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Leadership : agir ou plaire, il faut choisir


L’être humain, par essence, est un animal social. Nous cherchons à créer des liens, à être reconnus, aimés, voire admirés. C’est un moteur puissant, une quête permanente de validation. Mais si cette dynamique est compréhensible au quotidien, elle devient un piège redoutable pour quiconque veut exercer une fonction de leader.

Shot of group of business persons in business meeting. Three entrepreneurs on meeting in board room. Corporate business team on meeting in modern office. Female manager discussing new project with her colleagues. Company owner on a meeting with two of her employees in her office.

Diriger, ce n’est pas céder à la tentation de vouloir satisfaire tout le monde. C’est prendre des décisions, même impopulaires, pour le bien collectif. Un leader n’est pas celui qui se fait aimer, mais celui qui agit et entraîne les autres avec lui. Prenez l’exemple d’une entreprise en difficulté : le patron qui veut être aimé hésitera à réduire les effectifs, même si la survie de la boîte en dépend. Il essayera de trouver des solutions qui ne déplaisent à personne, quitte à ne jamais vraiment trancher. Résultat ? L’entreprise coule, et avec elle, tous ses employés.

La vérité, c’est qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Chercher à satisfaire tout le monde n’est pas seulement inefficace, c’est contre-productif. Cela paralyse l’action et retarde la prise de décision. Dans un environnement compétitif, c’est une erreur fatale. Les équipes ont besoin d’un cap clair, d’une direction, et surtout de décisions rapides et assumées. En cherchant à ménager tout le monde, le leader finit par lasser ses collaborateurs, qui attendent des actions concrètes, pas des discours d’apaisement.

Quand la politique s’invite dans le leadership

On voit cette erreur régulièrement en politique. Les exemples sont légion, en particulier en France. Combien de fois a-t-on vu des dirigeants élus avec un programme ambitieux, puis capituler face aux revendications de telle ou telle catégorie sociale, dilapider les ressources pour contenter tout le monde et, au final, ne satisfaire personne ? On promet tout à tout le monde, sans jamais se demander si c’est faisable. Et à la fin, les déficits explosent, les réformes nécessaires sont abandonnées, et les mêmes problèmes réapparaissent, en pire.

Le collectif avant tout

Dans une entreprise, c’est la même chose. Un chef digne de ce nom doit penser à l’intérêt collectif avant tout. Cela signifie parfois devoir faire des choix difficiles, comme couper des budgets, restructurer, voire licencier. Ces décisions sont douloureuses, certes, mais elles sont nécessaires pour la survie de l’organisation. Laisser un salarié inefficace en poste sous prétexte qu’on ne veut pas lui faire de la peine, c’est compromettre le moral de toute l’équipe. Le collectif, toujours, doit l’emporter sur l’individu.

Le leadership n’est pas un concours de popularité. Les vrais leaders sont ceux qui prennent des risques, qui avancent sans se soucier de leur cote de popularité. Ils tranchent, ils agissent. Il est facile de se contenter de suivre le courant et de chercher à plaire, mais c’est exactement ce qui mène à la stagnation. Dans un monde où tout change vite, c’est une voie sûre vers l’échec.

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