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L’empire discret des Cafés Richard


Torréfacteur et distributeur de café d’un côté, négociant et producteur de vin de l’autre, le Groupe Richard est devenu incontournable dans les cafés, hôtels et restaurants de France... dans un relatif anonymat. Retour sur la saga familiale d’un groupe ambitieux qui multiplie les initiatives.

Torréfacteur et distributeur de café d’un côté, négociant et producteur de vin de l’autre, le Groupe Richard est devenu incontournable dans les cafés, hôtels et restaurants de France… dans un relatif anonymat. Retour sur la saga familiale d’un groupe ambitieux qui multiplie les initiatives.

Aujourd’hui, la troisième génération à la tête du groupe familial Richard accélère pour conforter sa place de leader sur le café, renforcer ses parts de marché sur le vin.

Le vin, activité historique du Groupe Richard

Lorsque Henri Richard, en 1920, reprend à 22 ans l’entreprise de vente de vin en gros de son cousin, il n’imagine pas qu’un empire est en train de naître. L’inventaire de l’affaire se résume à 10.000 hectolitres de vin, trois attelages, quatre chevaux et une chèvre !

Vins Richard : 21 millions de bouteilles par an

Aujourd’hui, la branche Vins distribue 21 millions de bouteilles par an dans les cafés et restaurants de France. Pour Corinne Richard-Saier, continuer l’œuvre est une évidence. «C’est plus qu’une passion, un projet de vie qui transcende…», confie cette suractive de 50 ans, diplômée d’un MBA de l’université de San Francisco, devenue spécialiste en matière vinicole. «Le vin n’est pas un produit qui se vend tout seul. Il faut expliquer son histoire, parler de l’homme qui est derrière, de ses intentions. Nous sélectionnons donc les producteurs en fonction des appellations et des régions bien sûr mais aussi des vignerons et de leur histoire, des spécificités de leur terroir… Notre catalogue doit toucher aussi bien les brasseries de quartier que les restaurants avec un grand Chef en cuisine. Il nous faut plusieurs niveaux de prix, des domaines reconnus, des coups de cœur…».  

Groupe Richard : le vin depuis 1968

Dès 1960, la famille Richard fait l’acquisition de ses propres Châteaux dans le bordelais, le Beaujolais et la Vallée du Rhône. Les 8 domaines, soit 600 hectares, produisent 2,9 millions de bouteilles dont 1,4 millions sont distribués par le groupe (5,5% de ses ventes).

«Cette activité nous a permis de concrétiser notre caution vin», explique Corinne Richard-Saier. «Mais aujourd’hui, ce n’est pas une volonté stratégique de poursuivre ce développement même si on ne dit jamais non à une opportunité ou à un coup de cœur !». Et pour cause, les ambitions du groupe sont ailleurs.

Cafés Richard depuis 1955

Lancée en 1955 par André Richard, poursuivie par son frère Pierre dès les années 1960 et aujourd’hui dirigée par les enfants de ce dernier, Arnaud Richard et Anne Bellanger, l’activité de torréfaction et de distribution de café est mieux établie. «Mon père ne m’a jamais imposé de carrière mais j’ai eu très tôt envie de rejoindre l’entreprise familiale», raconte Anne Bellanger, titulaire d’une Maîtrise en gestion-finance-marketing à l’université Dauphine et aujourd’hui Directrice Générale.

Cafés Richard : 6.700 tonnes de café par an

Dans les usines de torréfaction de Gennevilliers et de Tours, le groupe brûle 6.700 tonnes de café par an, un record, avant d’approvisionner les CHR (cafés, hôtels et restaurants), ou plutôt les réseaux de CHD (consommation hors domicile). «En 30 ans, la façon dont on s’alimente hors de chez soi a considérablement évolué. Notre clientèle aussi.
On parle aujourd’hui de consommation hors domicile car nous distribuons aux chaînes de restauration, collectivités, mairies, maisons de retraite, parcs de loisirs…», explique la Directrice Générale de 47 ans qui réalise 60% de ses ventes en CRH contre 40% chez les groupes de restauration.

L’Académie du Café

Parmi les défis à relever, il y a bien sûr la fluctuation des coûts de la matière première mais aussi la stagnation de la consommation de café, à domicile comme hors domicile. «Les jeunes générations boivent du café de plus en plus tard et préfèrent les boissons lactées ou les jus. Parallèlement, les machines à expresso sont entrées dans les maisons grâce à Nespresso et les chaînes comme Starbucks sont arrivées en France. Le consommateur est devenu plus exigent et sensible à la qualité», explique-t-elle. Richard attache ainsi beaucoup d’importance à la formation de ses clients afin de garantir au consommateur une dégustation à la hauteur de ses attentes. Plus de 700 professionnels se rendent chaque année à l’Académie du Café, une école fondée par le groupe en 2002 qui propose des modules sur l’art de l’expresso, la torréfaction, les cafés cocktails ou comment devenir barista confirmé.

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