Une promotion est-elle toujours une bonne nouvelle ? L’accepter garantit-il toujours une vraie progression professionnelle ? Mais la refuser peut-il être un faux pas dans sa carrière ? Quelle est la meilleure ligne de conduite à tenir ? Robert Half, leader mondial du recrutement spécialisé, propose de se poser 5 questions avant de se décider.
« Une proposition de promotion est un temps fort dans une carrière. Elle appelle toujours de la réflexion. Une réflexion objective sur son activité actuelle, sur celle proposée, mais aussi une réflexion sur soi-même, sur ses motivations et ses appréhensions, explique Olivier Gélis, Directeur Général de Robert Half France, leader mondial du recrutement temporaire et permanent spécialisé (345 bureaux dans le monde). Pour prendre sa décision, il est important de disposer d’éléments de comparaison sur la proposition. La consultation de sites de professionnels du recrutement et la prise d’un rendez-vous fournissent des informations factuelles et permettent de prendre la distance nécessaire pour se déterminer »
1. Êtes-vous vraiment prêt pour un avancement ?
Une promotion implique bien sûr un changement de statut et de salaire, mais également de nouvelles responsabilités qui seront sans doute plus nombreuses ou différentes. Monter sur le ring avant d’avoir suivi la formation adaptée ou bien acquis une pratique suffisante pourrait engendrer des erreurs préjudiciables pour la suite de sa carrière. Si une promotion est un signe de confiance de sa hiérarchie qui encourage naturellement à se motiver, une introspection objective est toutefois indispensable. C’est le/la salarié/e qui est le/la mieux à même d’évaluer ses réelles capacités à endosser ce nouveau rôle.
2. Prêt à assumer un changement de rythme ?
Accepter une promotion, c’est s’engager. S’engager à peut-être faire davantage d’heures supplémentaires, à assister à plus de réunions, à multiplier les déplacements, à gérer des projets plus stratégiques et plus stressants. Avant de répondre, il faut se représenter ce nouveau quotidien avec un rythme de travail plus soutenu et un impact sur son emploi du temps.
3. Quels bénéfices pour la suite de sa carrière ?
Une promotion peut faire gravir des échelons au sein de son entreprise. Mais après ? Existe-t-il de vraies perspectives de progression interne ? Est-il bénéfique de changer maintenant ? Ne vaut-il pas mieux rester au poste actuel et y réussir pleinement, quitte à briguer plus tard de nouvelles responsabilités auprès de sa hiérarchie voire d’une autre entreprise ?
4. Quelle motivation professionnelle ?
Au-delà des avantages de fonction et de rémunération, une promotion peut aussi modifier la nature de sa profession. Les nouvelles activités à mener seront-elles aussi intéressantes, motivantes ? La promotion rimera-t-elle avec réalisation professionnelle et personnelle ? Il faut s’interroger sincèrement sur ses vraies motivations : les avantages du nouveau poste compenseront-ils l’intérêt, le plaisir offerts par l’actuel ?
5. Quelle incidence sur l’équilibre vie professionnelle – vie privée ?
Tout changement aura également un impact même minime sur la vie personnelle. Il est important de déterminer si ces nouvelles responsabilités laisseront moins de temps à consacrer à ses proches, à ses activités extra-professionnelles. Si un déséquilibre significatif s’avère inévitable aux dépens de la vie privée, il faut prendre la mesure des conséquences personnelles avant de répondre.
Pensez « trajectoire à long terme »
Une carrière se gère dans sa globalité et se pense dans la durée, notamment en fonction du couple « âge x potentiel ». Ce n’est pas la même chose et cela n’a pas le même sens de passer cadre à 35 ans ou à 55 ans. La promotion interne est un outil puissant à condition de ne pas déboucher à moyen terme sur une impasse.
Décliner l’offre, mais sans fermer toutes les portes
Après avoir répondu à ces cinq questions, vous déciderez peut-être de refuser la proposition. Si vous déclinez l’offre, il vaut mieux ne pas fermer toutes les portes et vous laisser des ouvertures possibles.
Refuser une promotion est une décision forte. Elle doit faire l’objet d’une réflexion et d’une préparation. Il est nécessaire de faire comprendre et accepter ce refus par sa hiérarchie afin qu’elle ne le prenne pas comme de la démotivation voire de la défiance.
Pour cela, il faut :
– Elaborer un argumentaire clair et sincère pour disposer de réponses solides et structurées ;
– Demander un entretien en privé avec sa direction ;
– Remercier pour la proposition, rappeler son engagement, son attachement à son poste (avec des points de preuve comme des réussites récentes) et à son entreprise puis expliquer ensuite les raisons de son refus ;
– Et rester dans une perspective positive en précisant que ce refus n’a rien de définitif.
Pour démontrer sa motivation, il est recommandé d’être constructif en évoquant les prochains objectifs que l’on s’assigne comme le suivi d’une formation ou l’obtention de qualifications pour continuer à progresser et donner satisfaction à son employeur.