La famille, une valeur qui a la cote auprès des investisseurs. Tel est le titre d’un article publié dans Le Figaro du 9 février 2019. Le palmarès des plus fortes hausses du CAC 40 sur les 12 derniers mois est largement dominé par ces sociétés : Dassault Systèmes : + 33%, Kering : + 30%, L’Oréal : + 26%, Hermès : + 25%, LVMH : + 19%, etc…
La plupart de ces valeurs sont aujourd’hui à des sommets historiques, tandis que le CAC 40 qui a culminé à 7 000 en l’an 2000, et venant de 2300, à son plus bas. En 2008/2009, en est seulement à 5 200. Le phénomène est général. Les 1 000 entreprises dans le monde détenues à 20% par les fondateurs ou leurs descendants, grimpent plus vite en bourse que les autres et ce, quel que soit leur secteur d’activité.
Elles surclassent le reste de la cote, en termes de croissance et de rentabilité. Le Crédit Suisse dit ceci : «Les entreprises familiales ont une orientation conservatrice de leur gestion, elles disposent ainsi de la flexibilité nécessaire pour se détacher des résultats trimestriels et se recentrer sur la croissance et les marges.»
Il en résulte une gestion plus fluide de la trésorerie, ce qui diminue la nécessité de recourir à des financements externes. Comme quoi, l’avenir et aussi la pérennité des entreprises familiales, passent nécessairement par la Bourse, elle les tire immanquablement vers le haut.
Cotées, elles avancent plus vite que celles qui ne le sont pas. À partir de là, je ne comprends pas le caprice de certains chefs d’entreprises qui disent – après en avoir profité à tous égards – vouloir s’en retirer à l’ instar d’ Elon Musk de Tesla, mais qui s’est ravisé aussitôt.
Sans la Bourse, de toutes ces entreprises, la presse s’ arrêterait d’ en parler sur le champ, de sorte qu’en termes de notoriété et sans doute davantage encore en termes de crédibilité, le «manque à gagner» serait incommensurable.
La Bourse et la presse, valent aux chefs d’entreprises cotés un vrai contrepouvoir, face aux banques et/ou financiers, contre-pouvoir qui n’a pas de prix.
Par ailleurs, la cotation en Bourse des entreprises familiales, a fait que leurs fondateurs ou descendants – outre qu’ils sont restés soudés pour tirer l’entreprise dans le même sens – sont devenus meilleurs au fil des ans – meilleurs parfois que ceux qui les ont précédés – dès lors que leurs intérêts sont désormais liés.
De surcroît, et à la différence des managers, ils jouent avec leur propre argent. Quant aux fondateurs ou descendants, qui pour des raisons multiples ont l’envie ou le besoin de vendre tout ou partie de leur part, la Bourse leur offre une valorisation permanente de tous les instants.
La liquidité du capital entrepreneurial sera la grande affaire des années qui viennent. C’est toute la différence et quelle différence avec les financiers, qui accaparent des pourcentages qui restent statiques pendant les plus belles années, financiers pour lesquels il est toujours trop tôt pour entrer en bourse, alors qu’il est presque toujours trop tard.
Quoi qu’il en soit, la Bourse permet à tout chef d’entreprise de régler tous les problèmes, avant qu’ils ne se posent, qu’il s’ agisse du financement de la croissance interne, d’autant qu’une entreprise n’est jamais assez riche, que du financement des croissances externes, par le paiement en titres cotés ou de la transmission du témoin sans heurt, à la génération suivante.
Elle est le meilleur moyen de ne pas se tromper et, surtout, de ne pas être trompé. Le moyen le plus sûr aussi, de rester maître absolu du jeu. Retour aux sources : On vient en bourse quand on n’a besoin de rien, d’ ailleurs gérer, c’est anticiper.
Je vois la vie en Vosges. Nous sommes à Saint-Dié-des Vosges, la ville de Christian Pierret, dans la pépinière d’ entreprises animée par Nelly Mandray, qui a vu grandir Opty-Fibre, qui entre en bourse avant l’été.
Créée il y a à peine 5 ans, sa jeune entreprise emploie déjà 48 professionnels des télécommunications et de la fibre optique. Bénéficiaire dès la 1ère année, Opty-Fibre évolue depuis au rythme de 20 à 30% par an avec une marge nette de 10%.
L’arrivée de la 5G est le nouveau relais de croissance pour la société, qui vise par ailleurs des opportunités de croissances externes. Opty- Fibre a pris l’ option d’ entrer en Bourse très tôt, le tout, pour devenir tout aussitôt plus visible, plus lisible, plus crédible.
Les deux principaux dirigeants ont tout compris : Loïc Vievard et Pascal Henry, recherchent par ailleurs une vraie valeur de leur entreprise, celle du Marché, pour payer les croissances externes précisément en actions, plutôt qu’en cash, ou par le crédit.
La Bourse permet aussi de séparer le pouvoir : 51% du capital entrepreneurial : 49%, qui ne servent à rien, si ce n’est à prendre chaque jour plus de risques, risque de tout perdre.
Par ailleurs, un bien qui n’est pas valorisé et liquide en permanence, n’ est pas réellement un bien. L’économie c’ est simple, encore faut-il la faire reposer sur de vrais fondements.