Période cruciale pour Casino, entreprise stéphanoise qui fête ses 125 ans et attend le sort de la proposition de Daniel Kretinsky et de Marc Ladreit de Lacharnière. Ces derniers ont proposé la solution la moins mauvaise pour le groupe, le personnel et les créanciers.
L’homme d’affaires tchèque et le milliardaire français Marc Ladreit de Lacharrière sont en pourparlers avec le groupe, qui vient d’annoncer des pertes abyssales, plus 2,23 milliards d’euros sur les six derniers mois, et une perte totale de 6,1 milliards d’euros. Casino emploie actuellement 200 000 salariés, dont 30 % en France. Le groupe dispose aujourd’hui de 10 800 magasins à travers le monde.
Un défi à la mesure du milliardaire tchèque
L’homme est un habitué des situations difficiles. Après une carrière d’avocat, il se lance avec succès dans les entreprises, en rachetant des mines et des centrales de charbon. Il est aussi un magnat de la presse et possède quelques fleurons français : Elle, Télé 7 jours, France Dimanche, Ici Paris. Il est également l’un des actionnaires majeurs du groupe Le Monde et il est sur le point de racheter Editis à Bolloré.
Cette fois, la tâche est ardue !
Pas simple, mais pas insurmontable pour ce magicien des chiffres et des coups d’éclat. Et il ne vient pas les mains vides. Les deux futurs actionnaires apportent dans la corbeille 1,2 milliard d’euros d’argent frais, en échange toutefois de l’abandon de la dette de… 6,1 milliards d’euros… ou du moins, d’une grande partie !
Pour gagner le pari de renflouer Casino, il va miser sur un partenariat avec deux entreprises dont il est un gros actionnaire : la Fnac-Darty et l’enseigne Metro. Kretinsky veut faire jouer les synergies de son groupe avec l’enseigne Casino, mais les créanciers lui en laisseront-ils le temps ? Tout va se jouer cette semaine.
Angelina Hubner
