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Malgré la menace d’une taxation des smartphones reconditionnés, Back Market devient la 14ème licorne française


Malgré la menace d’une évolution de la législation sur la taxation des smartphones reconditionnés, le cœur de métier de Back Market, la start-up lève 276 millions d’euros. La crise ne semble pas avoir de prise sur les start-up françaises. Malgré une économie en berne, les pépites de la French Tech continuent...

Quentin Le Brouster, Thibaud Hug de Larauze et Vianney Vaute, les trois fondateurs de Back Market.

Malgré la menace d’une évolution de la législation sur la taxation des smartphones reconditionnés, le cœur de métier de Back Market, la start-up lève 276 millions d’euros.

La crise ne semble pas avoir de prise sur les start-up françaises. Malgré une économie en berne, les pépites de la French Tech continuent à amasser des millions. La France compte six nouvelles licornes (entreprises non cotées dont la valeur excède un milliard d’euros) depuis que le début de la crise : Vestiaire Collective, Mirakl, Contentsquare, Alan, Shift Technology, et désormais Back Market.

Fondé par Thibaud Hug de Larauze, Vianney Vaute et Quentin Le Brouster, le spécialiste du reconditionné est devenu la 14ème licorne à la faveur d’un tour de table évalué à 276 millions d’euros. Generation Investment Management, General Atlantic et des actionnaires historiques ont participé à cette levée de fonds.

Un impact direct sur le modèle économique

Mais ce financement s’est opéré dans un contexte anxiogène. En toile de fond se dresse en effet la perspective de l’extension de la redevance « Copie France » aux produits reconditionnés, ce qui aurait un impact direct sur le modèle économique de Back Market. Cette initiative est soutenue directement par Bercy et le ministère de la Culture. Aujourd’hui prélevée sur les smartphones et ordinateurs neufs, cette taxe permet de rémunérer les artistes. Les dirigeants de Back Market estiment qu’une telle mesure serait susceptible de « tuer la filière française » en augmentant d’une dizaine d’euros le prix d’un produit reconditionné.

« Ce double discours du gouvernement qui consiste à s’afficher comme un leader européen de la transition écologique et à taxer l’économie circulaire est insupportable. »

Thibaud Hug de Larauze, PDG et cofondateur de Back Market

La filière du reconditionné dont la croissance sera, selon plusieurs études, supérieure à 10 % durant les quatre prochaines années et qui emploie 5000 salariés, ne cesse de grappiller des parts de marché au marché du neuf. Un smartphone sur dix vendu en 2021 a été reconditionné, ce qui représente deux millions d’appareils.

Le débat autour de la mise en place d’une extension de la redevance « copie privée » sera tranché début juin par les parlementaires. D’ici là, la filière, Back Market en tête, retient son souffle.

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