Initialement doté de 2,5 milliards d’euros, avec une rallonge de 500 millions d’euros accordée en 2023, le Plan Deeptech avait pour objectif de créer 500 startups par an dans le domaine de la deeptech d’ici 2030.
Les résultats sont impressionnants : plus de 1 300 startups deeptech ont été créées depuis 2019, et le rythme de création a doublé, passant de 168 en 2018 à 340 en 2023. Au total, 2 100 startups du secteur ont été financées dans l’Hexagone.
Un écosystème diversifié et stratégique
L’écosystème deeptech français s’est considérablement développé, avec environ 2 170 startups réparties sur le territoire. Les secteurs stratégiques se démarquent, avec 45% des startups dans la santé, 30% dans la souveraineté industrielle et numérique (quantique, semi-conducteurs, robotique), et 25% dans la transition écologique et énergétique.
On observe une hausse massive de 86% entre 2018 et 2024 dans la création de startups « greentech », industrielles et au service de la souveraineté numérique.
Un soutien financier conséquent
Bpifrance a joué un rôle crucial dans le financement de ces startups. En 2023, 673 millions d’euros ont été déployés auprès de 869 startups deeptech, soit une augmentation de 281% depuis 2019. Au total, 2 milliards d’euros ont déjà été investis depuis le lancement du plan. Les startups deeptech ont levé 4,1 milliards d’euros en 2023, témoignant de l’attrait croissant des investisseurs pour ce secteur.
Quelle impact sur la réindustrialisation de la France ?
Le Plan Deeptech a également stimulé la réindustrialisation du pays. On compte aujourd’hui 143 sites industriels exploités par des startups deeptech. En 2023, 26 nouveaux sites ont été créés, soit une augmentation de 73% par rapport à 2022. Ces chiffres illustrent l’impact concret du Plan Deeptech sur le tissu industriel français et son potentiel pour la création d’emplois et la revitalisation économique des territoires.
Du côté de Bpifrance, on souligne la nécessité d’industrialiser davantage le processus et de mobiliser les fonds corporate. Il insiste également sur l’importance de créer un écosystème paneuropéen. Pour l’avenir, le Plan Deeptech se concentrera sur l’accompagnement des porteurs de projets vers l’entrepreneuriat deeptech, le développement des fonds d’amorçage, notamment avec le lancement du Fonds National d’Amorçage, et le renforcement de l’écosystème du transfert de technologies.
Un nouveau dispositif, la Bourse French Tech Lab, sera déployé pour soutenir le monde universitaire et les SATT, avec jusqu’à 120 000 euros d’accompagnement pour les chercheurs. Cette initiative vise à renforcer le lien entre la recherche académique et l’entrepreneuriat, un élément clé pour maintenir la dynamique de l’innovation de rupture en France.
Alexandre Bodkine