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Pascal Ferron : « En entrant en Bourse, une entreprise sera mieux considérée par les banquiers »


Pascal Ferron, président de Baker Tilly, 4ème réseau national de cabinets indépendants d'expertise comptable, d'audit, de commissaire aux comptes, revient en détail sur les avantages d'une entrée en bourse pour les petites structures. 

Entreprendre - Pascal Ferron : « En entrant en Bourse, une entreprise sera mieux considérée par les banquiers »

Pascal Ferron, président de Baker Tilly, 4ème réseau national de cabinets indépendants d’expertise comptable, d’audit, de commissaire aux comptes, revient en détail sur les avantages d’une entrée en bourse pour les petites structures. 

Dans quelles conditions les dirigeants d’entreprises doivent-ils envisager de devenir cotés ?

Pascal Ferron : Les start-up et les PME peuvent avoir tout intérêt à s’introduire en Bourse, à partir du moment où elles ont un véritable projet qui nécessite un financement important. Lors de sa création, une start-up va prioritairement rechercher des fonds auprès des business angels, les banques et la BPI abondant généralement à même hauteur.

Le deuxième tour de table s’effectue avec des capitaux-risqueurs pouvant investir de quelques millions d’euros à plusieurs dizaines de millions d’euros, mais toujours pour une durée limitée, puisque leur objectif est de sortir à horizon de 5 à 7 ans avec une belle plus-value. La troisième étape, outre la recherche de nouveaux fonds, peut être l’introduction en Bourse.

Quel est l’intérêt d’une telle opération ?

PF : L’intérêt, c’est bien sûr de lever des fonds. L’introduction en Bourse permet de lever des sommes importantes sans avoir la préoccupation de l’horizon de sortie des investisseurs, l’argent ainsi levé n’ayant pas vocation à être remboursé. Un deuxième avantage est bien évidemment la notoriété dont va jouir l’entreprise.

Elle gagne en visibilité, peut plus facilement recruter des « pointures » dans son domaine. Elle sera mieux considérée par les banquiers. Bien évidemment, le statut de l’entreprise change dans le sens où elle acquiert davantage de « poids » vis-à-vis des clients, des fournisseurs, et de ses partenaires en général. Un autre avantage, un peu moins avouable, de l’introduction en Bourse, est que cela permet de faire « sortir » les capitaux-risqueurs, et d’être moins dépendants d’eux.

Quel est le bon timing pour se lancer ?

PF : Le meilleur moment, c’est juste avant un développement majeur. L’entreprise a consacré depuis plusieurs années ses ressources à la recherche et développement, elle a mis au point une technologie de rupture, l’a validée, et elle doit passer à la production ? Elle a remporté de beaux succès commerciaux en France sur un produit, a fait des tests concluants dans d’autres pays du globe, et elle a besoin de ressources pour déployer sa force commerciale et multiplier sa production ?

Typiquement, dans ce genre de situation, l’introduction en Bourse donnera à l’entreprise les moyens de ses ambitions. Etil est essentiel de bien expliquer la raison de l’introduction : une nouvelle stratégie commerciale à l’international, le développement d’un nouveau produit, une recherche pharmaceutique…

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