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OncoDiag : changer l’approche autour des tests de dépistage des cancers


Le cancer est une pathologie grave, voire mortelle, et d’une prévalence importante. Il s’agit aussi de maladies pour lesquelles l’efficacité des traitements dépend souvent d’une prise en charge la plus précoce possible. La question du dépistage est donc cruciale. Or, pour certains cancers, les dispositifs de dépistages restent encore trop...

Entreprendre - OncoDiag : changer l’approche autour des tests de dépistage des cancers

Le cancer est une pathologie grave, voire mortelle, et d’une prévalence importante. Il s’agit aussi de maladies pour lesquelles l’efficacité des traitements dépend souvent d’une prise en charge la plus précoce possible. La question du dépistage est donc cruciale. Or, pour certains cancers, les dispositifs de dépistages restent encore trop invasifs, ce qui nuit à la détection précoce de la maladie. Une autre approche est pourtant possible, comme nous le confie Claude Hennion, fondateur d’OncoDiag.

Quels sont les enjeux du dépistage pour le cancer ?

« Le dépistage est essentiel pour traiter ces pathologies, car si elles sont détectées avant l’apparition de métastases, le traitement sera plus efficace, et le taux de survie augmentera considérablement. Cependant, les tests sont, aujourd’hui encore, parfois très invasifs pour certaines pathologies. Ainsi, pour le cancer de la vessie, dont le dépistage doit s’effectuer régulièrement du fait d’un important taux de récidive, il faut passer une sonde par les voies urinaires, ce qui est douloureux et traumatisant pour les patients qui négligent alors les rendez-vous. Cela a un impact sur la continuité des soins, et donc sur la santé. De même, les tests actuels pour les cancers colorectaux impliquent un prélèvement de selles à faire par les patients, ce que beaucoup (70%) se refusent à faire. »

Il y a donc un travail à faire sur les méthodes ?

« Il faut donc des tests moins invasifs ou moins rebutants, pour qu’ils soient réellement effectués. Nous avons par exemple conçu le test Urodiag®, pour le cancer de la vessie, qui ne demande qu’un simple prélèvement d’urine. De même, pour le cancer colorectal proposons-nous un test sanguin, Colodiag®, qui détecte des protéines précurseuses. Nos résultats sont aujourd’hui prometteurs, et nous sommes en phase de validation finale de nos solutions. Les taux de faux positifs et de faux négatifs sont largement inférieurs aux tests actuels, ce qui est important pour la détection fiable de ce cancer silencieux. D’une manière générale, nous estimons que les tests doivent être les moins invasifs possibles, afin de ne pas décourager les patients ; et les plus précis pour aider les oncologues à bien soigner les patients. »

Qu’entendez-vous par cela ?

« Un « bon » exemple est le cancer de la prostate. Il repose sur un test sanguin, mais de multiples facteurs peuvent induire des faux positifs, et dans tous les cas la chirurgie est un moyen de traitement privilégié. Je ne remets pas en cause la pertinence de cela, mais les conséquences sont lourdes pour le patient. Or, dans 30% des cas l’intervention n’est pas nécessaire, ou peut attendre une dizaine d’années, en suivant l’évolution du cancer par des tests dont la finesse permet ce suivi. D’une manière générale, je pense qu’il faut autant que possible tendre vers des tests moins invasifs, pour faciliter la vie des patients, les respecter aussi. Pour cela, l’analyse des prélèvements sanguins et l’emploi de marqueurs ad hoc, moins traumatisante qu’une coloscopie par exemple, est une approche que nous suivons de près, pour les cancers de la vessie, de la prostate et colorectal. Nous envisageons d’ailleurs de suivre dans quelques années cette approche pour d’autres cancers, comme celui du poumon et du sein, et sommes toujours à la recherche de partenaires pour nous accompagner dans ce travail de longue haleine. »

Pour en savoir plus : www.oncodiag.fr

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