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« L’industrie à la conquête des jeunes générations »


Par Boris Lombard, président de KSB France et membre du comité exécutif de la Fondation Viva Fabrica Tribune. Après une première édition à Paris en 2018, puis à Marseille et un détour par la cour du Palais de l’Elysée en 2020, « Viva Fabrica ! » ouvre ses portes à Lyon du 23...

Boris Lombard, président de KSB France et membre du Comité Exécutif de la Fondation Viva Fabrica

Par Boris Lombard, président de KSB France et membre du comité exécutif de la Fondation Viva Fabrica

Tribune. Après une première édition à Paris en 2018, puis à Marseille et un détour par la cour du Palais de l’Elysée en 2020, « Viva Fabrica ! » ouvre ses portes à Lyon du 23 au 26 Février. L’événement investit cette année les anciennes usines FAGOR-BRANDT. L’objectif reste identique : amener « l’usine » au cœur de la ville et faire découvrir aux nouvelles générations la réalité de l’industrie du 21ème siècle, loin des images d’Épinal des romans d’Émile Zola.

Depuis notre première initiative au Grand Palais, il y a 5 ans, l’univers dans lequel nous industriels, évoluons, a été profondément bouleversé. L’acronyme anglo-saxon VUCA, qui désigne la volatilité, l’incertitude, la complexité et l’ambiguïté de cette nouvelle ère est devenu le dernier leitmotiv en vogue pour qualifier les affres d’un monde ébranlé par la pandémie de COVID 19, la guerre en Ukraine, la difficulté d’accès à certaines matières premières, la localisation des chaines de valeur sur tous les continents et le renchérissement vertigineux des coûts de l’énergie.

Prises dans un effet « ciseaux » indésirable entre faible croissance, protectionnisme grandissant et perte de compétitivité sur les marchés export, les entreprises doivent pourtant au même moment redoubler d’efforts pour appréhender au mieux la transition vers une économie décarbonée. Il leur appartient de sortir de leur zone de confort, de revoir leurs modèles productifs, de mettre à profit l’incertitude ambiante afin d’affirmer leur raison d’être.

Les éditions précédentes avaient mis en lumière la nécessité pour les jeunes générations de donner du sens à leur engagement professionnel. Les crises récentes, plus structurelles que conjoncturelles et par conséquent appelées à durer, imposent désormais aux entreprises un ancrage appuyé sur des valeurs affirmées et une mission claire, boussole aussi rassurante que nécessaire dans un océan de turbulences.

Ces changements profonds sont une formidable opportunité à saisir pour les jeunes générations afin d’investir le terrain de l’industrie. Nous avons besoin de leur capacité à bousculer l’ordre établi pour changer la donne et de leur conscience exigeante quant à la transition écologique afin de réinventer nos modèles de développement.

Nous leur offrons en échange un formidable terrain de développement personnel, à la fois fertile et enrichissant, fruit d’aventures humaines généreuses, issues d’un travail d’équipe où l’on mêle dans un creuset créateur les générations, les talents, les métiers, les habiletés manuelles et intellectuelles, sans les opposer. L’industrie est en effet le monde où tout le monde a sa place, où la modernité prend racine dans la tradition, où la solidarité fait sens. Dans un environnement sans cesse plus individualiste où le repli sur soi devient légion, l’industrie est le lieu où l’on fait encore société, où l’on connecte les territoires au monde, où les enjeux de sobriété énergétique rencontrent des solutions concrètes.

Un exemple ? Dans le secteur des pompes, l’ensemble de la profession s’est attachée depuis les années 2010 à faire évoluer la réglementation européenne pour ne commercialiser que des produits efficients du point de vue énergétique. Résultat : près de 30 TWh économisés chaque année, soit l’équivalent de la consommation d’un pays comme l’Irlande.

Exit donc l’industrie à la Germinal ! En investissant le secteur, cette jeunesse à la fois engagée et réaliste a dans ses mains la possibilité de « fabriquer » un avenir durable, dans ses dimensions sociale, environnementale et économique. Nous avons besoin d’irriguer nos projets de la promesse féconde qu’elle porte.

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