Le dossier économique de rentrée de Bernard CHAUSSEGROS
A lire : La Charte de l’entrepreneuriat
AVANT-PROPOS : la France porte en elle un important héritage, celui des valeurs nées d’une Histoire qui s’est construite au cours des Siècles.
La France s’est façonnée grâce au travail et à l’investissement de ses citoyens, dans des combats entre le peuple et les puissants, lors de guerres civiles fratricides, à l’occasion de révolutions terrifiantes et souvent sanglantes, pendant et après des conflits mondiaux qui se sont notamment déroulés sur le sol européen. Elle s’est également façonnée grâce aux talents de réformateurs visionnaires sous le 1er Empire et après le carnage de la seconde guerre mondiale.
L’État s’est à chaque fois doté de structures administratives et juridiques qui ont stabilisé le pays et lui ont donné les conditions de base propices à une évolution du niveau de vie des citoyens et de la richesse nationale. Mais progressivement, à l’issue des Trente Glorieuses, l’organisation étatique, qui ne devrait être qu’un échelon facilitateur, est venue dévoyer le système. Pour dire les choses clairement, l’État a mis en place une professionnalisation de la politique pour en faire un monstre aussi inquiétant que le « Léviathan », un ogre qui dévore les ressources du pays et ne produit aucune valeur, sauf de « nouveaux impôts », sommes-nous revenu au système féodal et à la Gabelle ?
Cette situation, tout le monde s’en rend compte, est en train de tuer notre démocratie. L’État n’est pas dans une dynamique prospective, mais plutôt liquidative et se départit de ses richesses pour financer un coût structurel hors norme en constante évolution.
C’est le triste bilan de plus de 50 ans de « gestion politique du pays ». On en a la preuve tous les jours. La dette publique de la France a atteint 3.013,4 Mds € en mars 2023, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Cette dette s’élève ainsi à 112,5% du PIB, près d’un point de pourcentage de plus qu’à la fin 2022.
À titre de comparaison, la dette publique de l’Allemagne qui a également augmenté en 2023, atteint de son côté la somme de 2.406,6 Mds €, ce que les allemands considèrent comme un « record » ! Rappelons que la population allemande est de 83,86 millions d’habitants et la nôtre de 68,04 millions. Il convient de le dire, les électeurs français s’interrogent en voyant l’inflation, la hausse des prix, et celle à venir, de nos impôts. Encore, et toujours !
Est-ce le seul levier de croissance ? Et pour quelle utilisation pour ces 3.000 Mds € ? Qu’ont donc fait de ces ressources les gouvernements successifs ? On nous raconte que l’accroissement abyssal de la dette au cours des dernières années est dû à des situations exogènes comme le COVID ou à la guerre en Ukraine qui a renchéri les prix des valeurs premières, mais personne n’est réellement dupe. L’Allemagne est tributaire des mêmes situations géopolitiques, et les chiffres étant pour le moins têtus, nul n’ignore aujourd’hui le nom des sociétés ou celui des individus qui se sont enrichis sur la simple excuse de l’inflation ! Face à la misère, il n’y pas d’égalité…
Le constat est accablant, l’État démontre chaque jour son incapacité à surmonter la crise. Compte tenu de la rigueur des institutions, je pense qu’il ne faut pas en rendre responsable l’État, mais en réalité ceux qui le représentent et tiennent les rênes du pouvoir. On a beau chercher, tout cela manque de stratégie et de vision supérieure de l’intérêt collectif.
Autrefois on disait d’une administration un peu trop dépensière que si les citoyens se conduisaient de la même manière, ils seraient déjà en situation de faillite, voire condamnés pour fraudes. Désormais, et certains hommes politiques ne s’étaient pas privés de le dire il y a bientôt vingt ans, l’État est sans doute réellement en faillite.
Il est donc temps de penser à revoir la stratégie gouvernementale, ou du moins, comme il n’y en a pas, d’en définir une. Et comme le personnel politique a fait la preuve durant les cinquante dernières années de son incapacité à se remettre en cause et en question, il est temps pour les électeurs de décider une bonne fois pour toute de confier les rênes à quelqu’un qui a l’habitude et surtout la compétence, au quotidien, pour faire face aux défis de l’emploi, de la mondialisation, de l’absentéisme, de l’augmentation des matières premières, de la hausse des taux d’intérêts, de la concurrence…
Et le suggérer, c’est le dire haut et fort, qui mieux qu’un entrepreneur peut être en mesure de gérer une telle entreprise, si ce n’est un entrepreneur !
Quelques références historiques et philosophiques
Le socle de notre démocratie, ce sont ses valeurs fondamentales, Liberté, Égalité et Fraternité. Et si l’on s’intéresse à la question de la Liberté, on en vient immédiatement à évoquer les théories du Contrat Social, reprises par des auteurs aussi différents que les Anglais Thomas Hobbes (1588-1679) et John Locke (1632-1704), puis les Français Montesquieu (1689-1755), Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), ou Alexis de Tocqueville (1805-1859).
Cette théorie, dont nombreux sont ceux qui en parlent sans savoir ce qu’elle recouvre, évoque le principe que dans une société organisée, les besoins de sécurité priment sur les exigences de liberté personnelle. Les citoyens acceptent ainsi, dans le cadre de ce contrat, de renoncer à une part que l’on croit infime mais qui est généralement démesurée, de leur liberté, on peut dire « de leurs libertés personnelles », et de les remettre entre les mains du « Prince » qu’il soit Roi, président ou chef de gouvernement, sous condition que ses biens, l’intégrité physique de sa personne et de ses proches, soient protégées et sauvegardées face aux agissements d’autrui.
Un peu moins de liberté en gage de sécurité, une bonne affaire, semble-t-il, mais il faut se rendre à l’évidence, le prix à payer est bien supérieur à ce que l’on croit. Le pouvoir sur sa vie, confié à d’autres s’avère souvent incontrôlable. En démocratie, chaque citoyen est censé pouvoir agir dans la sphère publique, mais c’est le plus souvent peine perdue et c’est au final une oligarchie qui se met en place et dispose des pleins pouvoirs.
En France, sous l’impulsion de la Révolution de 1789 puis de la force réformatrice l’empereur Napoléon 1er, cela a finalement donné ce mode de gouvernance que l’on appelle le Jacobinisme, lequel est un concept politique et administratif qui met l’accent sur la centralisation du pouvoir, l’uniformité des lois et des institutions à travers le pays, ainsi que la prééminence de l’État central sur les entités régionales ou locales. La France est ainsi désormais associée à ce concept en raison de son histoire politique et administrative.
La volonté réformatrice de Napoléon Bonaparte a certes façonné une France moderne, mais les conséquences n’en ont pas toujours été positives selon la personnalité de ceux qui ont décidé de s’approprier les rouages du pouvoir et de modifier à leur profit la gouvernance du pays.
C’est ainsi que le jacobinisme a incarné une volonté de centraliser le pouvoir. Son impact a été de renforcer à Paris le rôle de l’État central en concentrant le pouvoir politique, administratif et législatif, ce qui a contribué au développement d’une administration nationale certes solide et cohérente, mais trop souvent en limitant l’autonomie des régions et des collectivités locales.
Parallèlement, ce système a instauré le principe d’une loi unique pour l’ensemble du pays. C’est ce qui a permis d’établir des règles communes en matière de droit, d’administration et de politique, mais c’est aussi ce qui a pu entraîner une uniformité détachée des spécificités régionales.
Le jacobinisme a également favorisé la diffusion d’une éducation et d’une culture nationale uniforme à travers le pays, en construisant une identité nationale dont nous étions fiers mais qui a contribué à sous-évaluer et à dévaloriser les cultures régionales. Et dans un autre domaine, primordial pour la stabilité de l’État, le financement de ses actions par la centralisation fiscale. Le système fiscal français a donc été modernisé et initialement mis au service de son administration. Mais on perçoit deux écueils importants ! En effet, si l’objectif était de créer une source de revenus stable pour le gouvernement central, encore fallait-il en contrôler l’utilisation avec transparence et éviter de créer des déséquilibres économiques entre les régions.
Le jacobinisme est également sectaire et oppose à ce qui tente de s’extraire de l’uniformisation. Cette philosophe politique a donc souvent été utilisée pour réprimer les mouvements autonomistes ou indépendantistes nées dans certaines régions, ce qui a conduit à des tensions entre le gouvernement central et certaines parties de la population.
C’est ainsi ce qui a fondé les débats sur la décentralisation et sur la volonté exprimée par les citoyens d’une plus juste répartition du pouvoir entre l’État central et les collectivités locales, débats au centre des luttes contre le pouvoir central. C’est ainsi que nombreux sont ceux qui voient la centralisation comme un obstacle excessif au développement régional et à la prise en compte des besoins locaux.
En résumé, bien que le jacobinisme ait contribué à forger une identité nationale forte et à établir une administration cohérente en France, il a également engendré des tensions entre les citoyens, tout particulièrement entre la Province et Paris, et même entre les régions elles-mêmes, et suscité des débats sur l’équilibre nécessaire entre le pouvoir central et les entités locales. Au fil du temps, à l’échelle de près d’un siècle, la France a exploré différentes formes de décentralisation et d’autonomie régionale pour tenir compte de ces préoccupations.
À la fin des périodes sombres du Moyen-Âge, les Grandes Découvertes avaient marqué le début des temps modernes. De nouveaux marchés, de nouveaux besoins et de nouveaux produits sont alors apparus. Après la fin de la guerre de cent ans, au milieu du XVe siècle, la population française qui avait fortement baissé à cause des combats et des épidémies comme la peste, a commencé à augmenter pour s’élever à 17 millions d’habitants environ. Parallèlement, le travail agricole et l’activité fabricante ont retrouvé une paix même épisodique, suffisamment stable pour se développer utilement.
Sous l’ancien régime, avant la Révolution française de 1789, les populations les plus pauvres, celles des villes et des campagnes, travaillaient pour l’enrichissement de l’aristocratie nobiliaire ou pour les princes de l’Église. Dans un système politique fondé sur l’aristocratie, le pouvoir souverain est exercé par les meilleurs considérés comme les plus méritants et les plus aptes. Mais en l’espèce, ces castes sont depuis la nuit des temps, y compris à l’âge des cavernes, tenues par les plus forts, les plus guerriers, et souvent, les plus cruels. Et au cours des millénaires de l’ère chrétienne, à l’époque de la féodalité, puis de l’ancien régime, ces chefs de clans ou de tribus se sont mus en une noblesse d’épée qui a bâti ses différents pouvoirs sur la force guerrière et militaire, sur l’accumulation de richesses et la possession physique des territoires, de leurs revenus et des fruits du travail de ceux qui en étaient les serfs ou les métayers.
Et dans cette France de l’Ancien régime qui est une nation paysanne, la ville s’est avérée être le moteur d’une certaine industrie. Pris dans son sens premier, l’esprit industrieux évoque les activités économiques qui combinent des facteurs de production (installations, approvisionnements, travail, savoir) pour produire des biens matériels destinés au marché. À titre d’exemple, ce qui touche au textile domine l’activité industrielle de la France de l’Ancien Régime. Au XVIIe siècle, les emplois, concentrée dans les villes et liés à cette activité représentent la moitié de la production industrielle nationale et occupent l’essentiel de la main d’œuvre non agricole.
Parallèlement, l’augmentation de la population et le besoin accru en logements allait susciter l’avènement d’artisanats et d’activités nouvelles comme la production de briques, le travail du bois, de la terre et des métaux, etc., sans oublier le verre, ce nouveau matériau apparu dès la Renaissance dans les constructions civiles.
Mais la révolte couvait du fait des injustices anormales qui frappaient le peuple. La Révolution de 1789 qui mettra fin aux excès de l’Ancien Régime, a certes bouleversé la répartition entre les classes sociales, mais elle n’a toutefois pas changé les rapports d’oppression entre les « maîtres » et les « esclaves ». La noblesse d’épée, puis de cour et de robe, a laissé la place à l’aristocratie des bourgeois, commerçants et artisans des villes.
L’abolition des privilèges, voté dans la nuit du 4 août 1789 par l’Assemblée nationale est sans doute la conséquence de la prise de la Bastille. Dans les semaines qui avaient suivi ce 14 juillet devenu symbolique, les paysans s’étaient alarmés en observant que rien ne changeait dans leurs conditions de vie depuis la convocation des états généraux. Le tocsin avait sonné aux églises des villages, propageant la panique, et le monde paysan attaqua les châteaux de leurs « seigneurs », brûlant les archives, notamment celles que l’on appelait les « terriers » qui fixaient les droits et les propriétés seigneuriales. Considérant ce danger imminent, l’Assemblée nationale s’engagea en une nuit dans des discussions faites de concessions mutuelles.
A posteriori, la Nuit du 4 Août 1789 n’apparaîtra pas seulement comme une victoire de l’égalité civile. C’est aussi une avancée importante du centralisme administratif sur les us et coutumes locaux : en-dehors de la norme reconnue à Paris, il n’y a plus de légitimité.
On peut d’ailleurs retenir cette conclusion de Tocqueville dans l’un de ses ouvrages les plus connus « L’Ancien Régime et la Révolution ». « Vous apercevez maintenant un pouvoir central immense qui a attiré et englouti dans son unité toutes les parcelles d’autorité et d’influence qui étaient auparavant dispersées dans une foule de pouvoirs secondaires, d’ordres, de classes, de professions, de familles et d’individus, et comme éparpillées dans tout le corps social ».
L’EVOLUTION DES IDEES EN FRANCE
A. Le rôle fondamental de l’État
Ce qui était craint et finement analysé au XIXe siècle par Tocqueville s’est avéré vrai, tout particulièrement sous la 5ème République, notamment depuis la cris énergétique des années 1970. Le pouvoir est devenu protubérant. Et le Gaullisme social des années 60, véritable démocratie, a, peu à peu, été remplacé sous l’effet de la mondialisation, par une oligarchie qui a privé le peuple de ses pouvoirs. Habilement manipulé, restreint dans ses libertés, et savamment relégué dans une attitude consumériste, les citoyens se contentent de peu, d’un confort illusoire, d’une paix apparente qui masque des comportements de plus en plus liberticides.
« Tout » étant, « en même temps » rendu possible, les citoyens constatent que la création de valeur est accaparée par une élite auto-proclamée, ils découvrent qu’aucune stratégie collective n’est développée et que les décisions sont prises désormais à l’emporte-pièce, « sous le bonnet » de responsables politiques non formés à la gestion de l’État et, de facto, particulièrement peu compétents. Parallèlement les citoyens ne cessent de s’étonner que leur pays devenu bien plus riche qu’en 1958, ne parvient plus aujourd’hui à assumer correctement les missions fondamentales et régaliennes de l’État dans une République solidaire.
Il faut se méfier et empêcher l’ogre administratif de dévorer inutilement les ressources publiques. L’argent public, les ressources fiscales ne sont pas destinées à entretenir une classe dirigeante qui a fait de la maximisation des profits personnels sa doxa ! De même doit-on s’interroger sur l’inflation permanente du personnel politique. Pourquoi entretenir autant de ministres et de ministères ? Déjà en 2013, on avait fait un constat comparatif entre la France (68 millions d’habitants) et l’Allemagne (84 millions d’habitants). La France avait alors deux fois plus de ministres (38) que l’Allemagne (19). Ils sont 40 en 2023 !
Avec un montant global de 174 millions d’euros, l’actuel gouvernement français se révèle être le plus cher des 43 gouvernements de la 5ème République. Comment expliquer ce résultat un peu déroutant en période d’inquiétudes sur le pouvoir d’achat hexagonal ? Le gouvernement n’a pas grossi en nombre, toujours autant de ministres, mais chacun d’eux a, en revanche, recruté un peu plus de collaborateurs que son prédécesseur, 565 conseillers ministériels (soit 13,5 par ministre) !
Toujours en comparaison avec l’Allemagne, on ne peut pas constater que la France soit mieux gouvernée que l’Allemagne, qui a moitié moins de ministres ! La décentralisation allemande explique évidemment une partie de la différence, mais l’essentiel semble bien provenir de la croyance française que l’État peut et doit tout régler. Un exemple, parmi d’autres, la France a choisi d’avoir un ministre chargé de la décentralisation, pour piloter la décentralisation depuis Paris, mais sans résultat. L’Allemagne, de son côté, est gérée aux niveaux locaux, et n’a pas besoin d’un ministre pour cela.
Dans la liste des ministres qui ne semblent pas avoir une action remarquée ou remarquable, on peut citer, à tout hasard, le ministre des Outre-mer, celui du Logement, le ministre des Droits des femmes, le ministre de la Culture, celui de la Réforme de l’État, et ceux qui sont délégués aux Relations avec le parlement, à la Ville, à la Décentralisation et aux Français de l’étranger. Ne doit-on pas enfin cesser de multiplier les effectifs de ministres et de conseillers du cabinet, pour simplement placer quelques amis sans point de chute après un revers électoral ! S’investir en politique, ce n’est pas se trouver une profession, un faux métier avec un vrai salaire, c’est s’engager au service de la collectivité nationale.
Bien évidemment, en proposant de purger les effectifs ministériels et ceux de la fonction publique, notamment territoriale, il n’est pas question de sacrifier les missions de service public qui assure la solidité des institutions, qui protège (de moins en moins) et assure la sécurité et l’avenir des jeunes Français. Il faut, tout au contraire, refonder et redéfinir les missions régaliennes de l’État, sécurité et justice, éducation et santé.
Un rôle nouveau pour l’État, faciliter la création de valeur
L’État doit prioriser le développement industriel dans les ses services. À titre d’exemple, on peut revenir sur les débuts de la 5ème République et la création d’une entreprise nationale telle qu’EDF. L’État entrepreneur avait contribué à la définition d’une vision novatrice en adoptant la tarification au coût marginal. L’objectif était de fournir l’énergie électrique à un tarif supportable pour les usagers mais qui permettait également à l’entreprise de se développer, de financer ses coûts de R&D et de rester internationalement compétitive.
Mais la magie des réussites financières et les appétits politiques, sans compter les combinaisons entre amis lobbyistes, ont eu raison de ces visions humanistes. EDF a été privatisée et, désormais, dans le cadre des politiques européennes, elle doit se soumettre aux dictats de Bruxelles et vendre une partie de sa production à des entreprises concurrentes à son prix de revient (environ 50 € le MWh). Résultat pour le consommateur français, une hausse des prix qui fait monter le MWh à près de 200 € aujourd’hui, soit 4 fois plus que ce qu’il devrait être. Ne faut-il pas rappeler que l’entreprise EDF qui a été vendue avait été construite en son temps par de l’argent public et des énergies citoyennes. Quel gouvernement peut se permettre de sacrifier ainsi un bien national sur l’autel des intérêts privés.
Cet exemple récent d’un gâchis industriel doit également faire prendre conscience de la longue chaîne historique de l’intervention de l’État dans les processus national de création de valeur ! Voilà des siècles que l’État œuvre au collectif, alors que dans les plus récentes années, ce sont des intérêts purement privés qui accaparent les richesses nationales.
La création des manufactures royales, le rôle d’Henri IV qui s’appuie sur son ministre Sully pour développer avec compétence les richesses du pays, sont des exemples bien connus des collégiens d’aujourd’hui. On sait aussi que les années de paix auxquelles Henri IV participe activement, voient la construction de bâtiments royaux qui portent encore témoignage de son règne. L’urbanisme royal avait ainsi contribué pour beaucoup à la transformation du paysage urbain dès le XVIIe siècle. C’est ainsi que des allées, des quais, des bâtiments publics (théâtres, bourse) seront construits. À cette époque, et dès le règne de son successeur, les besoins d’équipement militaire augmentèrent et l’État eut besoin d’habillement pour les troupes, mais aussi d’armes et de munitions.
Du côté de la marine, sous le ministère de Richelieu, on va construire des vaisseaux de guerre d’une taille importante et portant jusqu’à 72 canons. La construction navale consomme surtout du bois, mais également du fer. Ce marché volumineux s’organise à compter des 20 dernières années du siècle autour de quelques manufactures royales et au profit de quelques pôles sidérurgiques.
C’est le règne du Colbertisme. L’activité industrielle est forte consommatrice de capital. Les grands marchands du XVIe siècle lui ont permis de faire face à ce besoin de fonds. Cependant, les maisons françaises ont du mal à émerger face à la concurrence des familles étrangères. Jean-Baptiste Colbert a donc engagé une action de grande envergure en faveur de l’industrie nationale. Au milieu du XVIIe siècle, l’économie française était en récession et des marchés avaient été perdus. La principale faiblesse de l’industrie française tenait alors à la mauvaise qualité de ses produits. Pour y remédier, Colbert instaura alors une moralité du travail et une logique de la dépense pour donner une nouvelle vitalité à l’industrie nationale et enrayer son déclin. Il améliorera également le travail dans les manufactures en embauchant des ouvriers plus qualifiés.
Le système colbertiste ne sera guère remis en cause avant le second conflit mondial du XXe siècle et la lutte menée par les théoriciens du libéralisme. La France a terminé la guerre en voyant confirmé son statut de grande puissance politique, mais elle ressort de la guerre en étant affaiblie. Les pertes humaines sont lourdes et les destructions s’étendent sur tout le territoire. L’appareil productif est grippé et ce sont toutes les branches qui sont atteintes : transports, énergie fossile (charbon), mais aussi constructions automobiles. Il convient pour l’État de produire, de moderniser et d’intervenir dans le domaine économique.
Cette position est complémentaire du mouvement ouvrier qui considère que l’industrie est à la base de l’indépendance et de la puissance du pays. Le concept de nationalisation a fait son chemin dans les esprits du monde ouvrier français depuis la fin du XIXe siècle. L’intérêt général et national ne pouvait donc qu’en bénéficier. Les nationalisations industrielles auraient une double fonction économique : accélérer la transformation des secteurs concernés et entraîner la croissance des autres branches.
La modernisation bien avancée, la croissance de la fin des années 1940 a un prix : la paupérisation populaire. Au printemps 1947, le pouvoir d’achat ouvrier a reculé d’un tiers depuis 1938. La colère ouvrière éclate donc à l’égard des patrons et se manifeste à travers des grèves. Chaque vague de grèves a pris naissance dans la métallurgie ou dans les mines et a rallié un large spectre de professions : textile, chimie, fonction publique, services.
B. L’ouverture au monde
Quelle place la France allait prendre dans la division internationale du travail ? Sur le plan industriel, il paraissait nécessaire d’associer les forces en Europe, à la fois pour éviter un dangereux tête à tête avec l’Allemagne et pour contrebalancer partiellement la puissance américaine. Le traité fondant la Communauté Européenne du charbon et de l’acier (CECA) sera signé à Paris le 18 avril 1951 entre la France, l’Allemagne, l’Italie et les trois pays du Benelux.
Le traité de Rome organisait la disparition de toute entrave à la circulation des marchandises, capitaux et des hommes à l’intérieur de la CEE. On constate alors que la part du commerce extérieur de la France croit beaucoup plus que le produit intérieur brut, passant en effet de 22,7 % en 1950 à 34,1 % en 1973. La France est de plus en plus intégrée aux échanges internationaux. Elle a rejoint la norme des pays développés et l’économie française s’est ancrée dans le commerce international. Les échanges intracommunautaires font plus de la moitié du commerce extérieur de la France. L’élargissement du Marché Commun à l’Irlande, Grande Bretagne et Danemark accentuera la tendance. La vente hors des frontières est devenue l’obsession des firmes et souvent leur meilleur atout. Elles y font des bénéfices plus élevés qu’en France et en tirent des économies d’échelle que le marché intérieur ne dégageait pas. À la fin des années 1970, la France se situe donc au sixième rang mondial des investisseurs.
C’est ‘époque des Trente Glorieuses. Dès 1952, la reconstruction de l’industrie est pratiquement achevée. L’industrie française, comme tout le secteur économique, fait preuve d’un dynamisme sans précédent. Le taux de croissance annuel de l’économie a été de 5,5 % entre 1952 et 1972, et celui de l’industrie avoisine les 6 %. Les progrès de l’industrie toutes branches confondues lui donnent un poids croissant dans l’économie nationale. En termes de PIB, elle compte pour 41 % en 1973 soit une augmentation d’un tiers depuis les années 1950. La population active occupée par l’industrie s’est stabilisée depuis 1958 autour de 38 % du total. La chimie fait exemple d’industrie exemplaire des Trente Glorieuses.
Cependant, à l’inverse, la population active engagée dans l’agriculture est tombée de 6 millions en 1946 à 2.2 millions en 1974. Si, juste après-guerre, les travaux agricoles occupaient un actif sur quatre, à l’issue des Trente Glorieuses, ils n’en occupent plus qu’un sur dix. L’agriculture s’industrialise, elle s’équipe vigoureusement : le tracteur est le symbole de la modernité. Les exploitants doivent entrer dans la course aux rendements.
Dans les années 1960, la France est devenue une « société de consommation », consommation de masse et production de masse sont dépendantes l’une de l’autre. On ne peut espérer accroître la consommation des ménages sans une augmentation continue de leur pouvoir d’achat. Pouvoir d’achat en hausse et facilité d’obtention d’un crédit permettent à la France de se convertir à la civilisation automobile.
La crise de l’énergie en 1973-1974
La crise va toucher la France et son industrie. Jusque-là, la production industrielle avait continué de croître annuellement de près de 4 % et le taux d’investissement rapporté à la valeur ajoutée s’était maintenu aux alentours des 17 %. Mais, brutalement, en un an, la production industrielle recule de 12 %. L’investissement s’effondre et un million d’emplois industriels sont perdus en 10 ans. L’industrie française qui avait été soutenue par la demande extérieure s’effondre. Un nouveau paysage se dessine alors, avec le constat que, dans les années 1980, 96 % des entreprises sont des PME dont la main d’œuvre totale équivaut à celle des grandes entreprises. Ces dernières assurent plus de 60 % du chiffre d’affaires de l’ensemble et plus des trois quarts de l’investissement.
Dans les années 1970, le taylorisme devait rencontrer de plus en plus de résistance, accusé d’être générateur de démotivation, d’absentéisme et d’accidents. Le nouvel horizon est désigné sous le sigle « les cinq zéro ».
Néanmoins, la dépression n’a pas ralenti le commerce mondial, bien au contraire, la France s’est davantage ouverte. Les exportations et importations ont cru parlement. En 1992, les premières ont représenté 35,7 % de la production nationale et le taux de pénétration du marché intérieur a été de 36,7 %. Les entreprises françaises, à l’image de leurs concurrentes des grands pays industrialisés, pratiquent la délocalisation d’une partie de leurs activités. La France est toujours en 1993 la cinquième puissance industrielle.
LA NECESSAIRE IMPLICATION D’UN ÉTAT CREATEUR DE VALEUR
A. Quelques chiffres pour illustrer la force populaire du monde de l’entreprise
Cette fraction du monde économique inventif représente plus de 3,6 Millions d’entreprises privées qui emploient 19,5 Millions de personnes. Et dans cette statistique, il faut relever que 2 % des entreprises dont les effectifs sont supérieurs à 250 salariés emploient au total en France 6 millions de personnes.
De son côté, la fonction publique (prise au sens large, c’est-à-dire en regroupant la fonction publique d’État [2,5 millions de personnes], la fonction publique territoriale [1,9 million de personnes] et la fonction publique hospitalière [1,2 million de personnes] représente au total 5,6 millions de fonctionnaires, lesquels pour nombre d’entre elles, ne sont pas créatrices de valeur, au sens économique du terme.
Il est intéressant de rapprocher ces chiffres, et notamment ceux de la force citoyenne que constituent ceux qui vivent et participent à l’action de création de valeur, avec les résultats du dernier suffrage universel pour l’élection présidentielle de 2022. Rappelons les scores des deux candidats présents au second tour : 18,8 Millions d’électeurs ont fait le choix du président sortant, et 13,3 Millions pour son opposante.
Ces chiffres sont à comparer avec le gisement des voix que représentent les 13 Millions de salariés travaillant dans les TPE PME, ce qui représente dans un foyer statistiquement classique, peu ou prou, environ 30 millions de voix. Où se trouve donc la force populaire ?
La Création de Valeur des TPE-PME en France et le Coût de l’État
Il s’agit d’un axe fondamental de réflexion à ouvrir ! Diriger un pays, c’est diriger une entreprise, et créer de la valeur, ce n’est pas créer des impôts (cf. budget 2024)
Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent le socle de l’économie française, jouant un rôle crucial dans la création de valeur et la croissance économique. Elles forment le tissu économique du pays, générant des emplois, stimulant l’innovation et contribuant de manière significative au produit intérieur brut (PIB). Cependant, au sein de cet écosystème, se pose également la question du coût de l’État, qui peut influencer la capacité des PME à prospérer et à continuer de créer de la valeur.
Création de Valeur des TPE-PME : Le Pilier de l’Économie
Les TPE-PME constituent un moteur essentiel de l’économie française. Malgré leur taille modeste, elles exercent un impact substantiel sur plusieurs fronts :
Emploi : Les PME emploient une part considérable de la population active française. Elles offrent des opportunités d’emploi dans divers secteurs et régions, contribuant ainsi à la réduction du chômage et au maintien de la stabilité économique.
Innovation : Les PME sont souvent à la pointe de l’innovation. Leur agilité leur permet d’adopter rapidement de nouvelles technologies et de développer des produits et des services novateurs, contribuant ainsi à la compétitivité de l’économie française.
Diversification : Les TPE-PME diversifient l’économie en créant un équilibre entre les grandes entreprises et les entreprises plus petites. Cette diversification est essentielle pour réduire les risques systémiques et favoriser une croissance durable.
Création de Richesse Locale : Les PME ont tendance à avoir des racines locales, ce qui signifie qu’elles contribuent davantage à la vitalité des communautés locales en soutenant l’emploi, les services et les initiatives culturelles.
Coût de l’État : Un Équilibre à Trouver
Bien que l’État joue un rôle crucial dans la promotion d’un environnement favorable aux entreprises, il existe un débat sur le coût que cela peut engendrer. Les charges fiscales, les réglementations et les contributions obligatoires peuvent peser sur les entreprises, en particulier les plus petites.
Fiscalité : Les PME peuvent être soumises à des charges fiscales élevées, ce qui peut réduire leur capacité à investir et à se développer. Une fiscalité excessive peut également freiner l’attrait des investissements étrangers.
Réglementations : Les réglementations complexes et lourdes peuvent accroître les coûts administratifs pour les PME. Une réglementation excessive peut également entraver leur capacité à innover et à s’adapter rapidement aux changements du marché.
Charges Sociales : Les coûts liés aux charges sociales et aux cotisations sociales peuvent être un fardeau pour les PME, en particulier pour celles qui opèrent dans des secteurs à faibles marges.
Soutien et Investissements : Cependant, il est important de noter que l’État offre également un soutien précieux aux PME, notamment par le biais de subventions, de programmes de financement et de mesures incitatives à l’innovation.
En résumé !
La création de valeur des TPE-PME en France est indéniable et contribue à la vitalité économique et à la croissance durable. Cependant, le débat sur le coût de l’État persiste, car il peut influencer la capacité des PME à prospérer. Trouver le bon équilibre entre la nécessité de soutenir les entreprises et la gestion efficace des ressources publiques reste un défi pour les décideurs politiques. La collaboration entre le secteur privé et l’État est essentielle pour garantir que les PME continuent de jouer un rôle clé dans l’économie française tout en garantissant la durabilité financière et réglementaire pour toutes les parties concernées.
B. Pour une charte des entrepreneurs
Un Nouveau Cap pour l’Économie Française : L’Union des Entrepreneurs au Service du Changement
L’économie française fait face à de nombreux défis et enjeux, qui ont été exacerbés par la crise mondiale récente. Pour répondre à ces défis, de nouvelles approches sont nécessaires. Une voie prometteuse émerge avec la possibilité pour les 3,6 millions d’entrepreneurs français de se fédérer au-delà des syndicats patronaux traditionnels. Cette nouvelle forme d’union pourrait potentiellement représenter une solution solide à la dérive économique, en encourageant la collaboration, l’innovation et la responsabilité sociale. Cet article explore les avantages et les opportunités qu’une telle union pourrait apporter à l’économie française.
Il convient donc de renforcer la Voix Entrepreneuriale en se manifestant et en se faisant entendre plus haut et plus fort ! L’unification des entrepreneurs français, par-delà les structures syndicales traditionnelles pourrait renforcer leur voix collective. Les entrepreneurs, en tant qu’acteurs clés de l’économie, possèdent une connaissance intime des défis auxquels ils sont confrontés au quotidien. En se rassemblant, ils pourraient mieux articuler leurs besoins, analyser et confronter leurs préoccupations et organiser mieux la présentation de leurs propositions de réforme aux décideurs politiques. Une voix entrepreneuriale unie aurait le potentiel de façonner les politiques économiques de manière plus ciblée et adaptée, créant ainsi un environnement plus favorable à la croissance et à l’innovation.
Une telle vision est un encouragement à la collaboration et à l’innovation. L’union des entrepreneurs pourrait stimuler la collaboration entre des secteurs et des entreprises variés. Les entrepreneurs issus de différentes industries pourraient partager leurs expériences, expertises et idées pour résoudre des problèmes communs. Cette synergie favoriserait ainsi l’innovation et conduirait à de nouvelles opportunités commerciales. La coopération entre des startups et des entreprises plus établies, par exemple, pourrait favoriser la création de nouvelles technologies et la croissance de nouveaux marchés, renforçant ainsi la compétitivité de l’économie française à l’échelle mondiale.
Dans un but de responsabilisation sociale et environnementale, l’union des entrepreneurs serait en mesure également de promouvoir une plus grande responsabilité sociale et environnementale au sein du monde des affaires. En se fédérant, les entrepreneurs auraient une capacité accrue à s’engager collectivement pour adopter des pratiques commerciales durables, pour promouvoir la diversité et l’inclusion, ainsi que pour contribuer positivement aux communautés locales. Cette dimension sociale renforcerait de toute évidence la réputation des entreprises françaises sur la scène internationale, attirant ainsi davantage d’investissements étrangers et encourageant la croissance économique à long terme.
Une telle association doit s’interpréter comme un plaidoyer pour soutenir des réformes adaptées. Ainsi, les entrepreneurs unis auraient la possibilité de plaider en faveur de réformes économiques et réglementaires mieux adaptées aux réalités du monde des affaires. Plutôt que de se fier uniquement aux syndicats patronaux, l’union des entrepreneurs pourrait faire valoir des propositions de réforme plus variées et réfléchies. Cela pourrait conduire à des politiques qui encouragent la création d’emplois, simplifient les procédures administratives et favorisent l’investissement.
L’union des 3,6 millions d’entrepreneurs français au-delà des syndicats patronaux traditionnels pourrait apporter une nouvelle dynamique à l’économie du pays. En renforçant leur voix collective, en favorisant la collaboration et l’innovation, en promouvant la responsabilité sociale et en plaidant pour des réformes adaptées, les entrepreneurs pourraient jouer un rôle crucial dans la reprise économique et le développement durable de la France. Cette initiative audacieuse pourrait signaler un tournant positif vers une économie plus résiliente, compétitive et éthique.
Le Rôle Central de l’Esprit Entrepreneurial
Le redressement de l’économie française se fera en tenant compte des fluctuations auxquelles elle est soumise, comme celle de nombreux pays, des défis et des opportunités constantes. Au cœur de ces enjeux se trouvera toujours l’entrepreneur, un individu qui, non seulement, crée des entreprises, mais qui, également, génère de la valeur économique, sociale et culturelle.
Je suis convaincu que, seul, un entrepreneur doté de la capacité à créer de la valeur peut jouer un rôle crucial dans le redressement de l’économie française, d’abord par la création d’emplois et par la réduction du chômage. L’entrepreneuriat est le moteur essentiel de la création d’emplois. Les entrepreneurs lancent de nouvelles entreprises, ce qui induit directement la nécessité d’embaucher du personnel afin de soutenir les opérations. En période de chômage élevé, les entrepreneurs peuvent jouer un rôle vital en offrant des opportunités d’emploi à une main-d’œuvre active et motivée. La croissance soutenue de nouvelles entreprises peut ainsi contribuer à la réduction du taux de chômage en France.
Les entrepreneurs sont souvent à l’origine d’innovations qui perturbent les marchés existants et stimulent la compétitivité. En introduisant de nouvelles technologies, produits ou services, les entrepreneurs peuvent revitaliser des secteurs économiques stagnants et insuffler une nouvelle dynamique à l’économie française. L’innovation favorise également l’émergence de nouvelles industries et de nouveaux marchés, ce qui augmente la diversification de l’économie et sa résilience face aux crises.
L’entrepreneuriat prospère crée de la richesse, non seulement pour les entrepreneurs eux-mêmes, mais aussi pour la société dans son ensemble. Les entreprises prospères génèrent des revenus, des profits et des impôts qui alimentent les caisses de l’État et financent des programmes sociaux et des projets d’infrastructure. De plus, les entrepreneurs qui réussissent sont plus susceptibles d’investir dans de nouveaux projets et de contribuer à la croissance économique continue.
Les entrepreneurs sont souvent plus agiles que les grandes entreprises trop établies, pour s’adapter aux évolutions du marché. Leur nature innovante et leur capacité à prendre des risques calculés leur permettent de réagir rapidement aux nouvelles conditions économiques. Dans un environnement en constante évolution, cette flexibilité peut aider à amortir les chocs économiques et à maintenir une croissance durable. Et c’est ainsi également que l’action d’un entrepreneur prospère peut inspirer et encourager d’autres citoyens à entreprendre. L’émergence de modèles de réussite entrepreneuriale peut créer une culture de l’entreprise et de l’innovation, ce qui stimule davantage la création d’entreprises et alimente un cycle vertueux de croissance économique.
CONCLUSION
En conclusion, l’idée que l’entrepreneur puisse être une alternative viable à la présidence de la République Française ouvre de nouvelles perspectives stimulantes pour la politique et la gouvernance de notre nation. Il est toutefois essentiel de reconnaître que la transition d’un rôle d’entrepreneur à celui de chef d’État ne serait pas exempte de défis. Les compétences requises pour prospérer dans le monde des affaires peuvent différer considérablement de celles qui s’imposent pour diriger un pays, avec la prise en compte obligatoire des préoccupations sociales, économiques et diplomatiques.
Néanmoins, l’entrepreneur apporte des qualités précieuses telles que l’innovation, la créativité, la prise de risque calculée et la capacité à catalyser le changement. Ces compétences inhabituelles pourraient apporter un vent de fraîcheur à la sphère politique, ce qui favoriserait la recherche de solutions novatrices aux défis persistants et stimulerait la croissance économique. De plus, l’expérience pratique de la gestion des entreprises pourrait conduire les nouveaux décideurs à avoir une approche plus pragmatique dans la prise de décision, en mettant l’accent sur la volonté d’obtenir des résultats concrets.
Cependant, le succès d’un entrepreneur exerçant les missions de président dépendrait de sa capacité à s’adapter aux réalités complexes et aux exigences diverses du pays. Une compréhension profonde des dynamiques politiques, sociales et internationales serait indispensable pour équilibrer les intérêts diversifiés de la société française.
En somme, l’idée d’envisager l’arrivée d’un entrepreneur à la présidence de la République Française peut sembler audacieuse, mais elle incite à repenser notre approche de la gouvernance. Que ce soit un entrepreneur de renom ou un leader émergeant de la scène entrepreneuriale, le débat sur cette alternative souligne l’importance de l’innovation et du leadership visionnaire dans la construction d’un avenir meilleur pour la France.
Bernard Chaussegros