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L’industrie française est-elle enfin de retour ?


10 milliards d’impôts de production supprimés chaque année. Le fabricant de roues à vélo Mavic (100 millions d’euros de CA), repris par l’ancien patron de Bricorama, Jean-Claude Bourrelier, autodidacte de 75 ans. Sanofi qui annonce un investissement de 600 millions d’euros sur ses sites de production pharmaceutiques de la région Auvergne Rhône-Alpes... Autant de signe annonciateurs d’un renouveau de notre industrie ? Il était temps, celle-ci ne représente que 10% de notre PIB, contre 20%, il y a 15 ans !

Entreprendre - L’industrie française est-elle enfin de retour ?

10 milliards d’impôts de production supprimés chaque année. Le fabricant de roues à vélo Mavic (100 millions d’euros de CA), repris par l’ancien patron de Bricorama, Jean-Claude Bourrelier, autodidacte de 75 ans. Sanofi qui annonce un investissement de 600 millions d’euros sur ses sites de production pharmaceutiques de la région Auvergne Rhône-Alpes… Autant de signe annonciateurs d’un renouveau de notre industrie ? Il était temps, celle-ci ne représente que 10% de notre PIB, contre 20%, il y a 15 ans !

Vous le savez, on vous l’a dit. En zone urbaine, il faut revoir ses habitudes en termes de mobilités et appuyer sur l’accélérateur du changement. Le mouvement était lancé avant le printemps, mais la crise sanitaire n’a fait que mettre en lumière ce que l’on savait déjà : moins de pollution passe par de nouvelles mobilités.

L’air du changement est en marche

Nombre de Français veulent en finir avec le métro-boulot-dodo ou voiture-boulot-dodo. Le printemps l’a démontré, l’air urbain s’assainit lorsque la circulation est au point mort. Cela vaut la peine de faire un effort. On trottine, on marche, on pédale, on achète électrique, on décale ses horaires, on parle autopartage, covoiturage, bref, on fait tout ce que l’on peut en faveur de l’environnement, et si possible avec des solutions françaises. Parfois, on ne bouge même plus : on télétravaille, mais on peut consommer, français si possible ou européen.

Nouvelles mobilités : un mouvement de fond ?

Le vélo est certainement le moyen de transport qui a le plus le vent en poupe chez les citoyens. Il permet de faire de l’activité physique tout en se déplaçant proprement. Et si la route est pentue, la batterie électrique vient aider à modérer l’effort. D’autant que l’offre se renforce pour tous les budgets, et les start-ups françaises ont bien l’intention de profiter de cette tendance.

Nouvelle tendance des cycles français

Le vélo est une tradition française, pourtant son industrie avait bien souffert, les cadres de vélo étant pour la plupart fabriqués en Asie. Un renouveau se dessine depuis quelques années, profitant de l’enthousiasme envers les nouvelles mobilités. Certains choisissent d’assembler, d’autres décident de se lancer sur la fabrication au sens complet du terme, mais tous créent des emplois en France.

B’Twin

La marque de Décathlon est bien connue des sportifs et son offre de cycles électriques remporte un franc succès. Pour des raisons de prix, l’origine de l’offre classique était essentiellement étrangère, cependant le mouvement de relocalisation a commencé avec une production de cycles dans le nord de la France, sur le haut de gamme afin de pouvoir supporter les coûts de revient nationaux. La dynamique est lancée chez l’une des enseignes favorites des Français, ce qui est de bon augure.

Le Vélo Mad

L’entreprise Le Vélo Mad conçoit et assemble des vélos à Machecoul, dans la traditionnelle Manufacture Française du Cycle, qui a bien failli disparaître à plusieurs reprises. La société a trouvé son public depuis son lancement en octobre 2018 et a déjà vendu plus de 500 produits. Or, uniquement sur le mois de mai dernier, 200 cycles ont été vendus via le site, un record absolu. Sans surprise, c’est le modèle urbain qui a remporté le plus de succès. Cette profusion de clients a permis aux deux fondateurs, Guillaume Adriansen et Charles Hurtebize l’ouverture d’un showroom permanent dans le XIe. Cette nouvelle phase de croissance pour la jeune entreprise doit être mise à profit.

Le renouveau après la crise

Dans le domaine du cycle, le renouveau s’exprime depuis quelques années et a fortement accéléré ces derniers mois. Une bonne nouvelle pour ces entreprises qui ont eu le courage de se lancer, telles Moustache Bikes, Seb et son Angell, les Jitensha qui en dépit de leur nom ne sont que d’inspiration japonaise, mais créées en France. De nouvelles pistes cyclables, l’aide de 50 euros pour la remise en état de son vieux vélo ont permis de renouer avec le pédalage.

Les entreprises concernées ont ressenti immédiatement le contrecoup positif de ces mesures et cela permet de penser à plus long terme. Ainsi, les trois boutiques parisiennes de Holland Bikes ont vu leurs ventes augmenter de 280% en mai. Quant à la boutique de réparation, elle a été saturée de demandes de rendez-vous sur trois mois. Alors qu’une dizaine de Parisiens venaient chaque jour faire réparer un vélo, il y a eu jusqu’à 45 demandes quotidiennes à gérer.

De belles histoires entrepreneuriales

Mais il n’y a pas que les nouveaux secteurs porteurs qui aient vécu un véritable coup de boost. Des domaines industriels bien plus traditionnels sont en train de constituer la nouvelle base du renouveau national. L’industrie française n’est pas morte, qu’on se le dise !

Nombreuses sont aussi les start-ups à participer au renouveau de l’industrie française. Les grands groupes du luxe participent activement à ce mouvement de fond, en formant les jeunes à des métiers spécifiques afin de garder et développer les savoir-faire en France et pouvoir ainsi recruter sur place ; un élément essentiel pour garantir la pérennité des industries sur le territoire national.

A.F.

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