Du vin carafé par une machine, une cave gérée à distance… les jeunes pousses tricolores révolutionnent l’univers, pourtant très traditionnel, du monde du vin.
Le vin reste l’un des fleurons de l’export français et l’un des principaux secteurs excédentaires avec un CA de 17,4 Mds€, dont 7,9 Mds€ à l’international.
La France est même le 2ème pays producteur (47,3 millions d’hectolitres), juste derrière l’Italie (48,8 millions d’hectolitres). Des chiffres qui font du secteur une locomotive économique capable d’attirer de nouveaux venus et, surtout, de nouveaux business. D’ailleurs, depuis quelques années, de jeunes loups n’ont pas hésité à casser les codes.
Un marché en pleine évolution
«Le vin est un produit complexe et complexifiant. Il existe une extrême diversité de l’offre au niveau mondial, en termes de prix, de marques, d’indications géographiques… Comme tout secteur économique, il est concerné par la digitalisation.
Ainsi, la gratuité de l’information, son partage, le e-commerce, voire le m-commerce, l’instantanéité, la désintermédiation… sont autant d’évolution qui impactent et modifient la place des acteurs traditionnels sur le marché du vin. Il est donc normal que des entreprises se créent en profitant de ces bouleversements», indique Gilles Brianceau, directeur du cluster Bordeaux Aquitaine Inno’vin. Parmi les nouveaux arrivants, on distingue deux types de jeunes pousses : d’un côté, celles qui se positionnent en amont de la filière et développent des outils et solutions pour les producteurs ; de l’autre, celles qui se placent en aval en s’intéressant aux consommateurs (BtoC) ou aux intermédiaires (BtoB).
Si, pour les sites de vente de vins en ligne ou de ventes privées, la révolution a déjà eu lieu, avec une distribution 2.0 établie, les nouveaux entrants agissent ainsi prioritairement sur la consommation, la gestion de cave, l’œnotourisme, la production et le financement.
L’importance de l’écosystème
Pour ces nouveaux arrivés, qui cherchent l’accompagnement adapté (incubation, définition du marché, business plan, financements et levée de fonds), pas question de s’installer n’importe où !
L’écosystème reste prépondérant. «L’expérience d’Inno’vin sur la région de Bordeaux et l’Aquitaine montre que l’écosystème est beaucoup plus performant lorsqu’il intègre également des acteurs du monde du vin : producteurs, négociants, transporteurs, sous-traitants, institutions», insiste Gilles Brianceau. C’est dans cet esprit que le cluster a contribué à créer en 2013 le réseau Wine StartUps qui regroupe plus d’une dizaine de jeunes entreprises sur la région de Bordeaux.
Un des objectifs du réseau qui associe des acteurs du monde du numérique et du monde du vin ? Montrer qu’il existe sur Bordeaux un écosystème extrêmement favorable pour créer une entreprise dans le secteur vinicole. Car si les acteurs traditionnels sont toujours réticents aux changements, le secteur du vin foisonne d’idées et de concepts innovants capables notamment de séduire à l’international !