Avec plus d’un million de créations d’entreprises, 2022 marque un nouveau record en la matière. Explications d’Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme.
Quels sont les secteurs les plus porteurs ?
Olivia Grégoire : En 2022, les activités de service, tant aux entreprises qu’aux ménages, ont été porteurs. La part des arts, spectacles et activités récréatives, de l’industrie, de la construction, reste également importante. Concernant le profil des créateurs, l’âge moyen a diminué de 38 ans en 2012 à 36 ans en 2022. La part des créateurs de moins de 30 ans s’établit à 39 % en 2022. La féminisation de la création d’entreprises se poursuit aussi : en 2022, 45 % des nouvelles entreprises ont été créées par des femmes. S’agissant des reprises, en 2019, BPCE indiquait que les secteurs les plus porteurs étaient les activités immobilières, les activités d’information et communication, ainsi que le commerce, l’enseignement, la santé et les services aux entreprises ».
Au 1er janvier dernier le Registre National des Entreprises est entré en vigueur. En quoi consiste-t-il ?
La création du guichet unique des formalités d’entreprise a vocation à simplifier les démarches de nos entreprises : c’est l’interface vers laquelle les chefs d’entreprises se tournent pour créer leur activité, modifier leur situation ou cesser leur activité. Cette simplification passe notamment par la dématérialisation des démarches. Les formalités effectuées sur le guichet unique permettent d’alimenter le RNE qui réunit ainsi les données de toutes les entreprises, y compris les professions libérales. C’est un gain de transparence pour la vie économique.
Il existe un marché visible et un marché caché de la reprise d’entreprise. Pouvez-vous nous rappeler la différence entre les deux ?
La différence est bien explicitée par les termes : si vous allez sur internet, vous trouverez très facilement des plateformes présentant des bourses d’entreprises à céder. Les services de Bercy à qui j’ai demandé un panorama complet en ont recensé plus d’une vingtaine ! C’est le marché visible, sans doute complété par des annonces dans des journaux locaux ou professionnels, par des recensements faits par les collectivités, etc. Mais il est certain qu’il existe aussi un marché caché. Il y a des raisons à cela, et tout particulièrement les enjeux de confidentialité. Un dirigeant qui réfléchit à transmettre ne souhaite pas nécessairement crier son intention sur la place publique. Ce sujet sera au cœur des concertations que j’ai demandé aux services de Bercy de mener à l’automne prochain.
Entreprendre responsable est-il une condition de plus en plus revendiquée par les créateurs ou repreneurs d’entreprises ?
Nous le constatons tous, et pour ma part je m’en réjouis : la quête de sens est au cœur des ambitions des générations actuelles. C’est aussi particulièrement visible chez les entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire. Ayant désormais la mission d’accompagner ces acteurs, en plus des autres acteurs relevant de mon portefeuille ministériel, je peux vous assurer qu’il s’agit d’une économie à part entière. Le secteur de l’ESS représente en France un champ d’action particulièrement attractif dans les années à venir, pour répondre aux aspirations des générations futures.