Depuis quelques années, le marché de l’emploi doit faire face à de nombreuses instabilités. Entre une vague de démissions, due en grande partie à une recherche de quête de sens des salariés, une pénurie de talents dans de nombreux secteurs et, plus récemment, des licenciements massifs, notamment dans le secteur de la Tech. Il est plus que jamais nécessaire pour les entreprises de fidéliser leurs salariés pour pouvoir perdurer. Et si l’entretien annuel était justement la pierre angulaire pour conserver ses talents ?
David Guillermain, co-fondateur et co-CEO de Javelo
La fidélisation, clé de la rentabilité des entreprises
Si le lien entre fidélisation des collaborateurs et rentabilité des entreprises n’est aujourd’hui plus à prouver, il n’en demeure pas moins que beaucoup d’entrepreneurs peinent encore à trouver les solutions nécessaires pour maintenir leurs salariés à bord. Les problématiques actuelles font d’ailleurs revenir sur le devant de la scène des pratiques RH trop souvent délaissées par les entreprises. Aujourd’hui, la plupart des métiers connaissent une pénurie de profils qualifiés. Par conséquent, le rapport de force entre employeur et salarié s’est inévitablement inversé. Les entreprises doivent donc, plus que jamais, investir et consacrer du temps pour retenir leurs salariés afin d’éviter de se retrouver avec des postes vacants.
Si la clé principale est de répondre, dans la mesure du possible, aux attentes des collaborateurs, celle-ci passe indéniablement par un suivi régulier de leurs besoins et de leurs envies, sans quoi les attentes ne pourront évidemment pas être décelées.
Pour ce faire, différents leviers peuvent être exploités par les entreprises, en particulier le fameux entretien annuel. Si ce temps fort a lieu dans presque toutes les entreprises françaises, il est malheureusement souvent perçu comme une étape procédurière et une perte de temps, sans grande valeur ajoutée. Pourtant, ce moment est extrêmement stratégique pour les entreprises. L’enjeu est en effet de redonner cette importance au suivi RH et à la gestion de la performance, afin de lutter contre la grande démission, et ainsi garantir la pérennité de l’entreprise en s’assurant qu’elle dispose de de personnes mobilisées à son bon fonctionnement.
L’entretien annuel, véritable mine d’or pour les entreprises
De manière générale, il existe de nombreuses façons d’aborder les suivis des collaborateurs, et notamment à travers l’entretien annuel. Les entreprises ont le choix d’appréhender ce temps fort comme une simple procédure administrative, servant uniquement à cocher des cases, où alors, comme un véritable moyen de collecter une mine d’or d’informations pour, in fine, impacter positivement leur croissance.
En effet, au-delà de faire le point sur le travail et les missions des collaborateurs, l’entretien annuel permet non seulement d’identifier leurs attentes (formations, avantages…), mais également de déceler ceux qui sont engagés ou au contraire démotivés, ou encore ceux qui ont du potentiel mais qui ne sont pas à la bonne place… Diriger une entreprise, sans connaître l’état de ses troupes est forcément voué à l’échec, et d’autant plus dans le contexte économique actuel.
Les entreprises doivent aujourd’hui réussir à faire plus avec moins. Par conséquent, l’optimisation des ressources, en particulier humaines, est (devenue) primordiale. En ce sens, l’entretien annuel a indirectement un véritable impact sur le retour sur investissement de l’entreprise et doit donc (re)trouver une place beaucoup plus stratégique au cœur des organisations.
Toutefois, dans la mesure où les attentes des collaborateurs peuvent évoluer en l’espace de 6 mois, l’entreprise doit s’assurer de leur bien-être, et donc de leur implication. C’est pourquoi, les entreprises doivent aller encore plus loin que l’entretien annuel en infusant ce temps fort tout au long de l’année, à travers des points et des suivis réguliers auprès de leurs collaborateurs. La cartographie des compétences de chaque collaborateur doit être réalisée constamment pour fidéliser ses troupes et assurer la performance, et donc la pérennisation de l’entreprise.
David Guillermain