Tribune. Prix Nobel de Physique en 1903, en partage avec son époux Pierre et Henri Becquerel, Prix Nobel de Chimie en 1911, Marie Curie est une icône de la recherche française. Née à Varsovie, Marie Skłodowska a un parcours scolaire exceptionnel. Pour pouvoir poursuivre des études supérieures, elle s’exile en France, son pays n’autorisant pas les femmes à en faire. Deux licences, de sciences physiques et de mathématiques plus tard, elle rejoint le laboratoire dirigé par Pierre Curie qu’elle épousera un an après, en 1895. Leurs recherches sont sanctionnées par le Nobel. Un parcours scientifique brillant s’annonce pour le couple. Mais son mari décède en 1906. Elle se plonge alors dans un travail acharné et devient la première femme, en France, directrice d’un laboratoire universitaire, puis la première femme professeur à la Sorbonne. Titulaire de la chaire de physique générale et radioactivité, elle participe au Congrès Solway en 1927, seule femme dans une société prestigieuse, dont font partie d’éminents savants comme Max Planck, Albert Einstein et Ernest Rutherford.
En 1911, c’est le scandale. Elle est accusée d’une liaison extraconjugale avec Paul Langevin. On l’insulte comme « Polonaise voulant briser un bon ménage français ». Mais au plus fort du tumulte, elle reçoit le prix Nobel de Chimie, qu’elle va chercher, en dépit de l’opprobre qui l’entoure. C’est la première personne à obtenir 2 prix Nobel, une femme de surcroit, ce qui cloue le bec de la presse à scandale française.
Elle est bientôt atteinte d’anémie aplasique due à une trop grande exposition aux éléments radioactifs.
Puis c’est la guerre. Elle suspend ses travaux à l’Institut de physique et de chimie qu’elle dirige et organise des unités chirurgicales mobiles, des sortes d’ambulances radiologiques surnommées plus tard, « les petites curies ». Après la guerre, malgré ses graves difficultés financières, elle reprendra la direction de l’Institut du Radium, qu’elle fera financer par une campagne de dons.
Comme l’échec, le sort contraire est un puissant moteur, dès lors qu’on accepte d’y résister. En ce sens, l’exemple de Marie Curie est particulièrement édifiant. La capacité à résister à l’adversité est la plus utile des qualités. Chacun commet des fautes au fil de son parcours vers l’objectif. Le secret de la réussite est donc de s’y préparer afin d’en tirer les leçons et de s’en faire un tremplin, pour rebondir. C’est ainsi qu’on transforme ses échecs en réussite. Comment ?
Par l’optimisme
L’optimisme n‘est pas le trait de caractère de quelques « happy few », c’est un choix ! Même si ce choix ne garantit pas de résultats positifs immédiats, il est le signe d’une motivation sans faille et d’un caractère fort. Pratiquez-le sans modération.
Par la responsabilité
Lorsque nous échouons, c’est toujours la faute de quelqu’un ou de quelque chose ; les personnes ou les circonstances. Mais l’échec étant une source d’apprentissage incomparable, si vous en rendez autrui responsable, vous vous privez d’une leçon édifiante. Assumer sa responsabilité est donc bien plus important que de vouloir sauver sa réputation.
Par la résilience
Votre mental ne peut se concentrer profondément que sur quelques points. Oublier ses erreurs et se concentrer sur de nouveaux défis est un moyen particulièrement efficace de rebondir
Par l’initiative
Après un échec, au moment de rebondir, il y a souvent la peur de ne pas y arriver, la peur de l’inconnu. Mais la peur n’a jamais permis à quiconque d’atteindre ses objectifs. C’est l’analyse de notre échec qui va nous le permettre.
Concluons par un aphorisme de Marie Curie, elle-même : « Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre.«
Alain Goetzmann, Coach et Conseil en Leadership & Management