Apparu en France dans les années 80-90, le reclassement ou outplacement concerne les salariés licenciés ou ayant négocié leur départ. Aujourd’hui, dans un contexte où la plupart des actifs ne passent plus leur carrière entière dans la même entreprise, il s’apparente de plus en plus à une mobilité professionnelle externe qui peut s’anticiper…
Processus d’accompagnement à la mobilité professionnelle d’un collaborateur licencié ou ayant négocié son départ, l’outplacement se réalise de manière individualisée ou collective. Obligatoire pour les entreprises licenciant plus de 10 salariés, il a pour objectif le retour rapide à l’emploi, notamment grâce à un accompagnement efficient, réalisé par des professionnels de l’outplacement et de la mobilité, afin d’aider les collaborateurs à définir leur projet, les structurer et leur donner vie.
L’efficacité de l’outplacement tient princi- palement au sérieux des cabinets de conseil réalisant ces accompagnements profession- nels. Au fil du temps, la plupart d’entre eux ont en effet développé un certain nombre de prestations et de services pour favoriser le retour à l’emploi dans les meilleures conditions possible : accompagnement par un consultant-coach spécialisé ; ateliers en groupe permettant de professionnaliser sa communication et ainsi valoriser à la fois sa personne, son parcours, ses acquis et ses projets ; moyens pour optimiser l’exploitation des Réseaux, etc.
utre la valeur de ces différentes interventions, l’atout majeur de cet accompagnement tient au fait que le salarié n’est pas seul, face à lui-même, dans cette démarche qui autrefois était bien plus souvent subie que choisie, tendance qui tend à se nuancer de plus en plus, notamment auprès des cadres qui, pour 46 % d’entre eux ont démissionné en 2014 pour mener à bien un projet, soit 9 % de plus qu’en 2013, selon une étude de 2 015 de l’APEC.
Nouveau départ
Comme le soulignait Pôle Emploi en 2014, changer radicalement de domaine d’activité n’est pas la première idée qui s’impose aux salariés dans un moment où ils sont amenés à “réfléchir sur quatre projets possibles : mobilité interne (de plus en plus une option), retrouver un emploi salarié dans une fonction similaire, créer ou reprendre une entreprise, trouver un nouveau métier à l’extérieur de l’entreprise qui passe par la reconversion professionnelle” précise François Moreau, DGA Commercial, Marketing et Communication d’Altedia, cabinet de conseil en ressources humaines.
Pourtant, l’éloignement du marché de l’emploi, le manque de qualification et l’absence de perspectives dans des métiers industriels en déclin motive un certain nombre de candidats à se lancer dans de nouveaux projets de carrière, notamment la création ou la reprise d’entreprise.
Cela est d’autant plus vrai pour les cadres séniors (+35 ans), généralement Bac+5 et diplômés de Grandes Écoles dont les rangs ne cessent de grossir les rangs des bénéficiaires de l’outplacement, comme l’indique une enquête du Syntec réalisée sur 1 480 cadres ayant terminé un accompagnement en outplacement en 2015.
L’outplacement : un allié contre le chômage ?
Car, subi ou choisi, l’outplacement ouvre la voie à d’autres horizons, d’autres métiers, mais aussi et surtout ouvre des fenêtres sur d’autres cultures d’entreprise.
“On a à cœur de transmettre aux personnes que nous accompagnons (…) l’envie d’entreprendre. Nous les incitons à être dans l’action, à investir sans compter leur temps et leur énergie (…) à l’instar des entrepreneurs sauf que dans ce cas précis ils agissent pour retrouver un emploi ou changer de métier” nous confiait Emeric Lebreton, Enseignant- chercheur en psychologie, Directeur général et fondateur du Groupe Orient’Action®.
Et pourquoi pas effectivement la voie de l’entrepreneuriat ? Pourquoi ne pas mûrir tranquillement son projet, négocier son départ, bénéficier d’un outplacement et créer son entreprise ou en reprendre une ? En effet, jamais il n’a été aussi simple de créer une micro-entreprise, de bénéficier d’aides, par exemple l’ACCRE, et de prêts d’honneur pour nous lancer dans la grande aventure de l’entrepreneuriat.
Si c’était ça, dans le fond, la solution pour sortir notre pays de sa paralysie et renouer vraiment avec la croissance ?