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Le secteur associatif réussit à maintenir son attractivité 


Les salaires dans le secteur associatif permettent d’en maintenir l’attractivité, selon les conclusions d’un baromètre rendu public en septembre par le cabinet Tenzing Conseil. Un petit exploit dans un contexte de resserrement du soutien public aux associations : « Le secteur associatif, bien que confronté à des défis économiques majeurs, s’engage résolument dans la reconnaissance et la valorisation de ses salariés », souligne le cabinet, qui a étudié les rémunérations au sein de 27 structures. 

Entreprendre - Le secteur associatif réussit à maintenir son attractivité 

Le modèle associatif français garde le vent en poupe…

La France est riche de ses associations. En 2018, le pays comptait 1,3 million d’associations actives, selon les données des pouvoirs publics. Logiquement, c’est bien le sport qui prédomine, avec 25 % du total des associations, devant la culture et spectacle (20 %) et les loisirs (19 %). Les associations de défense de causes, de santé et d’action sociale représentent quant à elle un quart du total. D’un point de vue global, le chiffre est stable avec environ 70 000 associations créées chaque année entre 2010 et 2022, pour autant d’entre elles qui cessent leur activité. L’immense majorité des associations (1 100 000) ne sont pas employeuses, tandis que 170 000 le sont, le bénévolat restant donc la règle de fonctionnement de base du secteur. En tout et pour tout, un salarié français sur dix du secteur privé travaille au sein d’une association, à moitié dans des structures ne comptant qu’un ou deux salariés. 

Le secteur conserve d’ailleurs toujours la confiance des Français, dont l’engagement ne se dément pas : 4 Français sur 10 sont des donateurs réguliers et un tiers d’entre eux sont engagés bénévolement dans une structure associative, toujours selon les chiffres officiels. Le profil du donateur – bénévole concerne même un cinquième des habitants de l’Hexagone. Parmi les secteurs les plus populaires, la lutte contre la grande précarité, avec Les Restos du Cœur ou les Banques alimentaires, la protection des animaux avec la SPA ou encore la protection des populations, avec la Croix rouge française. Malgré cette bonne santé apparente, les signaux actuels, en revanche, ne sont pas tous au vert : « D’un côté, les subventions publiques, tant françaises qu’européennes, accusent une baisse préoccupante. De l’autre côté, les financements privés tendent à se concentrer sur des projets spécifiques, fragilisant ainsi le financement du fonctionnement global des structures associatives », évoque-t-on chez Tenzing conseil. 

… et les salaires réussissent à suivre

Dans ce contexte, Tenzing Conseil s’est attaché à lever le voile sur un sujet moins étudié : la rémunération des salariés de la filière. Premier enseignement de l’étude, les bas salaires du secteur connaissent une tendance continue à la hausse avec une augmentation moyenne de 3,12 % pour les cadres et de 3 % pour les non-cadres. Plus largement, le secteur n’est avare ni de primes collectives, avec plus de 50 % des associations en proposant, ni de récompenses individuelles, 63 % des associations étudiées accordant des primes personnalisées. Plus largement, la filière associative brille par son caractère égalitaire. Parmi les associations étudiées par le cabinet Tenzing, le rapport entre le salaire le plus haut et le plus bas n’était que de 2,72. 

Tendanciellement, la revalorisation des bas salaires a ainsi été une constante des associations. « Les deux dernières années ont été marquées par des efforts continus en matière de revalorisation salariale », commente le cabinet Tenzing. Les animateurs, chevilles ouvrières des associations ancrées dans le terrain et les plus enclins à la précarité, ont vu leurs salaires revalorisés d’en moyenne 8 %. Autre enseignement, certains postes ont le vent en poupe. Les managers de proximité et responsables locaux connaissent ainsi des augmentations de 10 %. Les postes chargés de la recherche des financements sont aussi particulièrement bien lotis, les directeurs des partenariats, les responsables mécénat et les chargés de développement mécénat connaissant des hausses de 14 % de leur salarié médian. Dans un contexte de chute des subventions, ces postes stratégiques se sont imposés comme des rouages essentiels à la pérennité des structures associatives. Dans les fonctions support, notamment chez les directeurs administratifs et financiers ou les responsables du service de comptabilité, le secteur associatif subit la rude concurrence du secteur privé et a dû, là encore, faire preuve de générosité avec des augmentations de respectivement 8 % et 15 % entre 2022 et 2023. 

Les postes de direction sont aussi relativement bien lotis. Le salaire médian pour un poste de directeur en structure associative est de 54 200 euros, 57 774 pour un directeur administratif et financier, 57 577 pour un directeur de la communication ou encore 56 000 pour un directeur des partenariats et de directeur informatique. Des tendances là encore à la hausse. 

Suffisant pour maintenir inchangée l’attractivité du secteur ? En partie, explique-t-on au sein de Tenzing Conseil : « Les associations démontrent une volonté réelle de valoriser leurs collaborateurs et de partager la valeur créée collectivement ».

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