Par David Giami, fondateur de La Tour Immo
Nous constatons au sein de nos agences, des appels de recherches ciblées, aussi bien sur le marché locatif que sur l’investissement.
J’ai personnellement démarré La Tour Immo en 1990, un peu avant la crise du Golf de 1992, et j’ai l’impression de revivre la même époque avec cependant un phénomène nouveau qui est à ce jour complètement inconnu. Il est évident que le marché de l’immobilier commercial est compliqué avec de plus en plus d’entreprises, et de chaînes de magasins qui mettent la clef sous la porte. Après les différentes crises que nous avons dû subir, les attentats de Charlie Hebdo, l’hyper casher, les gilets jaunes, les grèves et bien-sûr la pandémie de la Covid-19, de nombreuses questions restent en suspens. Il y a un avant et il y aura un après Covid-19.
Nous baignons encore dans cette pandémie. A ce jour, la France et les chefs d’entreprises ont encore l’envie de créer et d’avancer. «Il y a une chose que l’on sait c’est tout simplement que l’on ne sait rien». Depuis le début 2021, l’investissement dans l’immobilier parisien reste actif bien que nous assistions à un léger ralentissement. Cependant, nos investisseurs disposent de liquidités et restent attentifs aux opportunités. L’immobilier commercial reste un placement assez attractif, rentable et s’adresse à des investisseurs avertis. Les premiers atouts qui les poussent à continuer à investir dans les boutiques sont, bien-sûr, la rentabilité et la certitude d’avoir un rendement sur une durée minimum de 3 ans et parfois même avec des baux fermes de 6 ans.
Le monde est en pleine migration avec un marché à deux vitesses. D’un côté, des locataires qui semblent à bout de souffle et qui se voient obligés de rendre les clefs avec différents accords trouvés avec leur bailleur. Et de l’autre, l’arrivée de jeunes entrepreneurs avec de nouveaux concepts qui voient le jour durant cette période. Par rapport aux locaux vendus, on retrouve à la fois ces jeunes qui souhaitent investir a n d’y implanter leur société (primo-accédants qui font le choix d’acquérir leurs locaux avant d’acheter leur résidence principale), ou des investisseurs qui sont persuadés que l’immobilier commercial reste le meilleur placement financier.
Les aides de l’état et notamment le chômage partiel, les PGE (prêts garantis par l’état à hauteur de 25 % du CA) et le report des loyers sont autant d’éléments qui ont permis à de nombreuses entreprises, de réfléchir et d’investir dans des outils liés au digital. Les reports de crédit ont permis d’assouplir, pour certains de nos propriétaires et notre service gestion, les relations avec leur locataire. Les investisseurs avertis savent que c’est en temps de crise que l’on réalise les meilleurs placements.
Les réunions ZOOM, webinar, prise de rdv avec google agenda, état des lieux, visite virtuelle, et formation par visio, sont autant de nouveaux outils qui font désormais partis de notre quotidien. Le marché de l’immobilier commercial continuera à fonctionner même si on l’entend souvent, parler du boom du e-commerce. Certes le monde de la consommation a changé mais les boutiques en physique restent importantes. Nous sommes tous attachés à nos commerçants de quartier ! Nous ne cessons de croire que la plupart des enseignes qui ont su prendre les bonnes décisions et transformer leur force de vente s’en sortiront. Les valeurs locatives vont certainement baisser même si ce n’est pas encore le cas et il y aura un impact sur les valeurs vénales c’est-à-dire sur les prix de vente.
Le « choc thermique » provoqué par la crise sanitaire amènera de nombreux acteurs à revoir leur économie numérique du 21ème siècle. Les signatures sont décalées par crainte d’un nouveau confinement. Les clients font un pas en avant et deux en arrière. Notre chiffre d’affaires a évidemment été impacté au mois de janvier et nos différentes signatures de boutiques sont décalées au mois de mars. Les activités à la mode sont beaucoup axées sur les professions libérales tels que les cabinets dentaires, Ophtalmo, vétérinaires. Reviennent également sur le marché, de nombreux concepts avec lesquels nous avions travaillé dans le passé, a n de développer leur chaîne de restauration : saladerie en clic and collect).
On a pris l’habitude de beaucoup communiquer et d’investir énormément dans la publicité et on attend le retour sur investissement. Panneaux, smarts : nos nombreuses agences sont autant d’éléments a n de récupérer les chalands de demain. Nous craignons que le marché de l’immobilier commercial subisse une baisse de 20 à 30 % en ce qui concerne les valeurs locatives et c’est à nous de bien savoir conseiller nos Bailleurs, privés et institutionnels. Cela prendra peut-être un peu de temps, cependant, nous continuons à croire en l’avenir et les beaux jours sont devant nous.
David Giami, fondateur de la Tour Immo