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L’indécent duel entre Jack Lang et Jean-Yves Le Drian pour la présidence de l’Institut du Monde Arabe


Par Patrick PASCAL, ancien ambassadeur, ancien Directeur de Cabinet du Président de l’Institut du Monde Arabe INSTITUT DU MONDE ARABE, UN RELENT DE FFF ? Alors qu’une sourde bataille semble engagée pour la présidence de l’Institut du Monde Arabe (IMA) entre le sortant Jack Lang qui vise un quatrième mandat...

Entreprendre - L’indécent duel entre Jack Lang et Jean-Yves Le Drian pour la présidence de l’Institut du Monde Arabe

Par Patrick PASCAL, ancien ambassadeur, ancien Directeur de Cabinet du Président de l’Institut du Monde Arabe

INSTITUT DU MONDE ARABE, UN RELENT DE FFF ?

Alors qu’une sourde bataille semble engagée pour la présidence de l’Institut du Monde Arabe (IMA) entre le sortant Jack Lang qui vise un quatrième mandat et Jean-Yves Le Drian, l’ancien ministre, il était difficile d’imaginer à quel point l’on pouvait désormais manquer de respect à l’égard du monde arabe.

L’Institut du Monde Arabe a été conçu, après le premier choc pétrolier de 1973, par le Président Giscard d’Estaing pour rapprocher des cilvilisations et mettre en valeur la culture du monde arabe. Il a été réalisé sous le Président Mitterrand dans un lieu prestigieux. Le Président Chirac l’a accompagné avec bienveillance notamment à l’occasion de grandes expositions et des colloques, dont l’un en 2000 mémorable sur “l’euro dans les relations économiques euro-arabes”.
Des personnalités remarquables ont siègé dans son Conseil d’Administration aux côtés d’Ambassadeurs des pays arabes, tel le regretté Christophe de Margerie, un grand connaisseur et amoureux du monde arabe.

Il convient de se rappeler en ces temps troublés l’idée originelle magnifique autour de laquellle l’IMA a été constitué. On ne saurait oublier des années culturelles croisées consacrées avec éclat à l’IMA au Maroc ou encore à l’Algérie. Le souvenir de visiteurs illustres, tel le Secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, est encore dans les esprits.

Les caractéristiques d’une grande institution sont la permanence et la finalité. Et il est triste de la réduire à de médiocres batailles infra-politiciennes dissimulant des intérêts non avoués et à un spectacle aussi affligeant.

Cela a des relents de FFF, sans doute en pire. La France respecte-t-elle encore la culture et la civilisation ? N’a-t-elle pas sombré dans l’autisme ? Ce faisant, elle aurait alors perdu de ce qui fait sa vocation et sa grandeur. Et il est triste qu’un tel affaissement se produise en de tels lieux où les façades de moucharabiehs futuristes de Jean Nouvel reflètent Notre-Dame de Paris en train de se relever.

Patrick PASCAL
Ancien Ambassadeur, ancien Directeur de Cabinet du Président de l’IMA

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