Paradoxalement, cette réalité est une belle opportunité pour les entreprises face à des jeunes, certes diplômés, mais qui se cherchent sans vraiment savoir vers quel métier s’orienter. C’est une opportunité car elle permet à toute entreprise responsable de révéler son potentiel à la fois inclusif et pédagogique.
Le premier emploi n’est plus uniquement « un pied à l’étrier » ; c’est bien plus que cela : c’est la rencontre qui doit donner confiance en l’avenir, qui remet en question les connaissances et qui va permettre de trouver sa place au sens de s’aligner sur soi.
Plus qu’un job, l’entreprise d’aujourd’hui, quel que soit le secteur, doit offrir un cadre d’apprentissage tant sur le plan du savoir-faire que du savoir-être. C’est un cadre pédagogique par l’exemple et l’écoute. C’est aussi un lieu qui devrait développer le sens de l’humilité, caractéristique de celles et ceux qui connaissent leurs valeurs.
Pourtant, l’entreprise reste profondément un lieu d’égos, de valeurs en trompe-l’œil, de discours formatés. Lorsque l’on a la chance de travailler dans une entreprise incarnée comme Gifi, l’ADN insuffle non seulement une ambition professionnelle mais aussi une vocation humaine qui, au-delà des critères traditionnels du recrutement, s’évertue à détecter le capital de chaque personne.
Ce capital, lorsque l’on sort de l’école, est un diamant brut ; l’entreprise doit mettre la personne en situation d’en révéler tous les éclats. Pour cela, elle devient terrain de projection en se donnant pleinement au partage. La plupart du temps, la jeune recrue est jetée dans l’eau de la piscine sans trop de formation, mise dans une case dont elle ne peut pas sortir sans demander la permission, et n’a de la richesse humaine de l’entreprise que la vision de ses quatre murs !
L’intégration culturelle et la connaissance réciproque sont des enjeux déterminants dans le développement RH, trop souvent bâclées au nom de la rentabilité ; elles sont pourtant le meilleur moyen de révéler le vrai talent du nouveau collaborateur. Ce temps de partage et d’écoute, c’est le temps de la fondation relationnelle ; le temps de l’accompagnement et du développement qui suit est celui d’un management culturellement engagé et responsable qui ne confond pas vitesse et précipitation. C’est aussi le temps de la formation personnalisée, qui, par définition, colle aux attentes de chacun.
Par sa capacité à accompagner le parcours de chacun, l’entreprise est un coach de vie à part entière. En révélant les potentiels, en aidant à combler les lacunes, en apportant des savoirs et des connaissances, l’entreprise est en effet un cadre de vie apprenant pour toute personne désireuse d’être le capitaine de son destin. On est loin d’une simple posture, il s’agit avant tout d’un engagement humain assumé.
Cette dimension doit être au cœur des politiques RSE des entreprises, c’en est même l’axe central si l’on veut que les grands principes de responsabilités sociales, sociétales, environnementales fassent sens. L’employeur du XXIᵉ siècle contribue aussi à faire émerger les nouveaux citoyens, miroirs du pays où ils exercent leurs talents.
L’entreprise citoyenne est forcément apprenante ! Encore faut-il qu’elle l’assume et que les pouvoirs publics la reconnaissent comme telle. C’est un enjeu de cohésion sociale.
Thierry Boukhari
Directeur Délégué en charge des Relations Humaines chez Gifi