Les francs-maçons devraient-ils intervenir plus souvent dans le débat public ?
S’exprimer lorsqu’on a des idées pertinentes peut être intéressant. Mais l’idéal, ce serait qu’on fasse du vrai travail maçonnique dans les loges, un travail d’enracinement, entre l’équerre et le compas, entre la matière et l’esprit. Si on parle des sujets qu’on évoque au bistrot du coin, cela ne sert à rien d’aller en loge. Il faut aller en loge pour faire l’union de l’esprit et de la matière. C’est à partir de là que vont naitre des idées justes et novatrices.
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On parle beaucoup du pouvoir de la franc-maçonnerie. Ce pouvoir est-il surestimé ?
Je ne connais pas beaucoup de personnes qui ont des super-pouvoirs ! Dans les loges maçonniques, nous n’avons pas de baguette magique. Quand un maçon est ancré entre l’esprit et la matière, il peut émettre des idées justes. Car vraie question, c’est de savoir si telle ou telle idée est juste. Si c’est juste pour bavarder, c’est inutile. Tout le monde parle aujourd’hui, il suffit d’aller sur les réseaux sociaux… Ce n’est pas parce qu’on sera un grand nombre à évoquer une idée qu’on aura forcément raison.
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SPECIAL FRANC-MAÇONNERIE :
– La France, capitale mondiale des francs-maçons
– Grand Orient de France : la perte de l’idéal maçonnique
– Combien y a-t-il de francs-maçons en France ?
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De nombreuses personnes critiquent le rôle occulte joué par la franc-maçonnerie. Que leur répondez-vous ?
C’est facile de trouver un bouc-émissaire. Notre communauté représente entre 150 000 et 160 000 personnes. Qu’a-t-on concrètement à reprocher aux maçons ? De temps à autre, il y a un malfaiteur. C’est tout. Les maçons n’ont rien d’extraordinaire ou d’exceptionnel. Ce sont simplement des gens qui travaillent pour eux et recherchent de la fraternité.
En tant que franc-maçon, quel regard portez-vous sur l’état actuel de notre société ?
Le problème de notre société est peut-être ce devant quoi nous nous prosternons tous les jours. A ce sujet, la Bible contient une très belle parabole, celle d’Aaron. Pendant que Moïse monte chercher les Tables de la Loi, Aaron, son frère, fait danser le peuple devant le veau d’or. Tout le monde se prosterne devant l’or. Aujourd’hui, nous sommes peut-être en train de nous prosterner, nous aussi, devant des vaux d’or, tout en se demandant pourquoi nous ne sommes pas heureux. Le problème est peut-être là. Personne n’a envie d’écouter Moïse en ce moment, on a tous envie de danser autour du veau d’or…
Qui est responsable de cette situation ?
Nous sommes tous responsables, mais pas forcément coupables.
Que lisez-vous en ce moment ?
Je lis la presse économique, l’actualités des nouvelles technologies, des neurosciences, de l’épigénétique. J’écoute également des philosophes comme André Comte-Sponville, Charles Pépin…
Et Michel Onfray ?
Je l’écoute souvent.
Il n’apprécie guère la franc-maçonnerie…
Il n’a rien contre, il n’en dit aucun mal. Mais il connaît assez bien le sujet, en dépit du fait qu’il ne soit pas franc-maçon. Mais il n’est pas trop tard !
Propos recueillis par Henri Marin
