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Mama Shelter réinvente l’hôtel urbain


À l’heure de la déferlante Airbnb, la success story de cette (encore) petite chaîne prouve que l’hôtellerie traditionnelle n’est pas morte, bien que traditionnelle ne soit pas le terme le mieux adapté, tant ce concept bouscule les codes établis.

Entreprendre - Mama Shelter réinvente l’hôtel urbain

À l’heure de la déferlante Airbnb, la success story de cette (encore) petite chaîne prouve que l’hôtellerie traditionnelle n’est pas morte, bien que traditionnelle ne soit pas le terme le mieux adapté, tant ce concept bouscule les codes établis.

Ces « kibboutz urbains » jouent sur le contraste entre des adresses décalées (le premier établissement parisien a ouvert en 2008 dans un XXème arrondissement à la réputation plus sulfureuse que branchée) et des prestations haut de gamme, un design signé Philippe Starck, le tout pour des prix relativement accessibles.

Il est vrai que les créateurs du groupe ne sont pas novices en matière de tourisme. Dans les années 50, Gilbert Trigano inventait le Club Méditerranée. Son fils Serge, à l’origine du projet, et ses petits-fils, Jérémie, dirigeant du groupe, et Benjamin, patron de l’établissement de Los Angeles, en sont les dignes héritiers.

« Mon père m’a toujours dit qu’un lieu de vie n’est réussi que s’il y a un mélange de toutes les populations. Je n’aime pas les lieux clivants, qui ne sont faits que pour les bobos ou que pour les riches. Lorsque je me balade dans un Mama, je suis fier de voir une clientèle aussi métissée », explique Serge Trigano.

D’ailleurs, le concept fonctionne et s’exporte. « Quand nous sommes retournés voir les investisseurs pour ouvrir un deuxième Mama, ils pensaient qu’on avait eu un énorme coup de bol avec Paris, et qu’on était fous de vouloir dupliquer. Huit ans plus tard, on ouvre à Los Angeles, bientôt à Rio et très probablement à Bangkok. Après avoir commencé rue de Bagnolet, même dans nos rêves les plus fous, nous n’avions pas envisagé ça », analyse Jérémie Trigano. Le groupe, qui réalise plus de 50 M€ de CA, ambitionne d’atteindre entre 150 et 200 M€ de CA d’ici 2020.

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