs venus renouer avec la passion du pied poing.

Entreprendre - Le Glory à Paris : Veni, Vidi et Vici

Il est fréquent d’entendre parler d’une vague MMA et du trash talking qui prend le pouvoir et qui aurait brouillé les pistes des sports de combat. Le Sport passe-t-il désormais après le show ? Les deux sont-ils incompatibles ? Oui. Et non. Et s’ils étaient indissociables et formaient davantage un duo qu’un duel ? Après avoir assisté aux oppositions de ce samedi 27 avril, la réponse est là.

Comprendre, apprendre pour mieux entreprendre. La ligne de conduite du GLORY est donnée et la mission lancée. Il faut y voir une réelle volonté en cette année olympique et paralympique de repositionner les valeurs d’un sport qui fédère et qui donne aux jeunes générations des repères solides dans une société en constante évolution.

Car c’est bien-là, la genèse de la discipline. Des combats historiques par le passé et des stades pleins. Un public qui croit au dépassement de soi, au goût de l’effort et une organisation qui veut véhiculer un message de détermination et de valorisation de parcours de vie de combattants hors norme. 

En faisant salle comble et en misant sur une identité sportive puissante, le GLORY fait le pari de retrouver les siens et de séduire un nouveau public tout en retrouvant les passionnés de ses belles années. Aux côtés de Marshall Zelaznik qui prend les rennes pour relever le défi d’une reconquête de l’Europe et notamment sur le sol hexagonal, c’est toute une équipe qui est mobilisée en France afin d’appliquer une stratégie audacieuse et ambitieuse.

Ainsi, le GLORY entreprend avec la team Crew Up, agence de communication fondée par Géraldine Lizard qui gère les médias et qui mise sur la simplicité, le professionnalisme et l’écoute des nombreuses demandes. Objectif : rendre populaire et relayer au maximum les actualités pour faire résonner l’évènement au-delà de la soirée. La conférence de presse la veille de l’évènement et la pesée ont fait salle comble avec des blogueurs, des journalistes et des influenceurs tous venus soutenir et parler du Glory. Il y a les nostalgiques qui évoquent encore le Pride, le K1 ou encore le Glory Grand Prix toujours d’actualité et des noms comme Jérôme Lebanner, Semmy Schilt ou Badr Hari et il y a les nouveaux arrivants, ceux qui apporteront un regard différent du sport et qui grandissent avec lui avec l’exemple d’un Cédric Doumbé qui aura popularisé son image et la discipline avec.

Cette volonté de garder son identité tout en allant au combat pour que l’authenticité et la qualité des oppositions restent au cœur du dispositif fait partie de la mission portée avec force par Pierre-Julien Roca qui depuis 5 années suit avec attention l’évolution et l’aventure au sein du Glory en étant au plus près des attentes de l’organisation avec la volonté affichée et assumée de s’ouvrir au plus grand nombre pour rayonner sur l’ensemble du territoire dans un marché de plus en plus concurrentiel où l’image des combattants a toute sa place. Et c’est tant mieux.

Avec plus de 5000 spectateurs, le show est assuré. Et dès 18h30, le public a répondu présent avec la particularité d’être resté jusqu’au dernier combat, celui qui a vu Chico Kwasi (record de 43-5, 23KO) détrôner Endy Semeleer (record de 36-2 dont 18KO) par TKO dans la deuxième reprise. Un rêve pour l’élève de Mike Passenier qui devient réalité comme il l’avait promis en conférence de presse. Le revoilà de retour dans la plus belle ville du monde avec une ceinture prestigieuse et dix années de travail récompensées.

Boughanem : Modestie, envie, passion et discrétion

Tous les Français ont été méritants. On aimerait tous les cités tant ils ont donné sur le ring et saisi leur chance de boxer à domicile. Une fierté de voir les athlètes en communion avec le public avec des messages de fairplay et encourageants pour la suite. Parmi eux, un francophone : belgo-marocain. 

Il aura levé la foule et fait scander son nom. Celui de son père qu’il porte ancré fièrement en lui et qui résonne à chaque sortie. Entre force et fragilité, puissance et sensibilité, Youssef Boughanem garde les pieds sur terre et continue à parler avec le cœur. C’est l’histoire d’une vie qu’il transporte à chaque nouveau défi. Ses forces et ses douleurs. Et toujours cette envie qui ne le quitte pas, celle de se challenger et se tester au kickboxing cette fois-ci, une discipline qui ne lui est pas totalement inconnue puisqu’il comptabilise une quarantaine de combats. Pour autant, il sort de sa zone de confort et dit vouloir continuer à apprendre.  Inlassablement.

Malgré plus de 200 combats et une fin qu’il annonce proche, le plus populaire des combattants de la fightcard attaque le combat sans retenue. Face à l’ukrainien Kazantsev (record de 25-8-1, 7 KO) du team de Mike Passenier, venu clairement pour gagner, les deux hommes échangent sans observation dès le premier round. Alors que l’ukrainien cherche le coup fatal, il se prend à son propre jeu dans la deuxième reprise et se blesse en retombant. L’arbitre comme le médecin doivent arrêter le combat puisqu’il ne peut repartir.  

C’est donc une belle fin par TKO dans la 2ème reprise devant son frère Yassine et son fils Yousri pour celui qui continue d’inspirer. Et qui assure être prêt à donner une revanche à Stanislav Kazantsev : « J’étais parti sur un combat mais je crois qu’il y en aura d’autres. Et oui, je suis prêt à refaire ce combat et à donner une autre chance à mon adversaire. J’étais prêt, c’est le combat. Il a voulu tester et il s’est pris à son propre jeu. Je remercie le public et suis très fier d’avoir boxé ici à Paris ».

Parmi les autres victoires, il faut noter celle de Pascal Toure qui l’emporte face à Mo Amine et se qualifie ainsi pour participer au Glory Grand Prix qui se tiendra en juin prochain. Pour rappel, l’édition des poids-lourds qui s’est tenue en mars dernier a vu le vainqueur empocher la somme de 500,000 dollars.

Comprendre, apprendre pour mieux entreprendre.

La ligne de conduite est donnée et la mission lancée et partagée par l’organisation et par les combattants. Hier soir, au Dôme de Paris, le Glory est venu, a vu et a vaincu. Et la suite de l’Histoire reste à écrire et à imaginer pour que le kickboxing continue à faire rayonner ses lettres de noblesse et défiant les pronostics d’une société où sport et show-business peinent à cohabiter sans l’authenticité et le respect de tous les protagonistes. En positionnant les combattants et le public au cœur de la mission, c’est un défi et une aventure inspirants et impactants qui sont lancés. Et qu’il faut suivre. Stay tuned !

Crédits photo : GLORY / Alexis Goudeau / CrewUp Agency

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