Avec Oostéo, vous proposez des séances d’ostéopathie directement au sein des entreprises. Comment vous est venue cette idée ?
Nicolas Rodet. Quand Oostéo a été créé en 2013, le but était d’aider les ostéopathes à communiquer, pour qu’ils soient plus visibles sur Internet quand des patients les cherchent. Petit à petit, nous avons monté un réseau de plus d’un millier d’ostéopathes un peu partout en France. Plusieurs entreprises nous ont alors contactés pour savoir si, par notre réseau, nous pouvions assurer directement les séances d’ostéopathie sur leurs sites. Cela a immédiatement fonctionné : les salariés étaient ravis, d’autant plus que la séance est offerte par l’entreprise. Aujourd’hui, nous travaillons avec plus d’une centaine de sociétés chaque année, soit de façon récurrente, soit ponctuellement, lors de semaines ou journées bien-être.
Comment Oostéo contribue-t-il concrètement au bien-être des employés sur leur lieu de travail ?
En entreprise, les problèmes de TMS (troubles musculo-squelettiques) sont fréquents. L’ostéopathe peut directement aller voir sur site les salariés qui travaillent derrière un ordinateur ou ceux qui sont debout dans des entrepôts, observer leurs postures et donner des conseils adaptés à chacun.
Nous avons également développé une offre de massage Amma, un massage assis sur chaise, inspiré du shiatsu (technique de massothérapie d’origine japonaise, ndlr). Les salariés bénéficient d’une pause détente où ils sont installés sur une chaise ergonomique. Il n’est pas nécessaire de se déshabiller, il n’y a pas d’huile et la prestation dure une vingtaine de minutes. C’est beaucoup moins intrusif que l’ostéopathie, et c’est aujourd’hui un important volet de croissance pour Oostéo, puisque nous travaillons sur toute la France, avec des thérapeutes spécialisés dans ces types de massages.
Comment sélectionnez-vous les ostéopathes qui interviennent dans les entreprises via Oostéo ?
Dès la création d’Oostéo, nous avons mis en place une charte qui stipule que nos ostéopathes doivent avoir une formation de 5 ans minimum (ce qui est la recommandation de l’OMS, ndlr) et un minimum de 3 ans de pratique en cabinet. Nous avons aussi, bien sûr, mis en place tout un système de questionnaires de satisfaction.
Comment voyez-vous l’évolution du rôle de l’ostéopathie dans le cadre de la santé au travail dans les années à venir ?
Les sociétés au sein desquelles nous intervenons ont constaté une forte corrélation entre les séances d’ostéopathie et la baisse des arrêts de travail. Tout comme il existe une médecine du travail, je pense qu’au fil du temps, des postes devraient s’ouvrir pour des ostéopathes. Il serait également pertinent de former des ostéopathes du travail, avec des connaissances encore plus poussées en ergothérapie.
Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs qui souhaitent se lancer dans le secteur de la santé ?
Le fait d’être spécialisé dans un segment précis de la santé permet de se démarquer. Oostéo réussit à exister malgré la présence de Doctolib car nous nous concentrons exclusivement sur les ostéopathes et leurs problématiques. Outre les services de communication que nous proposons aux mille thérapeutes de notre réseau, nous avons aussi créé une centrale d’achat leur permettant d’acheter leur matériel médical à des tarifs préférentiels, développé une assurance Responsabilité Civile Professionnelle à des tarifs très compétitifs, un comité d’entreprise, etc.