1. Redynamisation immobilière : les JO, facteur d’accélération de la convalescence du marché
Paris 2024 pourrait être un facteur d’accélération de la convalescence du marché de l’investissement, encouragée par la baisse des taux. C’est le cas notamment dans des territoires peu attractifs, tels que Saint-Ouen, Saint-Denis, ou l’Ile-Saint-Denis. D’autres villes comme Marseille ou Bordeaux qui accueilleront les Jeux Olympiques pourraient également bénéficier de cet effet.
À titre de comparaison, après les JO de 2012, des quartiers de l’Est londonien ont vu leurs prix immobiliers augmenter de 90% à 200% en dix ans. Dans la ville australienne de Sydney, après les JO 2000, les prix immobiliers ont fortement augmenté jusqu’à connaître une hausse de 60% en seulement quatre ans. (Source)
2. Revitalisation des territoires et urbanisme, pour une plus grande mixité sociale et durabilité
Les Jeux Olympiques sont un véritable moteur pour l’investissement immobilier ainsi que pour la revitalisation des quartiers, créant des opportunités économiques locales. Les initiatives de réaménagement urbain encouragent la construction de logements abordables, la création d’espaces verts et de loisirs, de bâtiments polyvalents, ouverts au public et animés par les entreprises. Tout un ensemble d’infrastructures qui favorise la mixité sociale et la durabilité.
À Londres, les préparatifs pour les Jeux Olympiques de 2012 ont conduit au plus vaste projet de rénovation urbaine d’Europe, le Parc olympique étant construit sur ce qui était avant l’une des zones les plus défavorisées de la ville. L’immense projet urbain de Paris et l’Île-de-France va profondément remodeler le paysage francilien. La Seine-Saint-Denis (93) s’annonce comme le grand gagnant des JO, concentrant la majorité des investissements.
3. Transformation des espaces de travail, une carte à jouer face aux défis du télétravail
Sous l’impulsion de Paris 2024, le design actif gagne en popularité. Après l’aménagement urbain, les entreprises adoptent ce concept pensé pour inciter les personnes à bouger naturellement. Elles l’utilisent pour réaménager leurs bureaux afin de favoriser la collaboration, le bien-être et remettre les collaborateurs en mouvement. Dans des zones comme la périphérie de Paris, créer un environnement attrayant peut être un levier pour attirer davantage de collaborateurs au bureau.
Le siège social d’Orange est un exemple d’application du design actif.
« L’immeuble Bridge, situé à Issy-les-Moulineaux et développé par Altarea Entreprise avec Jean-Paul Viguier comme architecte, comporte en effet des escaliers vitrés, incitant, comme nous aimons le faire dans les immeubles que nous développons (comme le siège du groupe Altarea au 87 rue de Richelieu ou celui de Mercedes Benz France à Saint Quentin en Yvelines), les utilisateurs à utiliser les escaliers plutôt que les ascenseurs pour le trafic inter-étages. », indique Jean-Frédéric Heinry, Président d’Altarea Entreprise Studio.
« La signalétique a été également conçue pour encourager les collaborateurs à emprunter les escaliers plus souvent. Des éléments ludiques tels que des challenges sportifs et des informations sur les calories brûlées rendent leur utilisation plus agréable et motivante. », commente Emmanuel Lagrange, Directeur de Projets Immobiliers d’Orange.
A l’instar des acteurs institutionnels, autre exemple avec l’entreprise Comet :
« Le design actif fait partie intégrante de la conception de nos lieux. Ils visent à inciter nos clients à prendre les escaliers, à sortir de leur salle de réunion pour se retrouver dans les espaces partagés, propices à renforcer les liens au sein de leur groupe, à bouger pour faire circuler les idées et avancer ensemble. », Victor Carreau, Co-fondateur et Président de Comet.
4. Sport en entreprise : les JO, levier de la Qualité de Vie au Travail
La Qualité de Vie au Travail (QVT) prend de l’importance dans les entreprises, incluant l’activité physique qui favorise la santé, le bien-être, et la productivité. Les Jeux Olympiques peuvent amplifier cette tendance. Ils sont l’opportunité pour les entreprises de promouvoir des valeurs sportives comme le dépassement de soi et l’esprit d’équipe, renforçant ainsi la cohésion et la fierté d’appartenance. Véritable levier d’attractivité et de rétention pour les salariés, cela contribue également à l’image de l’entreprise auprès de l’ensemble des parties prenantes.
À Boulogne-Billancourt, l’ensemble Campus développé par Tishman Speyer se présente comme « un lieu de travail nouvelle génération adapté aux nouveaux modes de travail. Il offre des installations et des services axés sur le bien-être, tels que rooftop et jardins, une immense et spectaculaire bibliothèque, un food court, près de 300 places de parking à vélos avec bornes de recharge et un atelier, ainsi qu’un espace fitness et un terrain de padel, … propices à attirer les talents et à améliorer la productivité.», commente Philippe Joland, Président de Tishman Speyer France.
5. Innovation et durabilité, les JO au cœur des enjeux RSE
Les projets de construction liés aux Jeux intègrent des normes environnementales élevées et des technologies durables, contribuant à la réduction de l’empreinte carbone. Les infrastructures temporaires des Jeux ont vocation à être réemployées dans des projets urbains durables, dans l’objectif de renforcer l’héritage écologique et social des événements olympiques.
À l’instar de nombreux événements, Paris 2024 a adopté très tôt une stratégie fondée sur l’économie circulaire pour des Jeux plus économes. En pratique, cela signifie utiliser 95% des infrastructures déjà existantes ou des sites temporaires pour réduire la construction et donc la consommation de ressources, privilégier la location plutôt que l’achat, ou encore mettre l’accent sur l’éco-conception en favorisant le recyclage et la réutilisation. (Source)
« Paris 2024 est un véritable catalyseur du changement pour l’urbanisme et l’immobilier, tout en encourageant l’innovation durable. Pour les entreprises, c’est une occasion unique de repenser les lieux de travail en y intégrant le sport. D’ailleurs, nombreuses sont celles, y compris dans le secteur immobilier, qui ont saisi cette opportunité, en sponsorisant des athlètes et en intégrant l’événement dans leurs actualités. », analyse Raphaël Amouretti, CEO & Head of Capital Markets Île-de-France de Catella Property.
Chiffres clés sur les JO et l’activité physique
• Il est estimé que les JO rapportent entre 5 et 10 milliards d’euros à l’économie francilienne. (Source)
• Il a été estimé que les JO de Sydney de 2000 ont généré une hausse du PNB de l’ordre de 3,7 à 4,2 milliards d’euros (6 à 7 milliards AUD), créé plus de 100 000 emplois et stimulé le tourisme avec près de 1,6 million de visiteurs supplémentaires par an. (Source)
• Des quartiers de l’Est de Londres sociologiquement proches du 93 ont connu une forte croissance des prix immobiliers après les Jeux Olympiques de 2012. En dix ans, ces quartiers ont connu une hausse des prix comprise entre 90% et 200%. (Source)
• Seulement 1 salarié sur 7 pratique une activité physique sur son lieu de travail. (Source)
• 21% des Français ont déclaré n’avoir pratiqué aucune activité physique et sportive en 2023. (Source)
• Les employés de bureau passent en moyenne 75% de leur temps de travail en position assise. (Source)
• 95% des Français sont exposés à un risque de détérioration de la santé car inactifs ou sédentaires (étude ANSES).
Raphaël Amouretti
CEO & Head of Capital Markets Île-de-France Catella Property
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https://www.catella.com/fr/france