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Menaces sur Georgelin, numéro deux français de la confiture


Le rôle des banques pose question dans cette affaire. C’est une de nos belles ETI, un fleuron de l’agroalimentaire français qui s’est bien développé ces dernières années. Sous l’impulsion de son dirigeant fondateur Lucien Georgelin, le groupe du Lot-et-Garonne (à Virazeil, au nord-ouest d’Agen) emploie 360 collaborateurs et ses produits...

Entreprendre - Menaces sur Georgelin, numéro deux français de la confiture

Le rôle des banques pose question dans cette affaire.

C’est une de nos belles ETI, un fleuron de l’agroalimentaire français qui s’est bien développé ces dernières années. Sous l’impulsion de son dirigeant fondateur Lucien Georgelin, le groupe du Lot-et-Garonne (à Virazeil, au nord-ouest d’Agen) emploie 360 collaborateurs et ses produits à l’effigie tricolore inondent les rayons de la grande distribution.

Devenu en 10 ans numéro deux de la confiture derrière l’inamovible Andros (Bonne Maman, appartenant au groupe familial Gervoson-Chapoulart, empire de 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires) et d’autres comme Materne ou Andresy, Georgelin a même tenté récemment de marcher sur les plates-bandes de Nutella du géant Ferrero avec ses fameuses pâtes à tartiner au chocolat et noisettes. Un succès pour la PME du Lot-et-Garonne mis à mal par l’exigence de normes de sécurité et qui ont obligé le confiturier du Sud-Ouest à investir sur ses fonds propres quelques 5,5 millions d’euros. Il s’agit de sécuriser les vastes hangars de l’entreprise pour les doter de systèmes anti-incendies (sprinklers) rendus nécessaires pour respecter les certifications IFS.

Malgré sa taille et ses succès, il est notoire qu’aucune banque n’ait accepté de couvrir le financement d’un tel investissement pourtant réglementaire. Et c’est ce qui a obligé l’entreprise à puiser dans sa trésorerie. Un autofinancement de 5,5 millions d’euros qui occasionne ses difficultés actuelles de trésorerie, mettant en péril une affaire saine et rentable de 360 salariés, créée il y a 30 ans.

La déficience d’accompagnement financier pose gravement la question du rôle des établissements bancaires qui, en l’occurrence, ne jouent absolument pas leur rôle de levier pour notre tissu économique. Comment ceux-ci peuvent-ils ne pas soutenir un tel fleuron industriel alors que c’est précisément ce type de modèle de réussite d’entreprises dont nous avons aujourd’hui le plus besoin ? Le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, serait bien inspiré de faire toute la lumière sur ce grave dysfonctionnement. En Allemagne, les banques sont souvent partie prenante du développement des PME-PMI en ayant la plupart du temps un de leurs représentants présents au sein du conseil d’administration des entreprises. Ce peut être une piste. Il y en a d’autres.

Robert Lafont

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