Il y a une vie après le sport ! De plus en plus de sportifs décident de se reconvertir en créant ou en reprenant une société. Le phénomène a pris une ampleur inédite ces dernières années. Tour d’horizon.
Teddy Riner, ceinture noire de l’engagement
Le 27 avril, entre deux compétitions, le double champion olympique de judo signait son entrée au capital du groupe SFIT (Thomson Computing, 32 M€ de CA), à hauteur de 10%, devenant actionnaire et ambassadeur de la marque spécialisée dans la conception et la fabrication de matériels informatiques (ordinateurs, tablettes et accessoires).
« C’est important pour moi d’investir dans mon pays», confiait alors la star des tatamis passionné de nouvelles technologies. Convaincu du potentiel de la marque made in France et innovante, relancée en 2013 par Stéphane Français, Teddy Riner, 27 ans, ne compte pas rester en retrait. « J’investis pour être au cœur d’un projet. Si c’est juste pour donner de l’argent, cela ne m’intéresse pas. Je suis fier d’avoir mes idées, d’être à la base du projet. Dans tout ce que je fais, je suis engagé. » Nul doute que le judoka refasse parler de lui… dans les grands-messes high-tech cette fois !
Gwendal Peizerat, la fine lame des installations sportives
Loin des strass et des paillettes de la danse sur glace où il décroche une médaille d’or aux JO de 2002, Gwendal Peizerat, 44 ans, a décidé d’entreprendre tout en restant dans son domaine de prédilection, le sport. « Nous avons identifié un manque dans le secteur du contrôle des équipements sportifs, nous avons donc décidé de créer notre entreprise dans ce domaine », se souvient ce diplômé de l’EM Lyon qui fonde Soléus en 2004, avec 4 amis.
« Nous conseillons les collectivités sur leurs obligations en termes de sécurité, de réglementations, de règles de la concurrence… Mon sport m’a appris la pugnacité, la capacité à investir sur le long terme. La danse sur glace est une discipline éminemment commerciale : toute une équipe travaille à la création, au développement puis à la promotion d’un programme qui change chaque année », compare Gwendal Peizerat qui compte 35 salariés et enregistre un CA de 3 M€, « en constante progression ».
Franck Mesnel, le rugby pour toujours
Qui ne connaît pas la marque de polos, chemises et pantalons au nœud rose d’Éric Blanc, Franck Mesnel et Philippe Guillard (55 et 56 ans) ? En 1988, les 3 coéquipiers du Racing Club de France lancent Eden Park, une marque de vêtements sportswear haut de gamme inspirée par le ballon ovale. Aujourd’hui, leur PME qui compte des points de vente dans 30 pays à travers le monde affiche un CA qui dépasse 60 M€ !
Pierre Paquin, du ski aux équipements de fitness
Ancien membre de l’équipe de France de ski alpin, Pierre Paquin, 37 ans, a raccroché ses skis en 2009 après 9 ans de compétition. Six ans plus tard, il fonde Fitness Connect, qui commercialise des équipements de fitness en extérieur connectés à une application de coaching sportif.
Pour le quintuple champion de France de ski, l’idée est venue en regardant les pratiques des amateurs. Les villes d’Aix-les-Bains et Bourg-Saint-Maurice, mais aussi la chaîne de camping Homair et le club sportif Lagardère Paris Racing ont déjà adopté son parcours de santé 2.0.
Romarin Billong, un financier atypique
Après l’arrêt de sa carrière professionnelle à l’OL, l’AS Saint-Étienne… l’ancien footballeur franco-camerounais Romarin Billong, 46 ans, obtient un master spécialisé en gestion de patrimoine de l’ESCP Europe. Devenu banquier conseiller en gestion de fortune, il fonde en 2011 la Financière Dioclès, un «family office» qui compte parmi ses clients des chefs d’entreprise, dirigeants de grands groupes, familles fortunées et sportifs/artistes professionnels. « Passionné d’œnologie, de golf et de montres mécaniques, je suis avant tout un homme de réseaux, que je mets à disposition de nos clients », explique-t-il.