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Matooma, la pépite de Montpellier


Matooma fabrique des cartes SIM pour objets connectés. Depuis sa création en 2012, la jeune pousse de l’Hérault a fait beaucoup parler d’elle en refusant notamment de lever 10 millions d’euros en 2015. Une stratégie gonflée mais gagnante !

Entreprendre - Matooma, la pépite de Montpellier

Matooma commercialise des cartes SIM pour objets connectés. Depuis sa création en 2012, la jeune pousse de l’Hérault a fait beaucoup parler d’elle en refusant notamment de lever 10 millions d’euros en 2015. Une stratégie osée mais payante.

Alors que les start-up à succès n’ont de cesse de lever des fonds, Matooma s’est distinguée en 2015 en refusant l’argent des investisseurs. On peut se demander si le président et co-fondateur, Frédéric Salles, n’était pas tombé sur la tête ! Absolument pas, bien au contraire, car son refus s’appuyait sur le fait que la rentabilité de la société permettait alors de poursuivre le développement sans pour autant perdre le contrôle au profit d’autres actionnaires.

50 % de croissance annuelle

11 millions d’euros, voici le chiffre d’affaires actuel de l’entreprise montpelliéraine, une belle progression depuis le premier million de 2013. L’année 2019 part sous de bons augures avec une année qui vient de se terminer avec 50% de croissance annuelle ! Autant dire que l’objectif de 15 millions d’euros paraît on ne peut plus réaliste. Un changement d’échelle remarquable avec un EBE (excédent brut d’exploitation) entre 2,5 et 3 millions d’euros qui transforme la jeune start-up en véritable PME innovante.

Des ambitions internationales

Avec ses 50 collaborateurs, dont certains recrutés récemment, c’est également la dimension internationale, et notamment européenne qui va être dynamisée. L’objectif est d’ores et déjà fixé : 1 million d’euros de chiffre d’affaires par pays d’ici trois ans. L’Espagne, la Belgique, la Suisse, le Luxembourg, l’Italie et l’Allemagne sont les cibles prioritaires. Au-delà du siège de Montpellier, l’entreprise est déjà installée à Paris, New York et Madrid.

Plus de 450 000 cartes SIM

Ces cartes sont présentes chez quelques 2500 clients, dont quelques gros poissons. Pour quoi faire ? Apporter des solutions aux opérateurs télécom, SSII, industriels permettant d’exploiter leurs objets connectés via un interlocuteur unique, la plateforme M2MManager. Gestion à distance, recueil de données, mise à disposition de statistiques, Matooma se fait fort d’être un spécialiste du sur mesure pour chaque client.

La carte SIM Matooma capte tous les réseaux, et se connecte sur le meilleur, garantissant ainsi une continuité de service. Celle-ci est absolument indispensable dans certains domaines. C’est ainsi que l’entreprise a notamment pris 90% de parts de marché dans le domaine de l’aide à domicile pour personnes âgées.

Réunir expertise et partenariats

Frédéric Salles, ingénieur en informatique de formation, a travaillé chez IBM et SFR pendant quatorze ans, avant de cofonder son entreprise : « Matooma correspond à mes valeurs telles que la pugnacité, la force de croire en ses rêves et de les réaliser. » Avec ses associés John William Aldon et Nadège Salles, il a construit un modèle d’expertise « M2M » et bâti de vrais partenariats avec les grands acteurs internationaux des télécoms, indispensables pour une croissance internationale.

Les perspectives de la 5G

La croissance ne devrait pas s’arrêter là car l’arrivée de la 5G, même assez lente en Europe, va provoquer une révolution technologique et une nouvelle opportunité pour Matooma. L’un des canaux de la 5G sera réservé aux objets connectés, ce qui permettra de transmettre et connecter des entreprises sans avoir à tirer des lignes physiques.

Cette avancée technologique très attendue va changer la donne pour Matooma, qui compte bien profiter de cette période stratégique pour devenir un acteur incontournable de l’IoT. Bien que les résultats financiers de l’entreprise soient plus que satisfaisants, Matooma va appuyer sur l’accélérateur et prépare une levée de fonds pour 2019, qui se montera probablement à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Frédéric Salles a su attendre le bon moment pour croître à bon escient. Pari réussi !

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