Avec plus de 19 millions de lecteurs pour l’ensemble de ses titres et sur tous les canaux, Le Figaro est la marque média la plus puissante en France… et une entreprise rentable avec de belles perspectives de croissance.
Propriété depuis 2004 de l’industriel et sénateur Serge Dassault, Le Figaro est le plus ancien quotidien de la presse française encore publié, puisqu’il a vu le jour… en 1826, sous le règne de Charles X !
Aujourd’hui, c’est le premier quotidien généraliste national avec une diffusion de plus de 300.000 exemplaires, mais aussi un leader sur le numérique. En effet, Le Figaro.fr est le premier site d’actualité en France, avec près de 7 millions de visiteurs uniques chaque mois.
Un professionnel aux commandes
Derrière ce succès, Marc Feuillée, 54 ans, directeur général du groupe depuis 2011. Ce diplômé de HEC et de Sciences-Po Paris est un homme de chiffres qui a découvert le monde de la presse comme directeur financier de L’Express, dont il prend la direction générale en 1998, avant de succéder au journaliste Denis Jeambar en tant que président du directoire en 2006.
Une passion qui l’a conduit à prendre la tête du SPM (Syndicat de la presse magazine) en 2010, une organisation qui fédère 600 titres, représentant 1,7 milliard d’exemplaires par an. Serge Dassault l’a choisi pour succéder à Francis Morel (aujourd’hui P-DG des groupes Les Échos et Le Parisien) à la direction générale du groupe.
Le nouvel homme fort du quotidien est convaincu que les activités numériques peuvent compenser l’érosion des ventes de journaux imprimés, en s’appuyant sur des marques fortes. Dès sa prise de fonction, il affirme : « 2011 est une année charnière, l’année de la bascule, où Le Figaro va se transformer en un groupe multimédia ». La transition est d’ailleurs déjà bien entamée puisqu’à l’époque Internet pèse alors 20% du CA et 17% du résultat du groupe.
Transformation numérique
Si le contexte est souvent jugé difficile pour la presse, Marc Feuillée y voit plutôt une immense opportunité : « Cela fait plusieurs années que la transformation numérique est le cœur du projet d’entreprise du groupe Figaro. Nous avons une rédaction bimédia depuis l’été 2011, avec un commandement unique, une organisation, un travail collaboratif et une production éditoriale qui est devenue 24/24h, 7 jours sur 7. Nous sommes aujourd’hui un groupe qui produit une information multi-canal avec une logique de production quotidienne, une logique de production magazine, une logique de production Internet fixe, une logique de production mobile et de vidéo… Avec, à chaque fois dans ces offres, une distinction payante/gratuite. L’apport du digital permet désormais de compenser le retrait éventuel des activités papier historiques. De fait, nos développements dans le numérique sont parmi les plus avancés du marché », analyse-t-il dans les colonnes du quotidien du groupe.
Son credo : « Nous devons être les premiers dans le digital et dans le print ». L’audience de Madame Figaro a ainsi gagné 14% l’an dernier, essentiellement grâce au numérique. En hausse de 12% par rapport à 2014, le numérique a représenté 160 M€ de CA en 2015. Pour l’exercice 2016, il devrait atteindre 180 M€, soit 35% du CA.
Pour autant, l’éditeur n’abandonne pas la diffusion classique, au contraire : « Pour développer les ventes, il faut se battre dans les kiosques et enrichir l’offre ». Le groupe a ainsi déployé ses marques dans différents univers et formats : coéditions historiques avec les éditions Perrin, collections avec Luc Ferry, conférences, croisières… Des activités qui ont généré 11 M€ de CA l’an dernier, en progression de 4 M€.
Les résultats économiques sont au rendez-vous. L’année dernière, le groupe en effet réalisé 500 M€ de CA, stable par rapport à 2014, et enregistré un résultat d’exploitation de 21 M€, en hausse de 5%. Des chiffres d’autant plus satisfaisants qu’ils ne prennent pas encore en compte l’acquisition du groupe CCM Benchmark, réalisée en fin d’année.
Marc Feuillée se félicite de ces signaux positifs : « C’est une très belle année de développement, avec des résultats qui progressent grâce à toute une série de projets internes. Le modèle économique du groupe profite de marques très solides qui poursuivent leur déploiement, notamment en digital ». Pour 2016, le CA devrait atteindre 535 M€, avec un objectif de résultat d’exploitation de 30 M€.
Mobile et vidéo
Pour le directeur général du groupe, il ne s’agit pourtant que d’une première étape. « Notre autre grand rendez-vous est le mobile, pour lequel Le Figaro va redoubler d’effort », a-t-il indiqué. Nouvelles applications thématiques, équipe éditoriale dédiée pour améliorer l’offre sur smartphone et tablette, les ressources sont là.
La vidéo est également un axe majeur de développement : « Nous avons deux axes de développement : Figaro TV pour la partie actualités, et notre offre de vidéos pédagogiques produites par les sites de CCM autour de thématiques adaptées comme la santé ou la cuisine ».
Les sites du groupe ont d’ailleurs enregistré 130 millions de vidéos vues en 2015 ; ceux du groupe CCM Benchmark en ont comptabilisé 370 millions et comptent atteindre les 500 millions de vues en fin d’année.
Une telle politique d’innovation est un véritable choix stratégique : « Il faut beaucoup investir, en permanence, développer, entretenir nos sites, nos applications… En fait, nous investissons les profits de nos activités traditionnelles dans le futur. Sur les technologies mais en réalité dans l’humain. L’essentiel de l’investissement, c’est dans le savoir-faire, les compétences, les expertises… Les profils les plus recrutés au sein du groupe Figaro sont technologiques. Pour les convaincre de nous rejoindre, il nous faut être exemplaire : notre réussite digitale nous permet d’attirer les talents. Il est vrai que notre groupe est profitable, ce qui le différencie peut-être de nos concurrents », dévoilait-il à nos confrères. Sans oublier une véritable stratégie d’entreprise au service de solides ambitions. La clé du succès ?