A 64 ans, cet entrepreneur chevronné passionné de surf se lance dans l’aventure du e-commerce avec igwis.com.
Si Michel Gamet a attendu 64 ans pour créer une boutique en ligne spécialisée dans les vêtements surfwear, Igwis.com, il lance sa «carrière» d’entrepreneur dans les années 60. Le Marseillais a 22 ans. S’il est d’ores et déjà passionné de sports de glisse (du snowboard au surf en passant par la planche à voile), c’est dans un secteur tout autre qu’il fait ses premières armes : le froid industriel.
En 1966, il reprend La Société Marseillaise du Froid à son beau-père. Il s’en sépare 20 ans plus tard, après l’avoir fait fructifier pour acquérir la licence Rusty, célèbre marque américaine de surfwear. Michel Gamet mêle enfin passion et business.
«Quand cette licence s’est terminée, je me suis rendu aux États-Unis pour identifier les marques promises à un bel avenir. C’est à ce moment-là que j’ai repéré la petite marque Volcom [fondée en 1991, la marque californienne a été rachetée en 2011 par le groupe français PPR pour 600 M$, NDLR]», raconte l’entrepreneur marseillais, qui obtient en 1997 une licence de 10 ans pour distribuer Volcom dans toute l’Europe. Un défi qu’il relève avec brio ! En 2007, la marque pèse 32 M€ de CA.
«Plutôt que de renouveler la licence, les dirigeants de Volcom ont préféré ouvrir une boutique à Biarritz. Quand j’ai compris qu’ils ne la reconduiraient pas, j’ai immédiatement fait acheté la marque Kulte, créée quelques années auparavant par des amis, et lancé Igwis», explique Michel Gamet, alors âgé de 64 ans et secondé par un collaborateur de 62 ans. Drôle d’âge pour se lancer dans le e-commerce ! «Ouvrir un site Web était pour moi une question de vie ou de mort. J’étais pourtant persuadé que personne n’achèterait des vêtements sur Internet», confesse-t-il.
Pourtant, avec aujourd’hui un CA de 8 M€ et une croissance continue depuis sa création, Igwis est la preuve que l’on peut réussir sur le Web même à n’importe quel âge. Et l’entrepreneur de 70 ans n’est pas prêt de raccrocher. «Je viens de créer un café Kulte à Marseille. Deux autres devraient bientôt ouvrir à Aix-en-Provence et à Saint-Tropez», annonce-t-il. Si son bras droit est parti naviguer au large des Bahamas, lui préfère qu’on l’abatte plutôt que d’arrêter de travailler.