Universum vient de dévoiler son classement 2015 des employeurs les plus attractifs, d’après un sondage réalisé auprès des étudiants en management et des salariés plus expérimentés. Une étude riche d’enseignements.
48 183 talents, étudiants et expérimentés des filières commerce/management et ingénieurs, ont confié à Universum le nom de leurs employeurs favoris et nous éclairent ainsi sur ce qu’ils attendent de leur future carrière.
Grande nouveauté en 2015 avec le premier palmarès Universum réalisé auprès des anciens diplômés, ayant au minimum un an d’expérience professionnelle et que nous publions ici dans notre tableau.
Les points clés en 2015
Un regain de confiance chez les étudiants : ils élisent des employeurs qui leur proposeront davantage de challenges et de responsabilités.
Des écarts entre les aspirations des étudiants et celles des expérimentés : les cabinets d’audit attirent les étudiants des écoles de commerce mais sont beaucoup moins séduisants aux yeux des Alumnis.
Le secteur bancaire progresse fortement en 2015 : les banques d’affaires et d’investissement retrouvent de leur attractivité.
Google : N°1 et grand gagnant !
Le champion de la recherche internet répond à la première préoccupation des étudiants, qui revendiquent un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Si les étudiants lui décernent la médaille d’or, c’est que ses valeurs collent à leurs attentes. 63% des étudiants en Commerce /management et 56% des étudiants ingénieurs sont sensibles à un environnement de travail créatif et dynamique, critère sur lequel Google score à nouveau le mieux en 2015.
Les candidats ingénieurs apprécient les défis et le support de managers capables de soutenir leur progression et de les inspirer. Les défis ainsi que l’offre de produits et services proposés par le célèbre moteur de recherche les motivent donc particulièrement.
Les employeurs préférés en 2015 : filière Commerce/Management
Reconnu pour son prestige, le bilan est plus que positif pour LVMH qui célèbre pour la 10ième année consécutive sa position de Lauréat chez les étudiants. Lorsqu’il s’agit des anciens diplômés, il s’avère que le géant du luxe se hisse également à la première place du podium, confirmant ainsi sa suprématie en tant qu’employeur le plus séduisant pour les profils Commerce/Management. L’Oréal Group, Google, Apple et Canal+ conservent respectivement leur place de choix dans le top 5 du classement étudiants. Le quintet reste le même chez les expérimentés, seul bémol l’Oréal Group et Google inversent leur place de second et troisième, Google marquant le pas chez les Alumnis.
Les employeurs préférés en 2015 : filière Ingénieurs
Perçu comme offrant de réels avantages compétitifs, EDF est le Lauréat du nouveau classement Universum des expérimentés. Le changement de nom récent de Airbus Group n’a pas entaché son attractivité : il conserve sa première place chez les étudiants pour la 11ième année consécutive et est élu 2ième par les anciens diplômés, ex-aequo avec Total. La popularité de Google et des géants du secteur Aérospatiale et Défense comme Thales, Dassault Aviation et Safran s’affirme, aussi bien du côté des étudiants que des Alumnis.
Les principales évolutions du classement
Côté commerce,
la plus belle progression revient à Daimler/Mercedes-Benz avec 15 places de plus que l’an dernier tandis que les autres acteurs de l’automobile tendent plutôt à chuter ou à se stabiliser. Entre Morgan Stanley, J.P. Morgan et Goldman Sachs, tous les trois propulsés de 12 places, c’est l’ensemble du secteur bancaire qui regagne le coeur des étudiants cette année et illustre un regain de confiance, un goût prononcé pour le risque, le challenge et les responsabilités. L’effet habituel de vase communiquant entre le secteur bancaire et celui de l’audit annonce sans surprise une baisse d’attractivité des cabinets d’audit en 2015.
Côté ingénieurs,
Parrot fait le grand saut avec un bond de 31 places entre 2014 et 2015 grâce, en partie, à une communication de Marque Employeur qui illustre intelligemment l’innovation du groupe. Nassima Chopra, Responsable Emploi et Formation chez Parrot nous rapporte : « Notre forte progression dans le classement Universum est liée aux dispositifs originaux de notre marque employeur : depuis 2013, le concours inter écoles « Parrot Awards » récompensant le projet pédagogique le plus innovant, et, en 2014, un hackathon « Game of Drones » suivi d’une journée portes ouvertes. ».
À l’inverse, le secteur « Distribution et Grande Distribution »
n’est pas au meilleur de sa forme avec plusieurs groupes qui perdent des places auprès de la population des commerciaux: Carrefour (- 14), Auchan (- 5) ou encore la Fnac (- 3).
Dell et Groupe SEB enregistrent une chute commune dans les classements des deux filières. Ceci pourrait s’expliquer par une présence irrégulière sur les campus d’une année sur l’autre. « Nous constatons que certaines entreprises ne communiquent sur leur Marque Employeur que lorsqu’elles ont besoin de recruter. Elles fournissent un effort considérable afin d’attirer les talents qu’elles souhaitent intégrer pour s’arrêter subitement dans les périodes moins propices. Ce manque de constance, ou politique de «stop-and-go», joue finalement souvent en leur défaveur car les étudiants ne les identifient pas durablement. Elles sont alors prises au piège et perdent en attractivité » nous explique Aurélie Robertet, Directrice Universum France et Benelux.
Les enseignements à retenir
– L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, perçu comme l’objectif de carrière phare dans la tête des étudiants depuis quelques années, perd légèrement de l’intérêt en 2015. La tendance est plutôt tournée vers la soif de leadership et de challenge professionnel.
– Le désir de stabilité et de sécurité de l’emploi recule aussi depuis 2014, avec seulement 29% des étudiants qui l’incluent dans leur choix. Ces jeunes de la génération Y (ayant aujourd’hui, en moyenne, entre 18 et 30 ans) sont en effet bien loin des espérances de leur parents de trouver un emploi stable et bien rémunéré. Ils aspirent avant tout à un travail ambitieux et challengeant.
– La réponse attendue, pour ces personnes plus expérimentées serait une aspiration plus forte que les étudiants à un travail stable. De manière surprenante, l’étude démontre le contraire. Seulement 22% des expérimentés attribuent la sécurité de l’emploi à un objectif essentiel dans leur carrière.
– La Génération « Y », ces enfants du millénaire sont désormais dans le monde de l’entreprise depuis environ 5 ans. Certains commencent donc à accéder à des postes plus expérimentés et peuvent se permettre d’imposer plus facilement leur « révolution ». Les entreprises doivent ainsi s’adapter à ces jeunes qui sont et seront les managers de demain.
« Les jeunes issus de la génération Y ont bouleversé les codes de conduite dans les entreprises. Longtemps perçus comme des rebelles, sans respect pour leurs supérieurs hiérarchiques, ils commencent doucement à inspirer confiance et même à influencer les plus expérimentés. Ils leur transmettent le virus de la course aux challenges et à la créativité, loin devant celle de la stabilité de l’emploi » raconte Aurélie Robertet, directrice Universum France et Benelux.
Les exigences des futurs cadres
À l’heure de choisir son employeur de coeur, les exigences des étudiants et des expérimentés restent différentes
– Des jeunes ambitieux qui veulent changer le monde.
60% des étudiants en Commerce/Management chercheront à obtenir une expérience professionnelle au sein d’une entreprise prestigieuse, en mesure de leur assurer une belle carte de visite pour leur future carrière. Quand ils pensent à leurs employeurs idéaux, ils pensent notamment à « Excellence », « Challenge », « Leader ».
Commerciaux et Ingénieurs mettent aussi de plus en plus l’accent sur la volonté de travailler dans un environnement créatif et dynamique avec un haut niveau de responsabilité.
– Ces jeunes veulent donner du sens à leur travail.
Ils ont évolué dans un climat de crise financière, démunis de moyens pour y changer la donne. Arrivant progressivement sur le marché du travail, ils sentent qu’ils ont enfin un rôle à jouer pour faire bouger les choses. Ils comptent donc bien en profiter.
Les ingénieurs, quant à eux, exigent avant tout une ambiance de travail agréable et un milieu propice à l’innovation. 58% d’entre eux placent en effet cette caractéristique au coeur de leur choix d’entreprise, contre seulement 37% chez les commerciaux.
– La manie pour l’international.
L’attrait pour la dimension internationale s’affirme nettement, à la fois dans les écoles de commerce et d’ingénieurs. Cependant, Universum analyse une toute nouvelle tendance cette année. Les opportunités d’expatriation ou de déplacements à l’étranger perdent en popularité au profit d’un fort désir d’interaction avec des clients et collègues à l’international. S’ils souhaitaient auparavant quitter la France pour trouver de meilleures opportunités professionnelles ailleurs, ils sont aujourd’hui plus optimistes et confiants dans l’idée de développer une carrière prestigieuse dans leur pays. Pour autant, il leur tient à coeur de conserver une dimension exotique bien appréciée au cours de leurs études (La moitié des commerciaux et un tiers des ingénieurs ont déjà étudié à l’étranger pendant leurs études supérieures).
Et le prestige des entreprises ?
Si les jeunes talents des grandes écoles aspirent au prestige et à la course à la bonne référence sur son curriculum, les anciens diplômés, désormais dans le monde du travail, y attachent finalement peu d’importance. Ces derniers visent plutôt des missions managériales, le défi intellectuel et l’autonomie. Souvent leur vie personnelle influence également leur intérêt pour un emploi avec des horaires flexibles, de bonnes conditions financières.
Dans ce cadre, les expérimentés ingénieurs nomment EDF l’employeur le plus attractif. Marianne Laigneau, Directeur des Ressources Humaines du groupe EDF s’exprime à ce sujet : « Dans un secteur aussi porteur d’enjeux et de défis industriels que celui de l’énergie, nous sommes fiers d’apparaître comme l’acteur de référence. Les projets qui nous attendent, que ce soit dans le cadre de la transition énergétique, des compteurs intelligents ou des réseaux de demain, sont particulièrement enthousiasmants et nécessitent, cette année encore, l’embauche de plus de 5 000 personnes en CDI en France. A ce titre, le recrutement, l’intégration, la formation et la transmission des savoirs restent nos priorités, pour permettre à toutes celles et ceux qui nous rejoignent de prendre rapidement des responsabilités. »
Les cabinets d’audit et la plupart des banques d’investissement attirent les jeunes étudiants de Commerce, mais beaucoup moins les expérimentés. Ces groupes, associés au recrutement des meilleurs et à l’ambition, sont perçus comme idéaux dans le cadre d’un parcours académique. C’est un parfait tremplin pour sa future carrière ; on y travaille beaucoup, on y apprend énormément mais on n’y reste finalement pas longtemps. Le taux de turnover des cabinets d’audit est en effet soutenu.
De plus, ces entreprises embauchent principalement des jeunes diplômés et communiquent essentiellement auprès de cette population. À l’inverse, des groupes comme Lafarge, Saipem et Air Liquide sont bien mieux classés par les expérimentés que par nos jeunes étudiants. Dotés d’une marque forte et bien installée, il semble que leur promesse employeur résonne davantage auprès des anciens diplômés.