Rendre les couches plus respectueuses de l’environnement et des fesses des bébés, voilà une idée qui fait sens auprès de tous les parents. Un marché en ligne prometteur pour les deux créateurs de la start-up « Les Petits Culottés », Johan Bonnet et Matthieu Batteur.
L’optique adoptée par Johan Bonnet et Matthieu Batteur a été de créer un produit répondant aux nouvelles attentes des jeunes parents. Leur concept est simple, du moins en apparence, car la mise au point aurait pu s’avérer compliquée pour de complets novices, ce qu’ils ne sont pas. L’idée de départ est celle d’une couche 100% fabriquée en France, disponible en six tailles, d’une qualité irréprochable (12 heures d’absorption), produite dans le respect de la santé et de l’écologie. Ce produit naturel est garanti sans perturbateur endocrinien grâce à un test toxicologique effectué tous les trimestres.
Le casse-tête du prix
Le dilemme qui s’est posé à nos co-fondateurs a été de parvenir à créer un produit répondant à toutes ces exigences pour un prix de vente qui reste dans le marché. Car toutes ces conditions ont pour conséquence d’obtenir un produit dont le prix de revient est nettement plus cher que celui d’un produit classique. Il fallait trouver une solution. Sitôt dit, sitôt fait : vendre en direct. Un circuit court est organisé autour d’une offre d’abonnement de 55 euros par mois, sans engagement de durée.
Les parents reçoivent chaque mois leurs couches à la maison directement à partir des sites de production, situés dans les Vosges et en Bretagne. Les entrepreneurs ont également trouvé le moyen d’inciter les clients potentiels à s’abonner. Un kit d’essai gratuit est proposé sur le site et peut être retiré dans les 3000 pharmacies partenaires. Un moyen marketing qui porte ses fruits ; 55% des essais se concrétisant par un abonnement.
Deux amis d’enfance
Lorsque Johan et Matthieu se sont rencontrés, ces adolescents étaient loin des préoccupations familiales et des histoires de couches bébé. Mais ils se sont retrouvés plus tard sur des valeurs communes, notamment l’écologie. Johan devient responsable achats dans des groupes de cosmétiques et d’agroalimentaire, une expérience de sept années, alors que Matthieu travaille pendant dix ans dans l’univers de la pharmacie et des laboratoires, en particulier dans l’univers bébé. Les années passant, l’envie de liberté se fait jour et ils se retrouvent pour unir leurs forces et creuser leur idée.
Ils travaillent plus d’un an à la préparation de leur projet avec l’aide notamment du Réseau Entreprendre Paris. Les jeunes trentenaires se sont lancés en autofinancement, ce qui leur laisse une grande liberté pour construire une offre adaptée à leurs souhaits. Ecolos convaincus, adeptes du « vrai » bio, ils décident de mettre en commun leurs compétences et leur moyens pour se lancer grâce à leurs expériences professionnelles complémentaires. Matthieu est plus particulièrement impliqué dans le produit, tandis que Johan est spécialiste du sourcing.
Miser sur les réseaux sociaux
Lorsque l’on est une startup, il convient de savoir gérer sa politique d’investissement marketing. Pour les « Petits Culottés », les influenceurs ont joué un rôle important. Les fondateurs les ont choisis en provenance de différentes régions françaises et les ont invités le 9 janvier 2019 pour leur toute première production. Une fois cette première étape franchie, les investissements se sont poursuivis sur Instagram et Facebook principalement avec un travail ardu portant sur les algorithmes. D’abord en interne, puis via deux agences externes. Matthieu Batteur qualifie le digital de formidable mégaphone qui permet de se faire entendre, et fonctionne d’autant mieux que le concept est fort. La taille des investissements dépend des exigences, allant de quelques milliers d’euros à 300 000 en année pleine l’an dernier.
Aller encore plus loin
Après les couches pour bébés, Johan Bonnet et Matthieu Batteur se sont lancés en 2020 sur « Les Petites Choses », leurs premières protections féminines en coton biologique réunissant une dizaine de références. A moins de 5 euros en pharmacie, l’idée s’est imposée d’elle-même, et devrait trouver rapidement elle aussi son public.
V.D.