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Lucien Georgelin : le petit paysan est devenu numéro deux de la confiture


Lucien Georgelin a tapé dans l’œil des acheteurs de Monoprix en 1993. Le début d’une formidable saga. Aujourd’hui, cet entrepreneur atypique talonne le géant Andros.

Entreprendre - Lucien Georgelin : le petit paysan est devenu numéro deux de la confiture

Lucien Georgelin a démarré en cultivant des tomates sur 10 hectares de terres près de Marmande (Lot-et- Garonne). « J’ai saisi tout de suite qu’il valait mieux transformer ». Il est allé lui-même se faire référencer dans les magasins sur la côte basque. En 1993, il tape dans l’œil des acheteurs de Monoprix. Le début d’une formidable saga. Aujourd’hui, Lucien Georgelin talonne le géant Andros, dans le Lot.

Fabriquer confitures et bonbons pour les distribuer à travers les épiceries locales ou sur les marchés, voici comment tout a débuté. Commencer petit n’empêche pas de voir grand et de convaincre peu à peu les grands noms de la distribution. Une réussite qui se solde aujourd’hui pour Lucien Georgelin, à la tête des Confitures Georgelin, par des croissances annuelles de l’ordre de 20% et plus.

Un agriculteur entrepreneur

Lucien Georgelin est au départ agriculteur et la passion du terroir l’anime depuis toujours. Ce n’est pas sans raison qu’il travaille avec les mêmes producteurs depuis des années. L’entrepreneur connaît l’effort et la persévérance. Des qualités nécessaires pour un ancien cycliste de haut niveau qui a décidé de sortir du peloton en renonçant à n’être que producteur pour devenir fabricant.

La qualité avant tout

A l’origine, c’est sur-tout son choix de positionnement qui a permis la réussite, car ses confitures sont élaborées avec 65% minimum de fruits (au lieu de 50 ou 55% en général), cuites au chaudron, sans conservateurs, ni colorants ou arômes. Des produits premium avec des fruits de qualité, voici ce que demandait le consommateur. Lucien Georgelin l’a pressenti et a pu ainsi se démarquer et se faire remarquer. Par la suite, la marque a d’ailleurs sans surprise fait partie des pionniers sur le bio qui représente aujourd’hui un quart de son activité.

Deux frères aux commandes

Les entrepreneurs savent que certaines opportunités sont uniques et qu’il ne faut pas laisser passer sa chance. Celle-ci se présenta sous la forme d’un responsable qualité de Prisunic il y a 26 ans, séduit par les produits lors d’un salon. Ce premier contrat avec la grande distribution fut le début de la croissance et la fin de la galère pour Lucien, mais aussi pour son frère. Car le créateur travaille en famille. Lucien ne dirige pas seul ; son frère Patrick fait aussi partie de l’aventure en tant que DG et actionnaire à 20% de l’entreprise.

Numéro deux en grande distribution

À 72 ans, le patron n’a rien perdu de sa fougue, il regorge d’idées pour de nouvelles recettes, et a réalisé récemment un investissement de 18 millions d’euros pour une nouvelle chaîne de fabrication de 260 000 pots de confiture par jour. Lucien Georgelin n’est pas prêt à laisser sa place de n°2 à un autre. Le leader est un voisin et une entreprise familiale également, le groupe Andros.

Les recettes de sa croissance

Mais, la question est posée : comment fait-il, alors que son principal marché, la confiture, ne progresse que de 2% par an ? La réponse est multiple : ses produits répondent à des cahiers des charges stricts, il propose des centaines de créations de recettes, et l’amélioration de la productivité est constante pour parvenir à tenir les prix, telles sont les trois mamelles du succès de l’entreprise. Situé sur le segment haut de gamme, proposant de nombreux fruits d’appellation, non seulement à sa marque, mais aussi à marque de distribution (35% du CA), la croissance est donc au rendez-vous.

Des confitures, mais pas que…

Les confitures ont fait la réputation de l’entreprise, avec des recettes traditionnelles. A présent, compotes, plats préparés, confiseries sont venus compléter la gamme. Quatre usines de fabrication pour quatre gammes différentes qui sont proposées à la grande distribution, une base plus confortable pour consolider les différents partenariats. On retrouve ainsi également des sauces de tomates de Marmande, des pâtés et foies gras… Un véritable résumé du Sud-Ouest. Un formidable parcours, et dire qu’au début, personne ne le prenait au sérieux !

E.S.

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