Passionnées de décoration et expertes du Web, deux dynamiques trentenaires ont lancé il y a un an une boutique en ligne spécialisée dans le luminaire design. Et le succès est déjà au rendez-vous.
Lors d’une soirée d’été, Audrey Vifquain et Claire Bacquart, ont eu envie de créer une entreprise mêlant leurs valeurs et leurs passions communes. «Le concept Nedgis est né de l’envie de créer notre entreprise, en mêlant nos valeurs et nos passions communes : l’univers de la maison, le design et le Web», raconte Claire Bacquart, 39 ans (ex-associée d’un cabinet de conseil en innovation et start-up), qui se souvient encore de cette soirée d’été où, avec sa complice Audrey Vifquain, 36 ans (ex-directrice générale d’une start-up anglaise dans l’univers de la maison), le projet est né autour d’une table. Quelques mois de gestation plus tard, Nedgis, anagramme de Design et Signed, s’affiche sur la toile.
Mettre en valeur les designers
Si les deux jeunes femmes choisissent d’investir le marché du luminaire, ce n’est pas un hasard. «L’éclairage est un marché en pleine mutation, grâce à un choix de plus en plus large, l’émergence des objets connectés, la révolution technologique et écologique des LEDs.
Au-delà de l’aspect stratégie de marché, nous pensons que la lumière est essentielle au bien-être. L’atmosphère d’un intérieur dépend principalement du choix des luminaires, de la chaleur et de l’intensité qu’ils dégagent». Conscientes que derrière chaque luminaire il y a un designer, une histoire, une maison d’édition…, le duo souhaite promouvoir ceux qui travaillent dans l’ombre.
«Nous sommes convaincues que les designers ont aujourd’hui besoin de davantage de visibilité et de soutien afin de concrétiser et donner vie à leurs créations. Nous voulons offrir une vitrine à certains d’entre eux mais aussi à de jeunes marques, ce qui permettra à nos clients de s’inspirer et de décorer leur intérieur avec de beaux objets, différents et parfois uniques».
Belle montée en puissance
Lancé sur fonds propres, le développement de l’activité s’est fait progressivement. «Nous avons lancé le site pensé pour le référencement naturel mi-2015 avec un catalogue produits d’environ 700 références et un référencement auprès d’une vingtaine de marques basées dans toute l’Europe, un blog quelques mois plus tard. L’accueil a immédiatement été enthousiaste, tant sur la sélection produits que sur le positionnement.
L’activité commerciale s’est d’ailleurs étoffée dès septembre-octobre, forte période pour le luminaire et le e-commerce en général. La cible BtoC, initialement visée, s’est totalement retrouvée dans notre univers avec des paniers moyens en phase avec nos attentes». Cette position de revendeur et d’expert en luminaires permet à la start-up parisienne de cibler également le marché BtoB, inspirant et conseillant autant les particuliers que les professionnels férus de décoration. «Les architectes d’intérieur, décorateurs et autres spécialistes de la maison, d’abord assez peu sollicités, ont très vite manifesté de l’intérêt pour notre offre et notre proposition de valeur», se réjouit Claire Bacquart.
Fortes d’un catalogue de 4.000 produits en ligne et 100 marques référencées (dont 10% en exclusivité), Audrey et Claire souhaitent accélérer leur développement. «Nous sommes présents à l’international de manière symbolique, environ 5% du CA, même si le site est disponible en français et anglais depuis le début, mais nous avons fait le choix de privilégier l’Hexagone dans nos efforts marketing et commercial afin d’asseoir notre stabilité.
Mais aujourd’hui, les commandes internationales viennent de tous les pays d’Europe. Et l’international fait partie de nos priorités pour 2017. À court terme, nous allons nous concentrer sur l’international proche, notamment les deux ou trois pays d’Europe pour lesquels les perspectives sont les plus fortes».
Des ambitions qui pourraient nécessiter de faire entrer des investisseurs au capital de Nedgis, dont le CA prévisionnel s’établit à 1 M€ pour 2016. «Nous avons démarré l’activité sur fonds propres sans faire appel aux investisseurs car nous voulions valider notre offre et la réactivité du marché, d’autant que notre modèle »sans stock » nous permettait de démarrer l’aventure dans cette configuration. Dans un second temps, nous espérons mobiliser des investisseurs pour accélérer le développement de notre activité». Affaire à suivre…