Pesant 28 kg et mesurant 1m26, Miroki et Miroka, les robots de la gamme Mirokaï, au design mi-animal mi-humain, semblent tout droit sortis d’un film d’animation. Mais ne vous y trompez pas, ces créatures high-tech ont plus d’un tour dans leur sac. Capables de porter jusqu’à trois kilos, ils se déplacent à une vitesse maximale de 3,2 km/h grâce à un ingénieux système de globe roulant. Équipée de capteurs, de caméras et d’algorithmes d’intelligence artificielle, la gamme des Mirokaï peut interagir, s’orienter de manière autonome et effectuer des tâches logistiques.
« Notre objectif n’est pas de créer des robots qui remplacent les humains, mais qui les assistent et les augmentent dans leurs tâches quotidiennes », a expliqué Jérôme Monceaux, le créateur des modèles Miroki et Miroka. Diplômé de l’École nationale des ingénieurs du Mans, l’entrepreneur français a fondé Enchanted Tools, sa nouvelle start-up, en 2021, après avoir participé au lancement de Nao et Pepper chez Aldebaran Robotics. Il est également à la tête de l’entreprise Spoon, qui conçoit des personnages interactifs.
Du room service à l’hôpital
Les robots humanoïdes d’Enchanted Tools sont polyvalents. Dans les hôtels, ils pourraient bientôt assurer le room service. Dans les restaurants, ils aideraient au service. Mais c’est dans les hôpitaux que ces robots pourraient vraiment changer la donne, en manipulant plateaux, chariots et paniers pour soulager le personnel soignant. L’AP-HP ne s’y est pas trompée. Des tests ont déjà été menés avec succès à l’hôpital Broca, situé dans le 13ᵉ arrondissement de Paris, notamment pour le soutien logistique et la livraison de fournitures médicales. D’autres hôpitaux pourraient voir débarquer les modèles Mirokaï en 2025.
Une ambition XXL
Après une levée de fonds de 15 millions d’euros en février 2022, la start-up de Jérôme Monceaux vise une production de 100 000 unités en cinq ans. Un chiffre qui donne le vertige quand on sait qu’Aldebaran n’en avait vendu « que » 40 000. Le lancement officiel est prévu pour 2025, avec un prix de vente de 30 000 euros par robot. Enchanted Tools prévoit de produire 500 machines la première année, pour atteindre plusieurs milliers de robots par an en 2027. Pour y parvenir, l’entreprise compte ouvrir une usine à Paris.
L’ambition d’Enchanted Tools n’est pas passée inaperçue. Au CES de Las Vegas 2024, Satya Nadella, le directeur général de Microsoft en personne, est venu faire un tour sur le stand de la start-up française. Une preuve supplémentaire de l’intérêt grandissant des géants de la tech américaine pour l’écosystème robotique « made in France ». Depuis le CES, Enchanted Tools a livré son premier robot à l’ISIR (Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique) et a mis en place un programme de prévente pour 15 robots dédiés à la recherche.