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LGBT : Cédric et Aline Feito, fondateurs du media en ligne Paint


Avec le media digital Paint, Cédric et Aline Feito se sont lancés dans une aventure aussi ambitieuse que nécessaire : parler d’identités diverses de façon simple, claire, et engageante. Un pari audacieux qui répond aux attentes d’un public avide de sens et d’authenticité. Rencontre.

Cédric et Aline Feito, fondateurs du media en ligne Paint

Dans quelle mesure l’environnement international dont vous êtes issu vous a influencé ?

Aline et Cédric Feito. Nous avons grandi en France auprès d’une mère espagnole et d’un père belge. Très jeunes, nous parlions anglais, espagnol et français, et avons étudié dans une école internationale où nous avons appris l’allemand, puis le chinois et le portugais. Après le bac, nous sommes partis au Canada pour suivre des études de commerce international, puis nous avons réalisé des stages en Chine et en Amérique du Sud.

Ces voyages nous ont marqués, car nous avons constaté des approches très différentes vis-à-vis des homosexuels. Au Brésil et en Amérique du Nord, leur visibilité était élevée, avec des prides, des médias en anglais, des histoires inspirantes… En France, l’accueil était différent, le quotidien plus complexe. Ces expériences ont été à l’origine de Paint.

Comment avez-vous commencé ?

Pour être francs, nous n’avions pas prévu de nous lancer dans l’entrepreneuriat. L’intérêt du public a dépassé nos attentes, et nous avons vite compris qu’il existait un véritable marché justifiant la création d’une entreprise.

Au départ, nous voulions développer un média en anglais pour l’Europe, mais cela n’a pas fonctionné. Nous avons donc décidé de nous concentrer sur un média francophone, en priorité pour la France. Finalement, nos études se sont avérées très utiles, même si nous n’en étions pas convaincus à l’époque ! Tout finit par se rejoindre.

Qui sont vos abonnés et quels sont vos réseaux phares ?

En résumé : 60 % de femmes, 40 % d’hommes, majoritairement des 18-34 ans, mais avec une grande diversité de genres et d’âges, y compris des hétérosexuels.

Nous sommes des « influenceurs engagés », mais sans ton militant. Notre objectif est d’éveiller l’intérêt, d’encourager les échanges et d’aider chacun à se sentir à l’aise avec ces sujets.

Nous travaillons essentiellement sur les réseaux sociaux. Au départ, Facebook était notre principal canal, mais progressivement, Instagram a pris le relais avec plus de 230 000 abonnés. Nous sommes suivis par des personnalités aussi variées que François Hollande ou Carla Bruni.

Quel est votre modèle économique ?

Aujourd’hui, nous ne sommes que deux chez Paint. Notre financement provient d’entreprises sponsors, ce qui nous permet de nous rémunérer tout en proposant du contenu gratuit et en restant rentables.

Nous sommes dans une phase de transition, avec une réflexion sur la diversification de nos revenus et de notre offre. À terme, il faudra recruter pour nous concentrer sur notre stratégie future.

Les idées ne manquent pas : événements, soirées, plateforme physique, développement de notre présence dans les grandes villes de France…

Nos vidéos sur des couples dans la rue rencontrent un grand succès, au point que nous avons publié un livre, Love Stories. Il reste encore de nombreuses pistes à explorer pour l’avenir.

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