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Les conséquences de l’Intelligence Artificielle sur les métiers du conseil et des intermédiaires


La chronique économique hebdomadaire de Bernard CHAUSSEGROS Par-delà le buzz absolument incroyable autour de Chat GPT, et plus généralement l’intelligence artificielle dite conversationnelle que l’on nous présente comme une révolution Copernicienne voire anthropologique, les finalités et les enjeux du développement de l’IA suscitent, depuis quelques mois, et souvent à raison,...

Entreprendre - Les conséquences de l’Intelligence Artificielle sur les métiers du conseil et des intermédiaires

La chronique économique hebdomadaire de Bernard CHAUSSEGROS

Par-delà le buzz absolument incroyable autour de Chat GPT, et plus généralement l’intelligence artificielle dite conversationnelle que l’on nous présente comme une révolution Copernicienne voire anthropologique, les finalités et les enjeux du développement de l’IA suscitent, depuis quelques mois, et souvent à raison, des interprétations, des fantasmes ou des inquiétudes. Sa brutale émergence dans notre monde digital qui bouleverse notre système de valeurs, représente toutefois un « grand bond en avant », un grand progrès. On sait depuis longtemps ce que représente la « bêtise » artificielle (pour ne pas parler trivialement de la « connerie » ambiante). Il était donc grand temps que l’on s’occupât un peu d’intelligence. Au-delà du plaisir de jouer avec les mots, force est de constater que notre époque se caractérise depuis plusieurs décennies par le fait que n’importe qui peut dire n’importe quoi et peut le faire passer pour une vérité tangible et absolue.

Ceci est d’autant plus exacerbé que les bulles informationnelles dans lesquelles les réseaux sociaux nous enferment à dessein, comme pour mieux nous retenir, font de la polémique, et donc très souvent de la « connerie » mutualisée quand ce n’est pas du complotisme, le socle de notre attachement. On est décidément très loin de l’époque où des penseurs, des philosophes, les inventeurs, des personnes qui savaient réfléchir, consacraient leur temps (ou carrément leur vie) à définir des concepts et à faire évoluer tout à la fois le progrès scientifique, l’intelligence individuelle, la compréhension que l’on a de notre monde et la structure de la société elle-même. A cet égard, rappelons-nous toujours que Chat GPT lui-même déclare que sa connaissance s’arrête à 2021, qu’il ne sait donc pas ce qui est arrivé depuis, et qu’en tout état de cause, cette intelligence a ceci d’artificiel qu’elle ne génère aucune connaissance nouvelle, mais seulement des dérivés de ce que d’autres, en l’occurrence des humains, ont façonné à force de réflexions, ou de fulgurances créatives.

Tant que les idées farfelues et complètement bornées se limitaient à l’auditoire du café du commerce, on pouvait espérer demeurer dans le cercle fermé du domaine du ridicule, du pittoresque ou de l’humour potache. Mais dès lors que les ressources d’Internet se sont développées, et que les réseaux sociaux ont commencé à prendre le pouvoir sur les esprits et sur les opinions, partout et tout le temps du fait du Smartphone, le monde de la médiocrité humaine s’est développé à très grande vitesse. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui s’inquiètent de la montée en puissance des algorithmes et ne se privent pas de tenter d’affoler les foules en faisant référence au roman « 1984 » et au « personnage » de Big Brother, créé par Georges Orwell, mais c’est regarder le phénomène par le petit bout de la lorgnette.

En réalité, l’IA n’est qu’un outil qui vient s’inscrire dans la progression permanente des connaissances humaines, avec la particularité moderne que les évolutions technologiques finissent par nous prendre parfois de vitesse. Un outil étonnant, mais un outil qu’il faut maîtriser ! À titre d’illustration, j’aurais très bien pu décider de rédiger ma chronique hebdomadaire en ayant recours à l’une de ces applications qui utilise l’IA, Chat GPT par exemple. Mon sujet sur l’IA étant relativement connu, disséqué, objet de mille articles au cours de ces dernières années, je n’aurais eu aucun mal à faire rédiger de façon automatisée une chronique parfaitement documentée. Ma chronique « artificielle » n’aurait rien eu à envier à tout ce qui se dit déjà sur le sujet dans la plupart des journaux, une minuscule pierre de plus dans un débat déjà bien nourri.

Mais en relisant mon travail réalisé dans de telles conditions, ces 4 ou 5 pages rédigées par la machine au format A4, je n’aurais pas pu m’empêcher de me demander : « à quoi bon ?» À quoi cette production artificielle d’un texte qui n’apporte rien de nouveau peut-elle servir ? Sans doute à me faire gagner beaucoup de temps, mais plus certainement à m’en faire perdre encore plus pour ce qui est une part importante de moi-même, à savoir le temps de ma réflexion, le temps de mon analyse, le temps de ma vision authentique et personnelle.

L’intelligence artificielle (IA) est un « ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine ». Elle a, pour cela, recours à différents concepts, notamment aux sciences cognitives et à beaucoup de technologie. Elle utilise les réseaux neuronaux et la logique mathématique, notamment en recourant à des algorithmes. Dans la compréhension que peut en avoir le public, en langage courant, l’IA peut donc développer des dispositifs imitant ou remplaçant l’homme dans certaines mises en œuvre particulières de ses fonctions cognitives.

Les dictionnaires nous précisent que l’adjectif « artificiel» désigne ce qui n’est pas naturel ou ce qui est fabriqué, factice ou faux, mais aussi ce qui n’est pas conforme à la réalité. On pourrait donc limiter l’utilité de l’IA à un processus d’imitation de l’intelligence humaine qui recoure à des ordinateurs pour penser et agir comme des êtres humains. Dans cet objectif, les applications ainsi développées reposent sur le fonctionnement de systèmes informatiques, sur l’existence et la gestion de bases de données extrêmement renseignées et, surtout, sur la codification de différents algorithmes désormais disponibles. Pour se rapprocher le plus possible du comportement humain, l’IA a besoin d’une grande quantité de données réunies dans des entrepôts spécialisés et d’une capacité de traitement élevée.

L’exemple de la musique

On peut trouver, dans la création musicale, de quoi illustrer avec pertinence la vacuité, mais aussi les dangers de ce mode de création artificielle. Les débats éthiques se multiplient autour de la notion de propriété intellectuelle, ce qui inquiète les musiciens mais aussi les majors de l’industrie musicale. Mais cela n’étonnera personne, tout le monde sait ça depuis au moins deux ou trois décennies, de nombreux logiciels sont déjà en mesure de composer de la musique. Désormais ils utilisent des algorithmes pour générer de la musique, rien qu’en posant une question simple comme : « je souhaite une musique de piano solo dans le style romantique ».

Pour élaborer de telles compositions musicales, les applications informatiques existantes utiliseront des réseaux de neurones artificiels et utiliseront les techniques de « l’apprentissage » (e-learning). Il suffira de fournir des exemples à la machine, des morceaux dont on veut imiter le style. Le système les analysera et deviendra ensuite capable d’en créer de nouveaux très similaires, y compris en synthétisant des voix chantées. Certains essais, des fakes en l’occurrence, font parler d’eux ces derniers temps. En réalité, si l’IA est effectivement en mesure de créer et de combiner des sons, elle est, en tous cas pour l’instant, beaucoup moins habile à composer et donc à créer des harmonies et des mélodies, c’est-à-dire à « composer ». Les essais se limitent donc essentiellement au « rap » dont la dimension harmonique est d’une extrême pauvreté.

Mais la question que l’on doit se poser, c’est, encore et une fois : « à quoi ça sert ? » Même si le résultat peut paraître impressionnant au plan technique, cela n’apporte rien de plus à ces « auteurs » que le fait de composer avec des « samplers » et des ordinateurs, comme c’est le cas depuis longtemps. Les œuvres des grands compositeurs et celles des artistes encore vivants sont suffisamment répertoriées, déclarées, enregistrées au titre de la propriété intellectuelle, que le risque de tromperie est extrêmement limité. Qui plus est, de tout temps, les musiciens se sont inspirés les uns des autres pour créer des œuvres nouvelles en rajoutant un maillon à la longue chaîne de l’histoire musicale. Que l’on se contente de copier une partition à la main, ou de s’inspirer d’une banque de données pour créer une œuvre nouvelle, quelle différence ? Sauf s’il y a volonté de tromper, mais dans ce cas, tous les moyens juridiques et judiciaires existants déjà en matière de plagiat pourront être utilisés.

L’IA n’est qu’un outil de plus qui permet aujourd’hui de « composer », et il n’y a pas de raison de s’en inquiéter, cela ne fera pas disparaître les artistes, les créateurs, ceux qui ont plus d’inspiration que les autres. L’idée qu’ils puissent être remplacés par la machine est un pur fantasme. Parce que derrière les algorithmes, il y aura toujours un « donneur d’ordre », un créateur. Et comme, par ailleurs, le marché est, depuis bien longtemps, noyé sous des marées sans cesse renouvelées de compositions musicales, souvent indigestes, de qualité plus que médiocre et créées sans le secours des technologies les plus récentes. Cela risque de continuer, mais le public et les musiciens y sont depuis longtemps habitués.

Le niveau culturel des citoyens

La question de l’intelligence artificielle rejoint, comme je l’ai dit en introduction, la question de la bêtise universelle. Tout le monde a peur de l’IA, comme on a peur de l’inconnu, et cette peur est diffusée sur les réseaux sociaux par tous ceux qui, en fin de compte, sont plus intéressés par ce que génère et fait vendre la bêtise ambiante. Les citoyens se préoccupent peu de ce que l’on peut attendre des progrès réels des sciences cognitives. Et pourquoi ? Parce que, même s’il faut relativiser de tels jugements péremptoires, il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt, le niveau culturel général de notre pays a fortement chuté ces dernières années.

Depuis près d’un siècle, tandis que, de façon parfaitement illusoire, le nombre de diplômes universitaires obtenus par les jeunes français semble en croissance perpétuelle et dépasse tous les espoirs du Ministère de l’Éducation, ce qui devrait traduire une élévation des compétences, la réalité est pour le moins désolante. En effet, si le nombre de doctorants, de titulaires de masters ou de licences, de diplômés des grandes écoles augmente chaque année, le niveau réel des compétences acquises est en baisse constante.

Les études qui en font le bilan dressent un constat alarmant et pessimiste. Selon toutes les études publiées et les classements mondiaux établis sur cette question, le niveau réel de nos étudiants surdiplômés n’est plus ce qu’il a été. Les compétences basiques attendues des étudiants sortant d’un cycle universitaire sont globalement superficielles, tant pour la connaissance ou la pratique de la langue française, que celle des mathématiques ou des sciences. Mais ce qui est le plus inquiétant, parallèlement, c’est le niveau de prétention à tout savoir et à tout connaitre auquel atteignent ces jeunes actifs incomplètement formés. En conséquence, on constate que leur niveau général moyen en termes d’analyse, de compréhension et de capacité de raisonnement, diminue d’année en année. Nombreux sont ceux qui, compte tenu de leur « background » actuel, n’auraient pas obtenu leur baccalauréat en 1960 !

Finalement, là où l’on imaginait porter des générations nouvelles vers l’excellence, on a sacrifié la qualité à la quantité. Et même si 69,3 % d’une classe d’âge décroche le Bac, et qu’au moins 80 % des élèves inscrits dans les classes terminales du secondaire l’obtiennent au bout du compte, ce ne sont que 10 à 12 % d’entre eux qui seront en mesure de prétendre rejoindre les élites réelles de notre pays. Tout ce qui se dit sur la réussite des parcours scolaires et universitaires n’est qu’illusion et superficialité, et au final, une désillusion, quand ce n’est pas une colère, et une perte de confiance dans l’avenir pour toute une partie de notre jeunesse ! Il ne faut pas, en effet, oublier l’influence de l’environnement « culturel » sur le niveau actuel des compétences.

L’influence des réseaux sociaux fait penser à ce que disait les anciens dans les années d’après-guerre. Du moment qu’une information avait été entendue à la radio, c’est que « c’était vrai » ! Aujourd’hui, la diffusion des théories complotistes profite sans limite des fakes news diffusées sur le net et les réseaux. La majorité de nos concitoyens, et parmi eux, même ceux qui sont prêts à s’enflammer contre les dénis de la démocratie, ont beaucoup de mal à démêler le vrai du faux, essentiellement par manque de formation à l’esprit critique et par manque de goût pour le travail.

Le monde actuel voue un culte coupable à la facilité et au jeu. Le travail et l’étude, la compréhension des enjeux, tout cela passe bien après le « fun », le jeu, la détente et les loisirs. C’est là une des raisons pour lesquelles l’IA est l’objet de tous les fantasmes de la part de citoyens qui ne prennent pas réellement conscience de leur rôle à tenir.

En septembre 2017, le mathématicien Cédric Villani a été chargé de rassembler une équipe de chercheurs pour mener une consultation publique sur l’intelligence artificielle. Le 28 mars 2018, le rapport de cette mission d’études a été rendu au Président de la République qui souhaitait annoncer la stratégie de la France dans ce domaine, un plan de 1,5 milliard d’euros, ainsi qu’une évolution de la législation française facilitant la mise en application de l’intelligence artificielle. Ce rapport traduisait une vision forte de l’intelligence artificielle, en préconisant que les algorithmes utilisés par l’État soient « ouverts », que l’intelligence artificielle soit encadrée par des règles philosophiques et éthiques et que l’État contrôle précisément l’usage des technologies automatisées et des dispositifs décisionnels sans consultation préalable d’un être humain.

De nos jours, les hommes et les machines génèrent des données en telles quantités et avec une telle vitesse qu’il n’est humainement plus possible de les intégrer toutes, mais surtout de les interpréter correctement avant de prendre des décisions complexes. L’IA représente donc l’avenir des processus décisionnels complexes. Avec le recours à l’e-learning, voire au deep-learning, elle représente l’avenir de la prise de décisions.

L’IA et les métiers du Conseil et l’intermédiation

Tout est question de culture et de travail. Les cabinets spécialisés dans le conseil en entreprise sont de tailles et de compétences différentes. Mais ils ont tous comme caractéristique principale de proposer aux entrepreneurs aides et suggestions dans le management de leurs activités, et, il est vrai, le plus souvent, en cas de difficultés ponctuelles, voire vitales.

La connaissance des procédures est un préalable à la qualité de l’intervention de la structure de conseil, que ce soit pour ce qui concerne la structuration, le financement, et/ou la modification du statut juridique des sociétés, ou que ce soit dans le cadre des procédures collectives, le recours à la sauvegarde, au redressement ou à la liquidation judiciaires. Cette connaissance nécessaire est de l’ordre de la compétence juridique générale.

En revanche, la compréhension plus fine du domaine d’intervention et des spécificités de l’entreprise et de l’environnement dans lequel elle évolue doit être considérée différemment. Elle implique le plus souvent l’obligation de faire un audit approfondi, une analyse en détails de ce qui fait la valeur de l’entreprise et explique ses besoins ou ses éventuelles difficultés.

Autant la connaissance globale des lois spécifiques et des procédures devant les tribunaux de commerce est, en général, fortement documentée et peut donc aisément être automatisée et servir de base à l’intervention de l’IA, autant l’analyse des bilans de l’entreprise et l’étude de ses stratégies de production, de commercialisation et de distribution me semblent plus difficiles à appréhender au cas par cas par une intelligence artificielle de façon purement automatisée, dissociée de l’intelligence humaine. Mais tout dépend, cela va de soi, de la qualité des consultants. Car, comme dans toute activité « intellectuelle », il y a ceux qui travaillent, qui imaginent et qui inventent et il y a ceux qui copient et imitent.

C’est là que se fera la différence ! Demeurer sur la superficialité des choses en laissant faire les algorithmes de l’IA, sans ingéniosité et sans humanité, ou approfondir les analyses en utilisant au mieux la force de nouveaux outils. Les métiers du conseil pourront sans aucun doute tirer bénéfice de l’aide apportée par l’IA, dans l’analyse globale, la rapidité de rédaction, ou le rappel des procédures comptables ou juridiques. Car, en l’état actuel des algorithmes de l’IA, un peu comme dans ce que j’évoquais à propos de la création musicale, l’adaptation précise et personnalisée du métier de conseil aux difficultés rencontrées ou aux projets de développement de l’entreprise ne saurait être aussi fine et éclairée sans l’intervention humaine.

Par ailleurs, les outils d’IA conversationnels comme Chat GPT sont tous « programmés » pour être consensuels, lisses, et donc pour aller systématiquement dans le sens où la question est posée, avec au besoin pour cela, la création de citations ou d’exemples qui n’existent pas, mais ce juste pour étayer une thèse. Dit autrement, aucune IA ne prendra jamais le risque, ce qui est pourtant demandé à un cabinet de conseil, d’oser dire à son client qu’il lui faudrait envisager un changement radical de stratégie, une refonte de sa gamme, voire l’abandon de certains produits ou services.

Autant il est vrai que, depuis le développement d’Internet, la pratique courante des étudiants peu inventifs consiste à faire du « copier-coller » à partir de sources diverses récupérées sur le net, ce qui n’apporte pas grand-chose, ni à l’auteur du « co-pillage », ni au destinataire du « travail », autant il est également vrai que le recours à des applications fondées sur l’IA, sans invention, risque de ne créer rien de plus constructif. Le seul gain, en apparence, sera que la capacité de recherche sera supérieure en quantité et en rapidité.

En revanche, il faut imaginer, et à tout le moins espérer, que le temps gagné sur le poids des tâches répétitives sera utilement consacré à des tâches plus intéressantes. La bonne connaissance des langages de l’IA permettra de mener à bien de véritables analyses qui sont les plus-values que le consultant peut apporter à la commande qui lui est faite. Et, en cela, en fonction des demandes transmises à la machine pour traduire cette intervention « humaine », les métiers du conseil et de l’intermédiation pourraient évoluer et s’enrichir avec ces technologies nouvelles. On parlera ainsi peut-être un jour de « conseil augmenté », comme l’on parle de réalité augmentée (pour les lunettes qui donnent de l’information contextuelle utile), au contraire de la réalité virtuelle qui crée un monde aussi artificiel que l’intelligence qui le façonne.

Conclusion

Contrairement aux exemples donnés par ceux qui craignent qu’elle ne remplace l’être humain, l’IA est présente et déjà opérationnelle dans notre quotidien. Elle est par exemple utilisée par les services de détection des fraudes des établissements financiers, pour la prévision des intentions d’achat et dans les interactions avec les services clients en ligne.

Selon les types d’IA utilisés, les avantages peuvent être multiples. Elle nous aide dans notre quotidien, en nous permettant de progresser et d’accomplir des tâches ardues avec plus de facilité. Que ce soit dans la recherche culturelle, dans notre consommation de l’information ou encore dans les applications et les objets utilitaires de base, l’intelligence artificielle se trouve partout.

L’intelligence artificielle est présente dans les assistants vocaux que nous utilisons de plus en plus, dans le commerce, dans le monde de la santé et de la médecine, dans l’apprentissage et la formation, dans l’inclusion et le partage des idées, la démocratisation de l’accès à des objets connectés. L’IA permettra de gagner en productivité et en efficacité et, plutôt que de remplacer les humains, elle les seconde déjà, notamment dans le fonctionnement des entreprises. Tout est une question de performance et d’optimisation du temps, domaines où la technologie permet de progresser dans les tâches les plus quotidiennes.

La liste est longue des apports positifs de l’IA dans nos existences et dans le développement plus harmonieux de notre société humaine, la sécurité (police et justice), l’amélioration de notre alimentation, de sa commercialisation et de sa distribution, l’essor de nouvelles techniques de vente comme l’e-commerce, etc.

Parallèlement, comme le préconise le rapport Villani, il faut envisager avec efficacité de contrôler les risques, l’une des plus grandes inquiétudes liée à l’IA étant de l’ordre de la vie privée et des données récoltées par les différents base de données utilisant l’intelligence artificielle.

L’IA, avant d’être un risque, est une opportunité ! Mais elle est aussi et surtout pour l’instant un énorme business avec à la clé, les moyens pour quelques-uns de dominer le monde et les esprits. L’IA doit donc être encadrée pour ne jamais devenir le veau d’or de l’humanité toute entière. À défaut, elle pourrait un jour devenir le nouveau monothéisme digital qui serait alors dévastateur s’il venait à exercer son dogme sur des générations qui auront lentement mais inexorablement abandonné la nécessité de la réflexion, de l’effort, et donc de l’esprit critique.

Quand on voit au fil des générations les effets délétères de la malbouffe, en l’occurrence de la nourriture facile et toute prête, on ne peut s’empêcher d’envisager les effets à terme de la pensée toute prête sur nos cerveaux et nos consciences. Et ça, c’est une conclusion décidément non consensuelle que Chat GPT n’aurait pas écrit à ma place si je l’avais chargé de rédiger cette tribune…

Bernard Chaussegros

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