Saluons l’exploit ! La Bourse de Paris est en train de dépasser pour la première fois celle de Londres et de devenir ainsi première Bourse européenne en capitalisation.
La performance est à souligner même si le Brexit a joué son rôle avec le départ du Royaume-Uni des activités d’échanges d’actions cotées en euros au profit des bourses d’Amsterdam, de Francfort ou de Paris. La capitalisation de Paris a ainsi atteint fin novembre 2022 2 823 milliards contre 2 821 milliards à Londres.
Un véritable record qui ne peut que s’amplifier avec le projet de nombreuses nouvelles cotations à venir sur le marché parisien comme par exemple celle très attendue d’Ampère , la filiale électrique de Renault, annoncée pour 2023 par Luca de Meo en attendant , pourquoi pas, celle d’Alpine.
Pour Paris , le fait de détrôner la City reste un événement important et pas seulement au plan symbolique. Et même si nombre de nos compatriotes n’ont pas encore bien saisi l’importance de la finance et des marchés financiers pour venir soutenir l’investissement et les entreprises , rappelons leur ici que c’est l’essence même de la bourse que de subvenir aux besoins financiers des entreprises. Elle a d’ailleurs été créée pour cela et pour financer les transmissions d’entreprises en facilitant les échanges d’actions.
Il n’y a d’ailleurs pas d’industrie sans investisseurs. « Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après » pour reprendre l’excellent théorème du chancelier allemand Helmut Schmidt ( en novembre 1974). Certes , tout n’est pas rose dans le petit monde de la finance , on vient de le voir avec le spectaculaire faillite de la plateforme de cryptomonnaies, FTX , (1 milliard de dollars de revenus annuels et 250 millions de résultat opérationnel) dont le fondateur , Sam Bankman-Fried aurait entretenu des liens opaques avec certains fonds de capital risque comme Séquoia Capital.
La spéculation au jour pour le jour pourrait par exemple être d’avantage taxée et les placements boursiers à long terme plus encouragés. Une telle politique fiscale pour souhaitable ne peut toutefois s’aménager qu’au niveau mondial ou à tout le moins à l’étage européen sous peine de venir pénaliser largement les marchés financiers du continent au profit des autres.
Les paradis fiscaux se doivent d’être aussi combattus. Et le capitalisme familial tricolore, gage de souveraineté économique, doit être bien plus encouragé. Mais surtout arrêtons de tirer haro sur la finance en général comme le font en chœur les anti-capitalistes, partisans de la décroissance et du retour en arrière.
La Suisse est devenue un grand pays industriel en misant sur les investisseurs. Si Paris continue de devenir une place financière de premier ordre , ce ne peut que faire du bien à notre économie et à nos entreprises. Y compris les PME et jeunes pousses qui sont de plus en plus nombreuses à vouloir se faire coter sur sur Euronext Growth (à l’image d’Entreprendre). Tant il vaut mieux avoir à son capital des milliers d’actionnaires individuels qu’un seul fonds de pension comme le rappelle dans Le Quotidien des Entreprises le pionnier des PME en bourse, Louis Thannberger, hyperactif président d’IPO numéro 1.
Et si la Bourse de Paris peut tirer une fière chandelle à nos géants du luxe dont Kering, Hermès, L’Oréal , ou LVMH en tête. Ce dernier est devenu avec 350 milliards d’euros de capitalisation boursière la première société cotée en Europe , une fierté, ce qui n’empêche pas son président fondateur, Bernard Arnault. de continuer étrangement de s’attirer les foudres de certains députés gauchistes tout comme Vincent Bolloré avec le Deputé LFI , l’irresponsable Louis Boyard. Contresens total , ce sont ces capitaines d’industrie que nos représentants au Palais Bourbon seraient bien inspirés d’honorer.
Robert Lafont