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Logement social : 3F poursuit ses objectifs pour les personnes en situation de handicap


Les personnes âgées ou en situation de handicap sont confrontées à d’importantes difficultés d’accès à des logements adaptés à leurs besoins spécifiques. Une inégalité contre laquelle commencent à se mobiliser les acteurs concernés qui, à l’image du groupe 3F, investissent pour adapter les logements sociaux dont bénéficient les personnes invalides, en perte d’autonomie ou autistes.

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Inflation, hausse des taux d’intérêts, secteur du BTP en crise… : pour un nombre grandissant de Français, se loger devient de plus en plus difficile. Un parcours du combattant qui, que l’on soit locataire ou propriétaire, peut virer au calvaire si l’on est soi-même – ou un membre de son foyer – en situation de handicap. Se déplacer, cuisiner, faire sa toilette… : la moindre tâche quotidienne peut s’avérer impossible si le logement ne dispose pas d’équipements spécialement conçus pour faciliter la vie des seniors ou des personnes handicapées.

Adapter les logements, un enjeu en hausse dans une France vieillissante

Adapter les équipements sanitaires, régler la hauteur des lavabos, remplacer les baignoires par des cabines de douches, poser des mains courantes sur les murs, élargir certaines portes ou encore installer un éclairage automatique représentent autant d’adaptations qui permettent aux personnes invalides de continuer d’habiter leur domicile habituel. Un enjeu privé et souvent intime, et de ce fait moins immédiatement perceptible du grand public que ne l’est, par exemple, l’accessibilité des espaces et bâtiments publics aux personnes à mobilité réduite (PMR), mais qui devrait, dans les années à venir, monter en puissance à la faveur d’une conjonction de phénomènes.

Les polémiques entourant les conditions d’accueil des résidents de certains Ehpad ont eu, à ce titre, un effet révélateur. De même que la pandémie de Covid-19, les confinements à répétition remettant sur le devant de la scène médiatique et politique l’isolement dont souffrent les personnes âgées et handicapées. Or le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans devrait, en France, dépasser les 18 millions d’individus à l’horizon 2040, contre 14,5 millions aujourd’hui – autant de Français âgés, parfois handicapés et qui, à la retraite, verront leurs revenus baisser et donc leurs chances de changer de logement amoindries – particulièrement s’ils bénéficient d’un HLM.

Autrement dit, adapter les logements, et singulièrement les logements sociaux, fait figure de priorité pour une France dont la population vieillit tendanciellement. Une problématique complexe, dont l’urgence commence à se frayer un chemin chez les acteurs du logement social. En témoigne la tenue, le 1er décembre 2023, d’un premier forum spécifiquement consacré à l’accès au logement des personnes en situation de handicap. Organisé à Limoges dans le cadre du dispositif Communauté 360, l’évènement réunissait bailleurs sociaux, promoteurs immobiliers et acteurs du médico-social afin de fédérer les divers acteurs du territoire et d’offrir une plus grande visibilité à l’offre de logements adaptés sur ce département.

Sous la houlette d’Action Logement, 3F veut aider les personnes handicapées à rester chez elles

Bonne nouvelle : comme en Haute-Vienne, partout en France germent des initiatives visant à faciliter la vie des personnes en situation de handicap et à leur permettre de rester chez elles, surtout si elles bénéficient d’ores et déjà d’un logement social. Le groupe 3F, une filiale d’Action Logement qui gère près de 300 000 logements sociaux, foyers et commerces en France, multiplie les chantiers en ce sens. Ainsi, par exemple, à Nancy, où les équipes de 3F Grand Est ont développé un projet de dix logements inclusifs, à destination de jeunes adultes autistes. Des jeunes et étudiants qui ont récemment pu découvrir leur nouveau cadre de vie, spécialement aménagé pour répondre à leurs besoins et où ils bénéficieront, dès le mois d’avril, de plusieurs espaces favorisant le lien social ainsi que de la présence, 24H/24, d’une personne les aidant dans leurs démarches.

Dans le Pas-de-Calais cette fois, la société 3F Notre Logis a participé aux travaux de rénovation du logement social de Paul, un retraité de la fonction publique qui a perdu l’usage d’une de ses jambes et ne se déplace plus qu’en fauteuil roulant. Une épreuve qui aurait pu pousser Paul et son épouse à changer d’habitation, avant que les équipes de 3F, alertées, n’interviennent pour réaliser un certain nombre de travaux permettant au retraité de circuler librement chez lui et d’utiliser sa salle de bain et ses WC sans gêne. Salutaire, l’intervention a permis à ce couple de personnes âgées effrayées par la perspective d’un déménagement de demeurer dans la maison où elles ont leurs habitudes.

Des aides financières mises en place par l’État

Si le volontarisme d’acteurs comme 3F va dans le bon sens, toutes les personnes en situation de handicap n’habitent pas au sein d’un logement social, dont le bailleur peut prendre en charge ou réaliser lui-même les travaux nécessaires. Heureusement, il existe un certain nombre d’aides, comme « MaPrimeAdapt’ », qui permet aux personnes en perte d’autonomie de faire financer des travaux d’adaptation de leur logement. Accordée sous conditions de ressources, cette aide permet de financer jusqu’à 70 % du montant des travaux et doit être demandée sur la plateforme France-renov.gouv.fr.

Malgré ces avancées, bienvenues, les difficultés d’accès des personnes âgées ou en situation de handicap au logement restent, en France, une dure réalité. D’après le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), seuls 7 % des logements français sont considérés comme totalement accessibles. En d’autres termes, l’écrasante majorité des personnes concernées se heurtent toujours à d’importants obstacles pour se loger ou, si elles ont déjà un logement, faire réaliser les adaptations nécessaires à leur condition médicale – et ce d’autant plus qu’elles font, souvent, face à de récurrentes difficultés financières. La sensibilisation et la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés et de la société civile vis-à-vis de l’accessibilité des logements est donc une priorité pour lutter efficacement contre les inégalités.

Anaïs Lamarge

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