Tribune.
Il y a peu, j’ai reçu un mail contenant cette anecdote.
Un vieux samouraï se consacrait à enseigner son art aux jeunes. Réputé pour sa sagesse, on murmurait qu’il était capable de battre n’importe quel adversaire. Un jour arriva un guerrier que l’on connaissait pour sa technique de provocation : il attendait que son adversaire fasse le premier mouvement et, doué d’une intelligence rare pour profiter des erreurs de l’autre, il contre-attaquait avec la rapidité de l’éclair. Ce jeune guerrier n’avait jamais perdu un combat.
Comme il connaissait la réputation du vieux samouraï, il était venu pour le vaincre et accroître sa gloire. Le vieux maître accepta le défi et tous les élèves vinrent encourager leur maître. Le jeune guerrier commença à insulter son adversaire, puis lui lança des pierres et lui cracha au visage. Pendant des heures, il fit tout pour provoquer le maître qui restait impassible.
À la tombée de la nuit, épuisé et humilié, le guerrier se retira. Dépités d’avoir vu leur maître accepter autant d’insultes et de provocations, les élèves l’interrogèrent :
– Comment avez-vous pu supporter une telle humiliation ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas défendu ?
– Si quelqu’un vous tend un cadeau et que vous ne l’acceptez pas, à qui appartient le cadeau ? demanda, à son tour, le vieux samouraï.
– À celui qui voulait le donner, suggéra l’un des disciples.
– C’est exact. Et cela vaut aussi pour la rage et les insultes, dit le maître. Lorsqu’elles ne sont pas acceptées, elles appartiennent toujours à celui qui les porte dans son cœur.
Cela nous rappelle que le seul pouvoir que les autres ont sur nous, c’est celui que nous acceptons de leur donner. C’est l’inverse de la maîtrise de soi.
Pour y parvenir, développez de nouvelles attitudes et modifiez votre comportement. Et même si vous n’y arrivez que partiellement, le parcours en aura valu la peine. Les petits progrès quotidiens accomplis avec rigueur et régularité finiront forcément par vous y conduire. Entraînez-vous dur en permanence. Vous devez vous propulser vers la maîtrise totale de votre mental et de votre corps.
95% des gens évitent ce qui est inconfortable, ce qui est dur, ce qui est difficile. Mais si vous voulez les résultats qu’obtiennent les 5% qui réussissent, vous devez être prêts à penser et à faire comme ces 5% pensent et font. Et que font-ils ? Ils font ce qui est difficile. Quand vous allez jusqu’aux limites, les limites se déplacent. C’est pourquoi il faut faire les choses difficiles, lire des livres difficiles, se charger de projets difficiles.
Pour être le meilleur, il faut accepter de souffrir. Souffrir aujourd’hui, pour réussir demain. Lorsque nous admirons les œuvres de Picasso, écoutons Mozart ou lisons Cervantès, nous sommes transportés par les messages profonds que nos sens devinent. Mais ce que nous apprécions est un résultat et non la somme des efforts et le travail considérable que ces génies de l’humanité ont dû investir pour parvenir à la perfection. Tous les grands hommes, depuis l’origine, se sont forgés des rituels pour parvenir à la maîtrise de leur art. Comme eux, fixez-vous des buts et investissez-vous dans la poursuite de leur réalisation.
L’empereur Marc-Aurèle, reconnu comme un philosophe stoïcien, s’exprimait ainsi :
« Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer et la sagesse de distinguer les premières des secondes. »
Alain Goetzmann, Coach et Conseil en Leadership & Management