Temo, jeune pousse nantaise, créée en 2018 par Alexandre Seux, diplômé de l’EDHEC, et Justine Perussel, EFAP communication Lille, s’est attaquée à un marché en retrait, par rapport à l’automobile ou le vélo, le moteur électrique dans le nautisme.
La jeune startup propose un modèle de propulsion électrique adaptée à différents types de bateaux, et bientôt un deuxième produit.
Le défi était de taille
Temo a rencontré plusieurs problèmes pour concevoir son innovation. S’il est assez simple de fabriquer un moteur électrique, sur l’eau, c’est une tout autre histoire.
Il faut, par exemple beaucoup plus d’énergie pour se déplacer sur l’eau que sur terre. Ensuite, il faut que le moteur soit marinisé, et capable de résister à un environnement très agressif, à cause du sel marin, sans oublier que l’énergie ici, c’est l’électricité et dans l’eau, ce n’est pas si simple.
Deux petites levées de fonds
Les deux associés étant novice dans l’univers du bateau, c’est avec des yeux « neufs » qu’ils vont aborder le délicat sujet de l’électrique dans le milieu marin, et les résultats sont plutôt réussis.
Avec 1,5 M€ de fonds récolté, après une première levée de 600 000 € pour débuter, Temo a conçu un moteur innovant, aussi bien sur le plan technique que sur la forme ! Il s’agit d’une sorte de bâton ou de godille embarquant une technologie électrique. Cette barre, la Temo 450, qui ressemble un peu ce que l’on trouve sur les embarcations des bateaux en Thaïlande, possède, dans ces entrailles un moteur électrique d’une puissance de 450W, produisant une puissance propulsive de 200W, jusqu’à 3 nœuds, et capable d’effectuer toutes les manœuvres dans les ports. La godille permet également le transfert avec votre annexe, et vous pouvez l’emmener partout avec vous, l’ensemble pesant moins de 5 kg. Le Temo 450 se recharge sur une simple prise de courant 220V, son temps de charge est d’environ 3 heures. Son prix est de 1 590 €.
Temo passe à la vitesse supérieure
Cette fois, le Temo 1000 (prix de vente de 2 300 €) ressemble un peu plus à un moteur traditionnel et il s’adresse à des embarcations jusqu’à 8 mètres. Il est également transportable avec un poids ne dépassant pas 13 kg, et offre avec son moteur de 1 000W, une poussée de 28 kg, soit l’équivalent d’un moteur de 3 chevaux.
Nos deux associés ont très bien conçu ce nouveau moteur électrique, puisqu’il est aussi proposé avec une batterie interchangeable d’une autonomie de 45 minutes supplémentaires. Avec son arrivée (début 2023), il va faire très mal à la concurrence et mettre probablement à la retraite de nombreux moteurs d’annexes traditionnels.
Le Made in France s’exporte bien
La jeune pousse possède ses bureaux à Nantes et n’utilise que des artisans ou industriels locaux pour la fabrication de ses moteurs et sont également assemblés sur notre territoire.
Malgré son jeune âge, Temo s’exporte déjà avec beaucoup de succès dans le monde entier, sauf aux Etats-Unis, où la demande est forte, mais l’entreprise ne dispose pas encore de distributeur.
L’objectif de Temo pour 2022 est de livrer plus de 3 000 Temo 450W (1 400 moteurs ont été livré en 2021), pour un chiffre d’affaires prévue entre 2,5 M€ et 3,5 M€, sans tenir compte du nouveau moteur Temo 1000W, proposé à la vente dès septembre 2022 et livré en début 2023, qui devrait probablement faire progresser ce chiffre d‘affaires déjà prometteur.