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Où va le Bitcoin ?


Le comportement de la monnaie encryptée en surprend beaucoup. Comment une entité qui n’a aucune valeur en soi peut-elle s’échanger à 46000 dollars ? Ça ne vous rappelle rien ? Il y a un siècle, un plaisantin a présenté un tableau représentant un pot de chambre. Ce tableau connu sous le nom...

Entreprendre - Où va le Bitcoin ?

Le comportement de la monnaie encryptée en surprend beaucoup. Comment une entité qui n’a aucune valeur en soi peut-elle s’échanger à 46000 dollars ?

Ça ne vous rappelle rien ? Il y a un siècle, un plaisantin a présenté un tableau représentant un pot de chambre. Ce tableau connu sous le nom « FOUNTAIN » a été considéré en 2004 par le milieu des artistes, galeristes, critiques et des conservateurs de musée anglais comme l’œuvre la plus influente du XXe siècle. L’original a disparu et il est impossible d’attribuer une valeur à ce tableau. Mais l’industrie de l’art contemporain illustre le fait que des œuvres ne représentant rien de marquant peuvent acquérir une grande notoriété et s’échanger à des prix très élevés. Sans discuter en rien la valeur artistique de ces œuvres, constatons que des amateurs achètent ce type d’œuvres, souvent très cher, mis sur le Marché par une profession très organisée, avec une confiance solide dans le fait qu’ils trouveront ultérieurement quelqu’un qui paiera plus cher qu’eux-mêmes.

Le système fonctionne avec un objet sans valeur intrinsèque, une profession puissante, et un flux d’acquéreurs motivés.

A la Bourse des valeurs, on observe parfois des modes qui font s’envoler les cours de telle ou telle valeur, sans relation avec les fondamentaux de l’entreprise. On qualifie alors ce comportement par le vocable « un Marché de flux ».

Cette situation paradoxale de Marché est tentante pour un investisseur moyen, non spécialiste, mu par la possibilité d’encaisser un gain substantiel en peu de temps, et toutefois conscient du risque d’une perte inchiffrable dans son montant.

Examinons les données du problème :

  1. La durée du rallye est la plupart du temps beaucoup plus longue que ce que la prudence dicte. Malgré les cassandres qui en dénoncent les excès, la situation s’installe, et de nouvelles couches d’acquéreurs se substituent successivement aux premiers opérateurs, les veinards qui encaissent les gains.
  2. Le flair permet de détecter qu’une telle situation se développe. Mieux que le flair, une très bonne connaissance de l’analyse technique permet cette détection avec une certaine sûreté. Un ou des oscillateurs spécifiques peuvent être construits pour la valeur considérée.
  3. Il est très rapidement impossible de prendre une position à la hausse sur le Marché conditionnel, le cours des calls devenant prohibitif. Il ne peut en être autrement puisque les vendeurs éventuels de calls doivent se couvrir en achetant le ferme. Il est encore plus difficile de protéger sa position en achetant des puts, pour la même raison.
  4. Pour le téméraire qui s’est lancé dans la bataille, le difficile est de décider le « timing » de la revente. L’opérateur occasionnel vend en général trop tôt, ne dégageant qu’un gain insuffisant eu égard au risque couru. L’analyse technique, contrairement à la situation de départ, devient impuissante à fournir des éléments d’information précurseurs du retournement, car le retournement en effet est souvent déclenché par un événement étranger à la valeur dont le cours est excessif.
  5. Le novice est souvent tenté de vendre une de ses bonnes « valeurs de père de famille » pour dégager les ressources liquides nécessaires pour tenter sa chance. S’il procède ainsi, il double la nature du risque : perdre en ne vendant pas assez rapidement le moment venu, et voir le cours de ses bonnes valeurs flamber sans pouvoir les racheter.
  6. On rappellera utilement que dans la gestion d’un portefeuille d’actions, il est recommandé de conserver en permanence un montant d’environ 10% du total du portefeuille pour profiter d’un creux un peu marqué des cours, occasion opportune pour abaisser ses prix de revient.

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