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Pas de dernière danse à Paris pour Roger Federer


Ce samedi, débutent les qualifications du Rolex Paris Master, premier grand rendez-vous parisien pour les amoureux de la balle jaune qui se fera sans le roi Roger, officiellement retraité depuis la Laver Cup. Il y a des aurevoirs qu’on n’aimerait ne jamais vivre et d’autres auxquels on aurait aimé assister....

Adam Davy/PA Wire

Ce samedi, débutent les qualifications du Rolex Paris Master, premier grand rendez-vous parisien pour les amoureux de la balle jaune qui se fera sans le roi Roger, officiellement retraité depuis la Laver Cup. Il y a des aurevoirs qu’on n’aimerait ne jamais vivre et d’autres auxquels on aurait aimé assister.

Avec une carrière à la longévité impressionnante et 23 années passées sur les courts, Roger Federer quitte le public et ses coéquipiers. De cet adieu à Londres lors de la Laver Cup, des larmes certes mais il l’a dit lui-même, « des larmes de bonheur » pour une légende qui aura cumulé victoires et titres internationaux : 103 titres ATP en individuel, 8 titres en double, médaillé d’argent olympique et champion olympique en double.  Roger Federer, c’est une carrière remarquable et une image du sport maîtrisée autour de l’élégance et de la performance comme l’évoque l’ouvrage d’Arthur Pralon pour les éditions Solar.

Crédits photo : Editions Solar

Moment d’émotion ce vendredi 23 septembre pour ce qui restera un fragment de l’Histoire du sport traverserant les années et probablement les générations futures. Roger Federer s’en est allé. Il a dit adieu devant le public de l’O2 Arena de Londres. Salle comble et public debout qui retient son souffle au moment où le champion prend la parole devant. C’est une longue et si belle page qui se tourne pour le Tennis et plus globalement le monde du Sport tant l’athlète Suisse fait l’unanimité par une image qu’il a su construire au fil des années devenant incontournable tant sur le plan sportif que marketing, lui qui aura remporté plus de 130 millions d’euros de gains. Sa détermination et la rigueur dont il a fait preuve depuis ses débuts en 1995 au Centre national d’entraînement d’Ecublens où à 14 ans, Roger Federer s’isole de sa famille pour tenter de réaliser son rêve. S’il fallait le rappeler, à 41 ans Roger Federer a gagné 103 titres ATP dont 20 tournois du Grand Chelem, 6 Masters et 28 Masters 1000. Il a occupé durant 310 semaines la première place du classement mondial de tennis ATP World Tour.

Clap de fin, passion et émotion

Alors lorsque le Suisse annonce le 15 septembre prendre sa retraite, le monde retient son souffle jusqu’à ce 23 septembre 2022 où son dernier match se joue aux côtés de son meilleur ennemi Rafael Nadal pour le double en Laver Cup, une compétition créée cinq années en arrière sous son impulsion. Défaite anecdotique ce jour-là avec ces mots de Federer qui, en larmes, tente de contenir une émotion partagée par les coéquipiers du jour, Novak Djokovic, Andy Murray et l’inconsolable Rafael Nadal.

« C’est une journée magnifique. Je ne suis pas triste, je suis heureux. C’est super d’être ici. J’ai aimé ce dernier moment. On n’aimerait ne jamais s’arrêter mais il faut bien. Avoir la famille ici, mes amis et tout ce public est quelque chose qui restera gravé en moi. Jouer avec Rafa ici dans la même équipe et avoir toutes ces légendes ici, merci ».  Les larmes et l’émotion envahissent le champion, lui qui a longtemps appris à ne rien laisser transparaître. Des années de travail pour parvenir à se contenir, la colère notamment comme expliqué dans l’ouvrage « Les années Federer » d’Arthur Pralon aux éditions Solar : « Entre 10 et 16 ans, je cassais des raquettes sans arrêt. C’était pire que tout, je commentais chaque point à voix haute. Petit à petit, j’ai compris que je n’y arriverai pas en continuant ainsi jusqu’au tournoi de Hambourg en 2001 où j’ai fracassé ma dernière raquette et puis j’ai décidé après ce match d’accepter la frustration. On ne peut pas toujours être heureux ».

Indétrônable, l’ascension hors norme d’un Roger devenu grand

Et pourtant, les années qui vont suivre vont voir naître un monstre, imbattable et infatigable. Il franchit toutes les difficultés et vaincra son idole Pete Sampras cette même année 2001 mettant fin au règne de l’américain à Wimbledon. Federer ne s’arrêtera plus. En parallèle, il lancera un parfum et cumulera les gains des victoires. Plus tard, en 2004, son chemin croisera celui d’un certain Nadal. L’espagnol âgé de 17 ans alors classé 34ème mondial crée la surprise générale en reportant le match à Miami. Les vingt et unes saisons suivantes, les deux futurs amis se rencontreront à quarante reprises.

Ce vendredi soir, à Londres, Nadal était particulièrement marqué. Il évoquera d’ailleurs dans sa biographie, son rapport à Roger Federer « Je suppose que tous les sportifs professionnels souffrent en jouant. Tous sauf Federer. Nous sommes amis avant d’être rivaux. Je n’aurais manqué pour rien au monde ce moment ici. ». C’est un aurevoir marquant et poignant mais qui probablement marque un nouveau départ pour le joueur Suisse qui a crée sa propre fondation et qui bénéficie d’une image alliant performance, élégance dont le sport a besoin et qui montre qu’on peut générer des revenus conséquents sans chercher le buzz. Federer est à l’opposé de son époque mais en totale harmonie avec son temps.

Il n’est pas un influenceur, il est un bâtisseur. Celui d’un monde que le sport adoucit et dont les valeurs telles que la persévérance et le respect, le dépassement de soi et le fair-play marquent de solides fondations. Et le mot de la fin à Rod Laver « Beaucoup de gens, moi y compris, pensent que Roger Federer est le meilleur de tous les temps. On devrait juste regarder ses pieds, pas la balle. Rien qu’à ça, on verrait déjà le joueur extraordinaire qu’il est ». Et qu’il restera.

Lire aussi : Le Grand Chelem marketing de Roger Federer

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