La chronique économique de Bernard CHAUSSEGROS
La pandémie a eu raison d’un secteur majeur en France ! En effet, les recettes touristiques ont plongé de 41%, à 89 milliards d’euros en 2020. Selon le secrétaire d’Etat au tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, « Cette année 2020 a été un choc, c’est plus de 60 milliards d’euros de recettes qui manquent à l’appel pour le tourisme français ».
Pour compléter ce constat, selon Banque des Territoires, en 2020 la France a perdu 28,4 milliards de recettes internationales.
Celles-ci représentent près de la moitié des 60 milliards d’euros de recettes qui manquent à l’appel pour le tourisme français et donc une chute de près de 50% par rapport à 2019
Elles pèsent sur l’activité touristique française, mais aussi sur la balance des paiements (même si, à l’inverse, les touristes français sont beaucoup moins partis à l’étranger en 2019).
Malgré une forte dégradation, le solde du tourisme (les recettes des touristes internationaux moins les dépenses des Français à l’étranger) est toutefois resté positif en 2020 à 3,9 milliards d’euros, contre 10,8 milliards en 2019, soit une perte de près de 7 milliards.
C’est l’ensemble du secteur qui est touché, avec par exemple que ce soit :
- Location touristique entre particuliers :
Elle recule en décembre de 28% pour ce qui concerne la demande, mais aussi de 15% pour ce qui concerne l’offre. Ces chiffres recouvrent toutefois de très forts contrastes régionaux, particulièrement entre Paris-Ile-de-France et la province. Le recul de la demande en décembre est en effet de 65% pour la première (et de 43% pour l’offre) et de 20% (et 11%) pour le reste de la France.
Atout France précise que « les destinations touristiques classiques du pourtour méditerranéen sont également frappées par une chute de l’activité, ainsi que les massifs de montagne affectés par la fermeture des remontées mécaniques
- L’hôtellerie
A l’inverse, l’hôtellerie subit de plein fouet l’absence de la clientèle internationale. En décembre, les hôtels affichent un taux d’occupation de 22% (11,4% à Paris). Ce recul est plus marqué dans le haut de gamme (-53 points), fréquenté par la clientèle internationale.
- Le transport aérien
Enfin, en matière de flux aériens internationaux, l’année 2020 s’achève avec des flux vers la France particulièrement faibles (comme dans les autres grandes destinations européennes) : -92% depuis l’Allemagne, -87% depuis la Chine, -83% depuis les États-Unis, -77% depuis le Royaume-Uni… Les perspectives restent très sombres pour le secteur.
- Baromètre OMT du tourisme mondial et annexe statistique, janvier 2021 | Veille Info Tourisme
Et pourtant, les emplois liés au tourisme devraient passer de 2,87 millions aujourd’hui (10,1% de l’emploi total) à 3,3 millions à l’horizon 2028 (11,3% de l’emploi total), dont 1,47 million d’emplois directs. Le secteur du tourisme devrait ainsi créer environ 430.000 emplois dans les dix prochaines années.
C’est un des leviers sur lequel nos « dirigeants » s’appuie pour espérer une croissance positive post-Covid. Alors une question se pose, comment relever un tel défi et ne pas « mettre la clé sous la porte » après un tel bilan de quasi deux années « pandémiques »?
C’est sans doute méconnaitre l’opiniâtreté d’un de nos « politiques de terrain » des plus actifs, le Président de la Région Sud , Renaud MUSELIER, qui, confronté à ce constat effrayant et affligeant dans sa Région où le secteur « Tourisme » est certainement un des plus important, a dû faire preuve d’imagination pour redynamiser le secteur et remotiver les acteurs
Par quel miracle ? en utilisant les nouvelles technologies comme « un outil de promotion du tourisme », et placer l’innovation digitale et technologique au service de la culture et du patrimoine historique.
Rappelons que la France est riche d’une histoire deux fois millénaire (voire beaucoup plus, si l’on intègre notre considérable patrimoine préhistorique). Notre patrimoine culturel est très lié à l’importance du tourisme dans l’économie de notre pays.
Rappelons qu’au sein du patrimoine culturel d’un pays, on peut retrouver deux catégories de biens : matériels et immatériels. MAIS tous deux ayant le même rôle et objectif : la promotion culturelle de ce pays. D’un côté, on ne peut bien évidemment pas négliger le patrimoine matériel d’un pays, constitué de monuments, sites archéologiques, œuvres d’art et bien plus encore… De l’autre, les traditions, les valeurs, les modes de vie sont tout aussi important et représentatifs de l’histoire d’un pays.
Plus le patrimoine culturel est développé et diffusé dans tous les coins du monde, plus les touristes auront tendance à vouloir le découvrir. Mais avec la crise actuelle, un réel problème vient d’être identifié : l’impossibilité de se déplacer. La promotion du patrimoine historique et culturel est alors réduite ou quasi-nulle.
Alors comment l’innovation digitale peut-elle résoudre ce problème ? Plusieurs pistes sont aujourd’hui explorées pour capitaliser sur cette identité et en faire un facteur d’attractivité économique..
La Région Sud, organise des visites virtuelles des sites et monuments historiques intégrant les meilleures technologies d’immersion. Mais elle s’appuie aussi sur le développement d’applications ludiques autour de l’histoire des régions/villes. Une idée pour créer les conditions de cet objectif : L’Inventaire Patrimonial de la France.
En effet, la Région Sud en partenariat avec Atout France, a sollicité à ce sujet « THE EXPLORERS », une société « leader » dans la création d’images en 4 k et 8k, récemment primé aux Awards APPLE (une première pour une entreprise française). Cette initiative française et européenne, de portée mondiale, est traduite en 17 langues.
Le concept ? proposer de façon immersive un large inventaire des richesses de la Terre via une plateforme contributive et un catalogue inédit de contenus exclusifs et de haute qualité en 8K et 4K. The Explorers est une marque compréhensible par tous, porteuse des valeurs humaines universelles, et disposant de l’intégralité des droits monde pour chaque contenu. Par ailleurs ce service de SVOD alloue 10% de son chiffre d’affaires B2C à the Explorers Foundation, structure dédiée à la protection de notre planète, de sa biodiversité et de son patrimoine.
The Explorers offre une nouvelle expérience d’éentertainment » au service de la Planète, et ce grâce aux technologies les plus avancées. Une équipe d’experts composée de scientifiques, réalisateurs, cameramen, reporteurs, designers, pilotes… avec du matériel de pointe.
Pour ce projet d’ambition nationale, The Explorers, en commençant par la Région Sud mais ensuite dans la quasi-totalité des régions de France, y compris l’ultra-marin, a filmé en qualité 8 K, le patrimoine touristique de notre territoire et l’a mis en ligne sur sa plate-forme. Également, à la demande de Renaud MUSELIER soucieux que cette initiative ait une réelle portée économique, et pour aider les acteurs du tourisme, lourdement pénalisé en cette période de pandémie, The EXPLORERS a donné gracieusement accès aux images ainsi tournées, dans la perspective d’un usage promotionnel indispensable pour redonner un peu d’attrait à nos paysages hexagonaux.
Cette démarche a sans doute, permis, durant l’été 2020, de limiter « la casse » et de redonner un peu d’espoir aux professionnels du métier. La technologie couplée au digital, pour découvrir ou redécouvrir la beauté de notre pays…
Bernard Chaussegros