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Les gauchers sont-ils vraiment différents ?


Les gauchers vivent dans un monde où tout ou presque a toujours été pensé pour des droitiers. Ils doivent donc en permanence s'adapter. En France, ils seraient environ 3,5 millions... et dans le monde entier près d'un milliard. Pas mal non, pour un public très mal pris en compte !

Entreprendre - Les gauchers sont-ils vraiment différents ?

Les gauchers vivent dans un monde où tout ou presque a toujours été pensé pour des droitiers. Ils doivent donc en permanence s’adapter. En France, ils seraient environ 3,5 millions… et dans le monde entier près d’un milliard. Pas mal non, pour un public très mal pris en compte !

Selon des données statistiques connues, la proportion de gauchers varie fortement selon les pays : de 3 % a plus de 27 %.

Pourquoi est-on droitier ou gaucher ?

La question passionne depuis toujours comme nous l’avons vu précédemment. Même si les neurosciences ont fait de gros progrès, on n’en sait pas grand chose. Génétique ? Environnement ? Certainement un peu des deux. 

Les plus récentes recherches semblent en tout cas indiquer qu’un réseau de gènes serait à l’origine de notre préférence manuelle. Ce qui est sûr, c’est qu’il existe une composante héréditaire dans la transmission de la « gaucherie ». Avoir un de deux parents gauchers augmente fortement les chances de l’être.

Cette transmission héréditaire serait d’ailleurs plus importante si c’est la mère qui est gauchère : cela multiplie par deux la probabilité que l’enfant le soit. 

Contrarier un gaucher n’est pas anodin

« Aujourd’hui, on ne contrarie plus les gauchers.  C’est de plus en plus rare. Mais les clichés et les craintes ont la vie dure.  Sauf que contrarier un gaucher n’est pas anodin, c’est comme obliger un enfant à marcher sur les mains alors qu’instinctivement, il utilise ses pieds. C’est lui imposer des obstacles psychologiques et physiques terribles, qui peuvent laisser des séquelles tels que le bégaiement, l’énurésie, des dyslexies ou des strabismes… »

Des différences de traitement dans le monde

En Occident, la main gauche fut longtemps associée à une symbolique extrêmement négative ; aussi contraignait-on autrefois les gauchers à utiliser préférentiellement leur main droite, en particulier pour écrire.

Heureusement, aujourd’hui dans les pays occidentaux, les gauchers et droitiers sont traités de la même manière, même si l’on peut encore regretter que de nombreux objets de la vie courante ne soient pas bien adaptés aux gauchers, comme nous le verrons plus loin.

En Asie et notamment en Chine, l’usage de main droite est encore de nos jours quasiment imposé pour certaines activités (on les appelle les droitiers forcés). Ainsi, l’écriture des sinogrammes ne se fait qu’avec la main droite (en particulier pour la calligraphie). De même, à table, on considère qu’il est impoli de tenir ses baguettes dans la main gauche.

Cette intolérance est fortement liée au fait que la main gauche est réservée aux tâches d’hygiène quotidienne dans les familles traditionnelles (l’eau est utilisée et non du papier-toilette). Les repas où l’on mange à la main étant généralement servis dans un plat commun, il apparaît déplacé et non hygiénique d’utiliser la main gauche. Les étrangers se font souvent rappeler à l’ordre même s’ils bénéficient généralement d’une certaine indulgence.

Au Japon, la société ne semble plus aussi stricte, prenant le chemin de la tolérance à l’égard des gauchers. Beaucoup de Japonais utilisent désormais leur main gauche sans complexe pour les activités de la vie quotidienne.

Des idées reçues en pagaille

L’époque des coups de règles sur les doigts, de la main gauche attachée dans le dos ou plongée dans l’eau bouillante comme punition est bel et bien terminée. Fort heureusement ! Même si les choses s’améliorent, les gauchers font toujours l’objet à notre époque de nombreuses idées reçues. La Recherche s’est emparée de ces questions et nous apportent quelques informations.

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