Les voitures sans permis sont des quadricycles légers à moteur et doivent répondre à certaines législations en Europe. Ces véhicules doivent peser moins de 350 kg (425 kg masse maximale) et une puissance de 6 kW (8,2 ch.) maximum, et ne pas dépasser 45 km/h. Les marques Françaises sont devenues les championnes du segment.
Il n’y a pas que les personnes qui ont perdu leur permis qui circulent en voitures sans permis, il y a aussi beaucoup de jeunes, de plus en plus même. L’année passée, 42 000 voitures de ce type ont été vendues en Europe, dont plus de la moitié en France. Ce qui explique en partie que nos constructeurs Français soient aussi bons.
Les constructeurs Français innovent sur le marché
Désormais on retrouve la plupart des voitures sans permis sur le parking des lycées, les parents préférant « offrir » à leurs enfants, la sécurité d’une quatre roues, par rapport aux deux roues, plus dangereux. Aujourd’hui, si le sénior reste majoritaire dans l’achat d’une VSP (Voitures Sans Permis), plus de 40% des conducteurs ont moins de 18 ans.
C’est ainsi que les marques Françaises, Ligier, Bellier, Chatenet, Aixam Mega, Microcar, Citroën et même Renault avec son modèle Twizy, occupent le leadership du secteur. Il faut aussi savoir que le marché Français est, de loin, le plus important en Europe, plus de 50% des immatriculations se font en France.
Aixam Mega, entreprise créée en 1983 à Aix-les-Bains est leader en France et en Europe, avec une production 100% française. Dorénavant, la marque s’est orientée vers le 100% électrique avec succès. Le chiffre d’affaires de l’entreprise est de 150 millions d’euros sur 2021. L’entreprise est passée sous le giron du géant Américain Polaris en 2012 et elle est dirigée par Philippe Colançon, qui construit trois nouveaux sites de production, dans la Drôme, afin de produire jusqu’à 30 000 véhicules par an. Il a investi 20 millions d’euros dans ces trois nouvelles unités d’une surface de 6 000 m2 chacune.
Bellier automobiles est l’un des plus anciens constructeurs français de ce que l’on appelait auparavant, « les voiturettes ». La société date de 1976 et lance le Veloto, avec comme base, un moteur de Solex. Ce modèle est devenu, de nos jours, un « collector ». L’entreprise, avec ses 9 salariés à réaliser un chiffre d’affaires de près de 1,8 million d’euros en 2021.
Du côté de chez Chatenet Automobiles (créée en 1984 par Louis-Georges Chatenet) à Pierre-Buffière, en Haute-Vienne, la marque s’oriente vers l’hydrogène, avec un prototype dévoilé en octobre 2022. Une entreprise en plein essor, avec un chiffre d’affaires de plus de 15 millions d’euros en 2021.
La légende Ligier
Connue pour ses succès en Formule 1 (entre 1976 et 1996) avec son patron mythique Guy Ligier, sans oublier les fameuses Ligier JS1 et JS2 (les initiales de Jo Schlesser, grand ami de Guy Ligier), L’entreprise Ligier (siège social à Abrest dans l’Allier), produit, depuis 1980, des voitures sans permis. L’entreprise est désormais dirigée par François Ligier, petit-fils de Guy Ligier, qui a racheté la marque Microcar et se développe vers l’électrique.
L’entreprise vient d’ailleurs de produire et de commercialiser sa première voiture électrique, dénommée « Myli », avec comme ambition de conquérir le marché européen des nouvelles mobilités. Le modèle détient des records, dont celui de la plus grande autonomie, avec 192 km sur cycle WMTC. Ligier fait partie du plan France Relance et, à ce titre, a obtenu un soutien financier du gouvernement de 3,4 millions d’euros. Sur 2022, le chiffre d’affaires du groupe Ligier est de 193 millions d’euros, avec 582 salariés.
La marque Microcar, détenue par Ligier, cessera d’exister en 2024, après 44 ans de bons et loyaux services. Sur l’exercice 2022, Ligier a immatriculé 2 892 véhicules et 2 531 badgés Microcar, désormais il n’y aura plus qu’une seule marque, simplifiant ainsi la gestion du marketing. Mais la marque Microcar n’est pas totalement enterrée, elle devrait apparaître sur d’autres secteurs d’activités du groupe Ligier, sans précision pour l’instant.
Même les géants Renault et Citroën s’en mêlent
Qui l’aurait imaginé ? Deux des plus grands constructeurs automobiles français s’intéressent aux VSP ?
Renault produit, depuis 2011, Twizy, une voiture, commercialisée en deux catégories de puissance, dont un modèle sans permis, 100 % électrique avec une autonomie de 70 à 95 km. La particularité du modèle est que le passager prend place juste derrière le conducteur. Il faut se souvenir, qu’à une certaine époque, la Twizy était l’une des VSP les plus vendues, mais la concurrence est passée par là, avec une certaine Citroën AMI, celle qui a révolutionné le marché !
L’AMI de Citroën fut un coup de génie du constructeur. Sur un marché pourtant encombré, Citroën réinvente la voiture sans permis. Depuis, la voiture caracole en tête des ventes depuis son lancement en 2020, que ce soit en France ou en Europe. Les ventes sont tellement exceptionnelles que Citroën vient de remettre en vente 1000 Ami Buggy le 20 juin prochain. Après avoir réalisé 50 exemplaires fin 2022, une Ami Buggy baroudeuse, les exemplaires sont tous partis en moins de 2 minutes ! C’est donc cette fois 1 000 Ami Buggy sur toute l’Europe qui vont être vendues, le 20 juin prochain, au prix de 10 590 €, assez du tarif de base d’une Ami (7 790 €). Nos constructeurs français ont du talent et du nez !
Voitures mini, tarifs maxi !
Si l’on devait trouver un point négatif à ces voitures, ce serait le tarif ! Car si les VSP sont des mini voitures, le tarif est, quant à lui, plutôt maxi !
Chez Aixam, les tarifs débutent à partir de 9 799 €, mais si vous désirez la dernière nouveauté, la e-City, il faudra alors débourser 16 699 €, tarif grimpant à 19 990 € pour la version e-coupé GTI. Les premiers modèles de chez Bellier se négocient à partir de 15 290 €, elle ressemble beaucoup à la Fiat 500, tandis que chez Chatenet, l’entrée de gamme est facturée 13 250 €. Finalement la Citroën Ami, à 7 790 € est une bonne affaire.
Chez Ligier, on reste dans le haut de gamme, avec un premier prix, fixé à 13 990 €, tandis que la Renault Twizy s’affiche à partir de 11 400 €. Des tarifs qui ont subi une inflation ces derniers mois, ce qui n’arrête pas les clients.
S’il y a encore quelques années, les voitures sans permis faisaient sourire, et elles étaient souvent moquées, les temps ont bien changé, grâce à nos fabricants français qui ont su attendre le jour J pour enfin, présenter, aujourd’hui, une nouvelle forme de mobilité. Le 100 % Made in France a encore de beaux jours devant lui !