Récit d’un jeune entrepreneur français parti installer une unité de production en Suisse…
«Tout s’est fait très simplement et d’une manière très fluide. En 6 mois, nous étions installés ! Avec les Suisses, il y a un gain de temps et d’efficacité important», explique Pierre Lozes, 38 ans, jeune entrepreneur français de Tri Qualité Service (2 M€ de CA), une PME spécialisée dans le tri automatique pour l’industrie automobile. Installée à Marignier, au cœur de la Technic-Vallée, en Haute-Savoie, TQS s’est implantée en Suisse il y a 18 mois.
«Nous avons fait appel à l’ambassade de Suisse en France et au Swiss Business Hub France. Pour des raisons purement pratiques, nous nous sommes installés dans le canton de Fribourg. L’accueil et l’accompagnement des promotions économiques des cantons est permanent. On peut les contacter n’importe quand si besoin, leur réactivité est réellement surprenante».
Éviter les problématiques de change et de douane
Début 2014, sollicitée par des fabricants de pièces suisses spécialisées dans l’horlogerie, l’entreprise décide d’implanter une petite unité de production en Suisse, composée de 2 personnes sur 2 machines, diversifiant au passage son activité vers le secteur de l’horlogerie (185.000 € de CA). Ainsi, TQS Suisse produit exclusivement pour des clients suisses, évitant ainsi les problématiques de change et de douane.
Avec un pied en France et l’autre en Suisse, l’entrepreneur français peut désormais comparer, et son constat est sans appel ! «En Suisse, tout est plus simple. Les Suisses sont plus pragmatiques et surtout plus proches du terrain que les Français. Ils ne donnent jamais l’impression que les choses n’aboutiront pas.
Moins de tracasseries administratives
Nous l’avons constaté par exemple dans notre recherche de locaux : un bail commercial suisse tient sur 1,5 page… 20 pages + 60 pages d’annexes en France». Pour Pierre Lozes, si la France veut sortir de cette désindustrialisation massive, elle doit agir : «Si nous voulons améliorer notre compétitivité, nous sommes obligés d’aller vers plus de flexibilité sur les salaires, le temps de travail, l’embauche, le licenciement…
Des sujets tabous. D’autant qu’à ce manque de flexibilité s’ajoutent les lourdeurs administratives et la pression fiscale», insiste l’entrepreneur qui espère une vraie démarche de simplification.