Si 2016 restera dans les annales comme une année faible, 2017 s’annonce sous de meilleures auspices. Au-delà des introductions de grandes entreprises emblématiques, ce sont les PME qui devraient s’imposer sur les marchés.
L’espoir vient de l’autre côté de l’Atlantique. La plupart des analystes s’accordent pour prévoir un rebond des introductions en Bourse aux États-Unis, porté par des perspectives économiques jugées encourageantes. Parmi les sociétés emblématiques qui pourraient faire leur entrée sur le marché, Snap, la maison mère de l’application de messagerie Snapchat, et le service de VTC Uber, toutes 2 valorisées plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Une reprise attendue, puisque seules 102 sociétés ont effectué leurs premiers pas à la Bourse de New York en 2016, soit un tiers de moins qu’en 2015 et la pire année depuis la crise financière de 2009. Si l’on ajoute que la – légère mais réelle – remontée des taux pourrait inciter les entreprises à ne plus s’endetter, toutes les conditions pour que le financement par actions retrouve son attractivité sont réunies.
Ex-responsable actions et dérivés chez Merrill Lynch et BNP Paribas,
Philippe Dardier
a pris la tête d’Alternativa, système multilatéral de négociation agréé par l’Autorité des marchés financiers, depuis deux ans, dès son lancement en 2008, défend le potentiel de ce système multilatéral de négociation au service des petites entreprises.
Quelle est votre vision de la Bourse comme source de financement des PME ?
Philippe Dardier : Je crois en l’actionnariat pour soutenir les PME, qu’il s’agisse d’investissement direct, de financement participatif ou de cotation. La Bourse est un lieu de rencontres qui ne doit pas rester réservé aux seules sociétés visibles et établies mais aussi aux projets de croissance.
Nos règles de fonctionnement sont adaptées aux petites entreprises, pour des collectes allant de 250.000 à 5 M€, avec un marché secondaire, un cadre de liquidité mensuel limitant la volatilité des cours, des levées de fonds au fil de l’eau, un calcul de la valeur de l’action 2 fois par an…
Comment jugez-vous la qualité des dossiers que vous proposez ?
PD : La crédibilité du projet est une attente prioritaire de nos investisseurs, constitués à 60% de particuliers, à côté de family offices et de banques privées. Les candidatures sont d’abord passées au crible d’une vingtaine de critères et nous ne retenons que des sociétés anonymes, avec 2 ans d’existence minimum et sans problème chronique.
Chaque dossier est ensuite soumis à l’analyse d’un expert indépendant agréé par l’AMF avant d’être validé par le comité d’admission. Nous donnons de la rigueur à la démarche de recherche de fonds propres, problème structurel des petites entreprises françaises.
Quel est votre positionnement par rapport aux autres formes de financement ?
PD : L’intervention d’Alternativa en levées de fonds primaires s’assimile à du crowdfunding boursier. L’achat de titres en direct, comparé à un investissement via une holding ou une société de gestion, représente pour les particuliers une économie de frais de 5 % à 20% de la performance. Mais il s’agit d’un financement complémentaire.
Nous avons déjà coté et offert un cadre de liquidité à une demi-douzaine de projets issus de plates-formes de financement participatif, avec lesquels nous avons des partenariats. Et, d’un autre côté, nous pouvons être une étape préparatoire à une cotation sur Alternext ou sur l’Eurolist C.