Ce qui frappe en premier chez lui, c’est cette formidable énergie qu’il dégage, une qualité sans pareil quand on veut se mettre à son compte. Au départ, ce grand gaillard rêvait d’être footballeur pro et a failli être pris comme gardien de but à l’AJ Auxerre. Mais dans le football pro, les places sont chères et il a dû se faire une raison.
À la force du poignet, ce self-made-man a bâti un petit groupe de distribution à partir de magasins dans des villes moyennes du centre de la France. Multi franchisé Devred, ou Yves Rocher à Roanne, Guéret ou Montbrison, avec une affaire de 2 millions de chiffre d’affaires et 20 salariés, il vise plus haut. Écoutez son interview sur EntreprendreTV : « Je veux participer au renouvellement du pays, à sa réindustrialisation et à l’essor du Made in France ». Cela fait plaisir à entendre. Le discours d’Arnaud Montebourg et de médias comme Entreprendre est aujourd’hui porté sur le terrain et dans nos provinces. Et il n’est pas seul, citons sur le secteur du pull : Corocico, Tranquille Émile, ou 1083 bien sûr pour les jeans.
Quand on lui a proposé de reprendre Le Pull Français, créé en 2016, l’ami des frères Troisgros n’a pas hésité : « la marque a un potentiel et une vraie résonance ». Pas de limite en production non plus, il s‘est allié à son voisin, la belle Manufacture des Tricots Jean Ruiz également propriétaire de la marque Marcelle Griffon. « La capacité de production est importante, le fil est 90% mérinos et 10% cachemire, nous voulons le commercialiser dans les boutiques spécialisées et bien sûr sur internet. » Le modèle de réussite du Slip français a fait des émules. Il est vrai que si nous arrivons à doter nos outils de production de marques marquetées et à savoir vendre, la France va vite se réindustrialiser. N‘oublions pas dans le secteur les succès des Armor Lux, Saint-James voire Sezanne ou Montagut. Oui, il se passe quelque chose sur le terrain du Made in France. Reste à continuer de faire bouger l’environnement.
En partant, je lui parle du site du Made in France de notre ami Olivier Paccalin. Peine perdue, le contact est déjà établi. Génial, ah si tous les entrepreneurs de France pouvaient ainsi se donner la main.
Robert Lafont